lundi 2 mai 2022

FÊTES DU 1er MAI AU FAMILISTERE DE GUISE DISCOURS

 

Jean-Louis Bricout



FÊTES DU 1er MAI AU FAMILISTERE DE GUISE
DISCOURS
Se rassembler, à Guise, pour le 1er mai c’est convoquer la mémoire de Jean-Baptiste André GODIN.
Se rassembler, au familistère, en ce 1er mai, c’est se rappeler qu’une révolution sociale fut rendue possible par un capitaine d’industrie qui n’oublia jamais qu’il fut modeste et ouvrier !
Se rassembler au pied de la statue de Godin, placée au cœur de ce qu’il nous laisse en héritage, c’est répéter, inlassablement, que ce palais social est né d’une des rares utopies réalisées.
Oui, il nous faut imaginer GODIN ne jamais renoncer à son projet d’émancipation du monde ouvrier.
Replongeons-nous dans les mots qui furent les siens : «je pris la ferme décision de ne plus attendre de personne le soin d'appliquer les essais de réformes sociales que je pourrais accomplir moi-même. »
Oui, il nous faut toucher du doigt la modernité de la volonté acharnée de cet humaniste de réformer une économie industrielle génératrice de précarité.
Ecoutons-le à nouveau : « aussi, les réformes sociales nécessaires à notre époque, doivent-elles avoir pour but d’organiser les moyens aux masses tout le confort que le travail pour enfanter à leur profit.»
Quand ses homologues de l’époque pensent comptablement et économiquement, il pense mutualisme, association et coopération !
Oui, Godin était un visionnaire, conscient des conditions précaires de travail des ouvriers, mais aussi de la précarité de leurs vies !
Un militant d’une entreprise au service de l’humain, un acteur engagé pour une société juste et apaisée, puisqu‘au familistère « les classes et les conditions se confondent. »
- Système de protection sociale en cas de maladie et d'accidents du travail ;
- Réduction du temps de travail (ramenée à 10 heures au lieu de 12)
- Revalorisation des salaires et distribution du reliquat des bénéfices entre les ouvriers, proportionnellement au travail fourni pendant l'année ;
- Accès à l’éducation et à la culture ;
- Retraites pour les plus de 60 ans.
Je vous parle de progrès sociaux, de progrès humains qui ont été rendus possibles, ici dans l’Aisne, ici à Guise, ici au familistère entre 1867 et 1887. C’est l’œuvre d’une vie au service de celle des autres.
Cette aspiration profonde est toujours là, sous nos yeux !
Je suis de ceux qui pensent qu’il ne s’agit pas d’une époque révolue ! Je suis de ceux qui pensent que c’est non seulement encore possible, mais absolument nécessaire !
Et parce que la Compagnie Nomades jouera Germinal, son grand spectacle, ici en juin, je veux dire avec Zola que « rien n’est jamais fini, il suffit d’un peu de bonheur pour que tout recommence.»

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