lundi 17 mars 2014

Le Hip-hop s’invite au Familistère

Moi c’est Karla, avec un K, et le premier qui dit que j’ai bruni, je le… » bref, vous avez compris. Le ton du spectacle de danse est donné, il sera décalé et franchement rythmé. Tantôt barmen « Allez les verts, allez les rouges, allez les verres de rouge », tantôt astronautes, les danseurs hip-hop Karla Pollux et Aurélien Kairo (alias Angelo sur scène) de la compagnie De Fakto ont tenu le public sourire aux lèvres pendant près d’une heure. Un peu court diront certains, mais déjà très physique pour les artistes.
En alliant une danse plutôt associée à la techno avec un spectacle qui fait plutôt penser à un cabaret, le duo parvient à surprendre, et c’est le but recherché. « On est là pour surprendre justement, pas pour proposer du déjà-vu et du déjà fait, explique Aurélien Kairo, par ailleurs directeur artistique de la troupe et chorégraphe. Sinon autant allumer sa télé, après tout, on a tous déjà vu quelqu’un tourner sur sa tête. On est des vrais théâtreux en somme. »
Dans une seconde partie, les danseurs se présentent en danseurs de salons à la mode hip-hop et réinventent Bourvil à travers sa chanson « Le Bal perdu », et redonnent vie au chansonnier à travers une compilation d’enregistrements chantés et parlés. Le fruit d’un an et demi d’archivage et de recherche pour les intermittents. « On retrouve une frénésie qui fait penser aux Temps Modernes de Chaplin », sourit Valérie, encore tout sourire, qui vient régulièrement aux représentations du théâtre du Familistère.
Finalement, c’est un bon moment pour le public mais aussi pour les artistes qui, comme beaucoup avant eux, ne connaissaient pas le théâtre du Familistère avant d’y jouer. « C’est un théâtre absolument magnifique, sourit Aurélien Kairo, ça illustre ce qu’un tel bien culturel peut apporter, ça porte toute une ville ! Ce lieu est un vrai joyau s’émerveille-t-il encore. »
Cette représentation aura aussi permis de reprendre leur souffre à la quinzaine de courageux qui avaient suivi juste avant, un petit cours de Hip-Hop avec un professeur de danse venu de la région parisienne, Matu Mona. L’occasion de découvrir et de s’exercer aux cinq principales techniques propres au hip-hop que sont le Break Danse, la Pop, le Locking, la House-Danse et le Krump. « Un conseil, regardez toujours devant vous, pas vos chaussures » conseille le professeur. Un conseil qui n’aura pas suffi pour tous les stagiaires,. Essoufflés, presque un tiers jetteront l’éponge avant la fin.
Les plus jeunes auront quant à eux tenu jusqu’au bout et certains pourraient même avoir envie de continuer leur apprentissage. « J’ai bien aimé, témoigne Louise, d’Hirson. J’ai déjà fait de la danse et c’est bien de découvrir de nouvelles choses, le prof était très cool et super-sympa, mais c’est surtout le rythme qu’il faut tenir. »
Reste que ce rendez-vous confirme le succès des soirées à thème du Familistère (celle de décembre sur l’histoire du site avait vu refuser du monde). Le prochain rendez-vous est fixé au 24 mai pour un banquet débat sur le thème du travail et de l’idéal de Godin.

http://www.aisnenouvelle.fr/region/le-hip-hop-s-invite-au-familistere-ia16b109n38062

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