mardi 13 août 2013

Mélodie, un exemple de courage et de volonté

Jadis en difficulté, une élève a décidé de prendre en main son destin. Avec l’aide de ses parents et de son professeur, elle a quitté la Segpa et décroché son brevet.
C'est l'histoire d'une réussite pas banale. Un parcours jalonné d'efforts et de larmes, mais couronné de fierté.
Après quatre années de collège en section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa), Mélodie Duprès a fait le pari d'une troisième générale et vient de décrocher son diplôme national du brevet (DNB). Un revirement courageux qui ne s'est pas fait sans mal.
A l'école primaire, peu studieuse, l'écolière de Fesmy-le-Sart accumule les difficultés scolaires. Elle redouble son année de CE2 et, arrivée en CM2, on l'oriente vers une Segpa.
Méconnue, cette filière adaptée fait peur. Cette orientation est d'abord vécue comme un couperet qui tombe pour la jeune fille.
Mais en arrivant au collège Camille Desmoulins de Guise, elle découvre une ambiance cordiale qui la met en confiance et, pendant quatre années, ses résultats sont excellents.
« Elle tournait toujours entre 15 et 17 de moyenne », sourit sa maman, Christine.
Le problème est venu des débouchés après le collège.
« En général, on propose un CAP après la 3e Segpa, explique Bruno Merda, enseignant dans cette filière à Guise. Mais rien ne plaisait à Mélodie dans les filières professionnelles. Un bac pro est bien possible, mais à condition de faire un CAP avant, il faut donc 4 ou 5 ans pour y parvenir. »

2 ans de retard à rattraper
Devant cette impasse, la jeune fille qui rêve d'un bac pro commerce, poussée par son frère qui passe, lui, son bac S, décide de réintégrer une filière généraliste.
Avec l'appui de M. Merda, elle obtient du rectorat l'autorisation de doubler sa 3e pour passer le brevet. Carte scolaire oblige, elle migre alors vers le collège du Nouvion-en-Thiérache où elle se confronte à de nouvelles difficultés.
« D'abord, j'ai eu des cours, comme l'Allemand, que je n'avais jamais eus, et concernant l'Anglais par exemple, j'avais 2 ans de retard sur les autres élèves, se souvient l'adolescente. En plus, j'avais 16 ans et mes camarades de classe en avaient 13. »
Difficile donc de se faire des relations. Sans compter le regard des autres élèves. « Quand on vient de Segpa, on se sent moins que rien, soupire Mélodie. »
Mais à force de cours par correspondance, et de volonté, elle parvient tout de même à maintenir une moyenne honorable.
Pendant ce temps, son ancien prof se tient informé par courriel, ses parents la soutiennent de leur mieux, et elle, se bat de toutes ses forces.
« Pour réussir, il faut avoir un sérieux soutien des parents, ce n'est pas donné à tout le monde », appuie Bruno Merda.
De son côté, Christine Duprès salue l'investissement d'« un prof comme il en existe peu ».
Reste que la jeune fille, qui aura 17 ans cet été, peut enfin souffler. Titulaire du Certificat de formation générale, obtenu l'année dernière, et du DNB décroché cette année, elle va pouvoir dés l'année prochaine s'inscrire en bac pro commerce, et dans la foulée, préparer un BTS.
Son objectif à terme ? Devenir gérante d'un « grand magasin de vêtements ».
Mais au delà de la réussite personnelle, il y a la victoire sur un système parfois trop rigide. En témoigne le parcours du combattant qui a permis à l'élève de revenir dans un cursus général.
« L'éducation nationale n'aime pas forcément que l'on sorte des sentiers battus » regrette la mère de Mélodie.
Du coup, ce cas d'école crée un précédent, qui « inspire déjà d'autres élèves de Segpa », témoigne Bruno Merda.
Et si tous n'ont pas le soutien nécessaire pour réussir un tel challenge, l'histoire de Mélodie pourrait bien redorer le blason d'une filière qui a fait ses preuves, mais souffre encore d'un cruel manque de considération.
 

LA SEGPA EN QUELQUES POINTS
La section Segpa représente environ 20 % des élèves du collège Desmoulins de Guise.
Les enseignants sont des professeurs des écoles formés spécialement pour cette filière. Des profs de collège interviennent également, pour les langues notamment.
La plupart des élèves de Segpa sont orientés vers des CAP ou des CFA (apprentissage)
1500 collèges publics proposent une Segpa pour un peu plus de 90 000 élèves.
Les élèves intégrant une Segpa doivent avoir doublé une année en primaire.


http://www.aisnenouvelle.fr/article/societe/melodie-un-exemple-de-courage-et-de-volonte

1 commentaire:

  1. Le parcours scolaire manque de passerelles cela fait longtemps que ce reproche est fait mais la lenteur à évoluer est le propre de l'Education Nationale pourquoi ...
    Bonne journée bises Jacqueline

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