lundi 15 avril 2019

Le Secret

 
Nous avons emménagé dans la grande maison de l'usine à gaz et c'était le bonheur ....
Nous vivions au rythme des astreintes EDF de mon père...les nuits étaient courtes quand l'alarme se mettait à sonner. Nous les enfants restions au lit mais mon père s'habillait, enfilait sa canadienne et filait dans les campagnes avec ses collègues. C'est lui qui avait la voiture, il allait chercher les autres agents qui étaient d'astreinte. Pendant ce temps, ma mère restait au téléphone pour répondre aux usagers qui signalaient une panne de courant. Et le réponse était toujours la même "ils sont en train de réparer" Parfois je descendais voir comment ça se passait et je la voyais expliquer au téléphone pour que les gens ne s'inquiètent pas Elle n'était pourtant pas agent EDF, mais les conjoints étaient mis à contribution à cette époque. C'est un grand souvenir pour moi d'évoquer cette période...
C'était notre vie..et même le matin quand je me rendais au collège je ne racontais jamais cet épisode de la nuit...inconsciemment, j'avais l'impression que c'était un secret EDF !
Bien plus tard, quand j'avais connaissance d'un évènement militaire dans mon métier, je faisais pareil, je ne racontais rien à personne...même à ma famille...la culture du secret ...secret bancaire...secret EDF...secret militaire...

3 commentaires:

  1. Bonjour Francis
    C'est émouvant ce "secret"
    Un moment de famille qu'on n'a pas envie ni besoin de raconter..
    Ainsi plus tard, on n'aura pas eu besoin de te rappeler que certaines choses doivent être tues!
    Je te souhaite une bonne fin de journée
    Bises
    Francine

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Francis,
    Comme c'est drôle, le métier de votre père me rappelle beaucoup le mien, non pas à l'EDF, mais dans un service des eaux... astreintes et interventions de nuit, j'ai connu tout ça. Les systèmes de gardes devaient certainement se ressembler et les modes d'interventions aussi, sauf que pour l'eau, les dommages occasionnés étaient souvent graves et spectaculaires, nécessitant presque toujours l'assistance de la Police et des Pompiers. Après 35 ans de bons et loyaux services, j'ai laissé cette période de ma vie derrière moi, sans réels regrets je dois bien l'avouer. Si la passion était toujours présente, le corps ne suivait plus vraiment, surtout pour les interventions de nuit en périodes hivernales ou le rythme des sorties était parfois élevé.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Alain
    je suis allé quelques fois la nuit avec lui histoire de lui montrer qu'il n'était pas seul et que j'aimais ce qu'il faisait...
    On rentrait dans des transformateurs immenses qu'il appelait poste 63000 ou il y avait des disjoncteurs qu'il fallait manœuvrer à deux mains....
    dur métier aussi pour l'eau !
    merci de cette visite et de ce commentaire
    cordialement
    francis

    RépondreSupprimer