jeudi 14 février 2019

les palleteurs de Bitche



Palleteur, ce n'est pas un mot courant à Guise...je vais vous raconter cette histoire car elle a un lien avec ma ville de Guise et mes souvenirs qui s'y attachent...
Quand je suis entré à la Société Générale place d'Armes, je devais y remplacer un jeune garçon qui occupait le poste au portefeuille de la banque et qui devait partir à l'armée. Pendant un mois il m'a passé les consignes...m'expliquant les erreurs à éviter et me donnant une technique de travail qui l'avait aidé à réussir dans son emploi. Nous avons sympathisé  durant ce mois ...et son départ m'a fait de la peine...je savais que je ne le reverrais plus jamais. Je suis donc resté seul au portefeuille avec toutes les péripéties que j'ai déjà racontées ici...
Puis un jour, c'est moi qui suis parti à l'armée...je ne me souviens plus si j'ai passé des consignes à quelqu'un...mais je suis parti de la banque pour toujours car je m'étais engagé dans l'infanterie. J'ai quitté Guise avec un pincement au cœur...mais dans la vie il faut savoir faire des choix.
J'étais à Belfort (35°RIMéca) depuis un an quand j'ai été choisi par le capitaine Glinec pour l'accompagner au championnat de tir à Bitche. Ma mission ? lui servir de palleteur. Cette fonction consistait à rester dans la tranchée de tir sous les cibles, et indiquer à notre tireur (mon capitaine) les endroits ou il tirait dans la cible. Pour se faire j'avais une pallette...une tige sur laquelle se trouvait une pièce de fer ronde avec laquelle j'indiquait l'emplacement de l'impact...le tireur pouvait ainsi rectifier son tir. Quand les cinq cartouches étaient tirées, je devais descendre la cible et courir jusqu'au pas de tir la donner au capitaine. Ainsi il voyait ses impacts. A chaque fois c'était une course de 200 mètres...pour y aller et 200 mètres pour y retourner....
C'est au cours d'une de mes courses que je l'ai vu...le jeune homme qui m'avait passé les consignes à la Société Générale...Comme le monde est petit !!! nous avons discuté cinq secondes, notre travail a repris...lui était comptable des munitions...pour un banquier compter  ça ne s'invente pas... et moi j'étais palleteur et coureur...et pas... ou plus banquier !
À la fin des tirs, j'ai cherché à le revoir en vain. Il était déjà reparti pendant que je nettoyais la tranchée...dommage !
Un jour, il lira peut être cette histoire et lui aussi se souviendra des palleteurs....


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire