La justice n’a pas statué à temps sur la demande de mise en liberté de Bernard Colmont, elle a été contrainte de le relâcher le mois dernier.
e dernier « post » sur sa page Facebook remontait au 7 février 2016. Il indiquait : « A quitté son poste à la Caisse d’Épargne ». Et pour cause, ce mardi-là, Bernard Colmont était interpellé dans le cadre de l’enquête menée à la suite du braquage de l’agence bancaire de Guise.
Le 28 novembre 2015, vers 13 h, trois hommes armés et casqués fauchent le contenu du coffre, avant de s’enfuir à moto avec un butin qui dépasserait les 300 000 €. Parmi les autres arrêtés du jour, Rémy Chevallier, patron du bar guisard La Mine, où le coup aurait été fomenté, ainsi que Cédric Papin, habitant de Lavaqueresse dont la demeure aurait servi de base arrière aux braqueurs.
« La cour n’a pas statué dans le temps imparti »
Peu après, les enquêteurs mettent la main sur deux autres complices présumés. Tous les cinq sont incarcérés, avant que la fille de l’employé de banque ne les rejoigne pour quelques semaines. Elle aurait caché de l’argent issu du braquage et son ADN aurait été retrouvé sur l’affichette placardée sur la porte de la Caisse d’Épargne le jour des faits et indiquant : « Fermeture exceptionnelle ».
Alors que les assises s’annoncent pour juin ou septembre, chaque protagoniste a, depuis près de deux ans, fait plusieurs demandes de mise en liberté. Pour son client Cédric Papin, Me Gilles Laurent en a ainsi fait « trois ou quatre ». La dernière déposée par Bernard Colmont lui a permis de sortir de prison le mois dernier. « La cour n’a pas statué dans le temps imparti et, de ce fait, explique une source proche du dossier, sa détention devenait arbitraire. »
Mise en avant du principe d’« équité »
C’est ainsi que, samedi dernier, la page Facebook de l’ex-salarié de la banque guisarde s’est complétée d’une photo des environs de Passy, en Haute-Savoie, au pied des pistes du domaine skiable de Saint-Gervais Mont-Blanc. De quoi faire bondir les proches des hommes qui croupissent toujours derrière les barreaux.
Pour Cédric Papin, Me Laurent va donc déposer une nouvelle demande de mise en liberté. Pour le compte du patron de La Mine, son conseil, Me Antonini, envisage de faire de même, en mettant en avant le principe d’« équité ». Ayant vu un des mis en cause recouvrer la liberté contre sa volonté, la justice risque de ne pas souhaiter en voir d’autres, d’ici au procès, lui filer entre les doigts.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire