jeudi 15 août 2013

Au château, des vacances… à la pelle

Ils ont entre 13 et 20 ans, viennent de toute la France et même d’ailleurs. Avec une passion commune qui les anime pendant 2, 3 voire 4 semaines : restaurer le château à la force des bras. Tous rêvent déjà de revenir l’année prochaine.

C'est une histoire d'amitié et de passion partagée. Une histoire vieille de 60 ans. Depuis le premier camp « chantier patrimoine » en 1952 et la création du Club du Vieux-Manoir en 1953, pas moins de 55 000 jeunes ont apporté leur contribution aux travaux du château fort de Guise.
« C'est comme des colonies de vacances, image le directeur du site Nicolas Menneray, mais au lieu de faire de la planche à voile, on fait de l'archéologie et de la taille de pierre. »
En ce moment, l'essentiel du travail consiste à débroussailler, poser des pavés et faire de la maçonnerie. Les jeunes passionnés s'occupent aussi de guider les visiteurs. C'est le cas de Nathan, un Amiénois de 13 ans arrivé il y a deux semaines, et reparti samedi.
Après seulement quelques jours sur place, il était devenu le plus jeune guide du château. De quoi déconcerter les visiteurs auprès desquels, assure un encadrant, « Nathan parvient très bien à se faire respecter. »
« Les visiteurs sont très différents, remarque l'adolescent. Certains posent plus de questions que d'autres, quand je n'ai pas la réponse, je me renseigne. Ils sont souvent étonnés par mon âge, être emmené par un enfant peut être déconcertant je me mets à leur place. »
Mais c'est aussi une façon de faire la promotion des chantiers. « Lorsque je guide des couples avec un ado, ils repartent souvent avec le dépliant sur les chantiers » souligne le garçon.

Un profond lien d'amitié
Plus loin, un autre groupe s'attelle à couper des arbres. Une tâche éprouvante que compense une vue imprenable sur la ville.
Certains viennent chaque année depuis 4 ans. Pour d'autres, c'est le premier chantier. Mais tous prévoient de revenir. « Bien sûr, c'est plus fatiguant que de partir en colo, sourit Benjamin, de la Sarthe, qui est là depuis 2 semaines et s'est laissé convaincre par sa grande sœur. Mais c'est beaucoup mieux, ici on apprend à se connaître, on se rend utile. Je suis un peu déçu de devoir partir. »
« C'est surtout que je vais te manquer », s'exclame Zoé, 17 ans, pour qui c'est le 2e chantier. Pour la Dunkerquoise, qui prépare le Bafa (diplôme des animateurs), il s'agit surtout d'apprendre à encadrer, gérer l'intendance et les règles de sécurité d'un chantier.
Si chacun y trouve son compte, le point commun reste le lien amical qui lie tous les bénévoles.
« On fait des rencontres super. En revenant, on retrouve parfois les mêmes, et on se fait de nouveaux contacts. Surtout, on peut suivre la progression des chantiers », appuie Maël qui revient depuis 4 ans.
 

 
Une occasion rêvée d’apprendre le français
Louiza et Julia sont Hollandaises. Après avoir pris connaissance des chantiers du Club du Vieux-Manoir par le biais de leur père qui est parti à Briançon dans sa jeunesse, elles ont fait la route depuis Utrecht, dans le centre des Pays-Bas, et viennent de passer deux semaines au château.
Dans un anglais impeccable, les deux sœurs, âgées respectivement de 15 et 13 ans, affirment s’être « beaucoup amusées. Surtout avec ma sœur qui vient pour la première fois, sourit Louiza pour qui c’est le 2e chantier. Ici, on rencontre plein de nouveaux amis et on améliore notre français. »
Un travail qui se fait surtout en écoutant les autres parler. En effet, par commodité « les autres jeunes leur parlent surtout en anglais », note Nicolas Menneray.
Après tout, cela permet aussi aux autres de pratiquer la langue de Shakespeare et ne pose aucun problème aux deux sœurs qui, déjà bilingues (néerlandais et polonais), ont des facilités avec les langues étrangères.
Reste que les deux adolescentes s’apprêtent à repartir avec de très bons souvenirs et assurent vouloir revenir. « C’est pratique et rassurant, poursuit l’aînée, car ici, on connaît du monde et l’endroit nous est désormais familier. »
La grande inconnue reste de savoir si elles reviendront à deux seulement, ou avec des amies. « Cela demande réflexion, soupire Julia, la plus jeune. En fait, quand on parle des chantiers, nos amis trouvent bizarre que l’on veuille travailler alors que c’est les vacances. »

 
 
Apprendre pour enseigner à son tour
D’un côté, Hugo, 13 ans, est un collégien en vacances qui vient de Perpignan. Arrivé le 27 juillet, Il est reparti ce week-end.
De l’autre, Jérôme, 28 ans, vient de finir sa thèse en archéologie. Lillois d’origine, il a 12 années de chantiers derrière lui et maîtrise parfaitement la maçonnerie. Il œuvre en qualité d’encadrant et de formateur technique.
La semaine dernière, tous deux travaillaient de concert à la rénovation d’un mur en pierre et en briques anciennes.
« J’ai fait du débroussaillage, posé des pavés, mais c’est la maçonnerie qui me plaît le plus », explique le jeune garçon qui prévoit déjà de revenir avec son frère dans un an.
« Hugo est bon en maçonnerie, se réjouit l’animateur, il y a une sacrée différence entre son arrivée et maintenant. En terme de rapidité, c’est du simple au double, et je n’ai pas besoin de repasser derrière lui. »
Pourtant, le travail n’est pas simple. Les volontaires ne travaillent qu’avec des briques de récupération, trouvées in situ. Il faut bien choisir sa brique, la nettoyer sans la briser, et la poser correctement.
« Former les jeunes comme j’ai été formé moi-même »
Cela s’apprend, et c’est le rôle de Jérôme qui a lui-même appris sur un chantier. « j’ai commencé à 16 ans à Guise, puis j’ai passé le Bafa et le Bafd. Je suis ainsi devenu animateur, puis directeur de chantiers au Club. J’ai dû arrêter de diriger pour me consacrer à la thèse et là, je suis de retour. » poursuit celui qui veut « former les jeunes comme j’ai été formé moi-même. »
« Sur 60 ans, les premiers ont appris avec des maçons professionnels, et depuis, chacun enseigne à tous ceux qui veulent apprendre. Plus on pratique, mieux on y arrive. »
Ainsi, Jérôme, Hugo et d’autres jeunes ont, en quelques jours, bâti plus d’un mètre de mur, redonnant à cette partie du château son caractère d’antan. Vendredi après-midi, ils terminaient la rénovation d’une cheminée d’aération « pour quelque chose qui se trouve en dessous, mais on ne sait pas quoi »
En effet, de nombreuses salles sont encore remplies de terre. Impossible de savoir à quoi servait celle au-dessus de laquelle travaillent les apprentis maçons.
Un mystère parmi tant d’autres qui, finalement, fait le charme du château, et le succès de ses chantiers.

http://www.aisnenouvelle.fr/article/autre-actu/au-chateau-des-vacances-a-la-pelle

3 commentaires:

  1. J'ai eu l'occasion de visiter le château et de rencontrer ces jeunes c'est exceptionnel l'enthousiasme dont ils font preuve .
    Bonne journée bises Jacqueline

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  2. je me souviens de Francine la fille de momo!! jolie brunette et grandes tresses !!!!

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  3. Francine, ma cousine. Elle habite du côté de Perpignan. Elle a un garçon, une fille et des petits-enfants.
    Je l' ai eu au téléphone il y a 3 ans environ mais je ne l' ai pas revue depuis 35 ans.
    Elle préfère oublier Guise et dit de son Père Momo " c' était un grand Homme mais un bien mauvais Père ".

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