vendredi 4 août 2023

Familistère de Guise Au jardin d’agrément un petit kiosque pourra toujours vous offrir un abri : le pavillon rustique.

 

Familistère de Guise



OBJET DU MOIS
À l’occasion d’une promenade au jardin d’agrément, peut-être serez-vous surpris aujourd’hui par quelques gouttes… Mais en cas d’averse un petit kiosque pourra toujours vous offrir un abri : le pavillon rustique.
Cette fabrique de jardin est présente depuis bien longtemps ici, comme l’atteste une photographie de 1897 prise par Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux (1872-1941), et conservée dans nos collections.
Aménagé dès 1856 entre l’usine et les bords de l’Oise, le jardin d’agrément, initialement prévu pour l’usage privé de Godin, intègre le projet du Familistère en 1858. Prenant place entre le palais social et l’usine, c’est un lieu permettant aux Familistériens de se détendre, en plus d’accueillir un potager à fonction éducative. Les allées qui le traversent sont agrémentées de bassins, de bancs et de statues, mais aussi d’une « fabrique », petite architecture de fantaisie fréquente dans les jardins des 18e et 19e siècles.
Désignée sous le nom de pavillon rustique, celle-ci prend la forme d’une habitation primitive élevée dans la nature recréée du jardin d’agrément. Cet aspect singulier n’est pas sans rappeler les théories fouriéristes sur l’histoire de l’habitation humaine dont Godin s’est fait l’écho dans un chapitre de Solutions sociales intitulé « État social et habitation ». Godin y traite abondamment des huttes et des cabanes ; celles des anciens habitants de l’Europe, mais aussi celles dans lesquelles vivent encore, au milieu du XIXème siècle, bien des populations du monde. Son propos s’accompagne de gravures issues d’un recueil de récits de voyages du saint-simonien Édouard Charton (1807-1890).
Le pavillon rustique, avec ses poteaux de bois et son toit de chaume, contraste aussi bien avec les habitations de la ville de Guise et le donjon féodal de son château-fort, qu’avec le Familistère tout proche. Il évoque la vie fruste des premiers hommes dans la nature sauvage, là où le palais social représente, pour les fouriéristes, l’aboutissement de l’histoire de l’architecture.
Iconographie :
- Marie Jeanne Dallet-Prudhommeaux, Le pavillon rustique du jardin d’agrément du Familistère, 1897.
- Extrait de Solutions sociales (1871), p 378.

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