mardi 24 octobre 2017

Le «périple» délictueux d’une bande de jeunes à Guise

En cellule depuis le 28 novembre 2016 et jusqu’au 4 février, un jeune majeur était jugé mardi 24 octobre pour vol et de multiples dégradations
Nonobstant ses 20 ans, le prévenu qui comparaît incarcéré, mardi 24 octobre au tribunal de Saint-Quentin, a déjà sept mentions au casier. La huitième est assortie d’une obligation de réaliser 105 h de travaux d’intérêt général. Les réquisitions de la substitut du procureur, indulgentes, de son aveu même, sont ainsi suivies à la lettre par le juge, ce malgré un «  périple  » délictueux de deux mois en 2016.
Dans la nuit du 6 au 7 juin, avec des mineurs, le garçon, déjà tombé pour outrage, vol, menace de mort ou port d’arme, s’introduit dans le collège Desmoulins à Guise. La vitre de la porte est brisée. À l’intérieur, les jeunes s’en donnent à cœur joie. Des extincteurs sont décrochés et vidés, l’un servant à casser une autre vitre. Un évier est bouché et déborde, les casiers des professeurs sont malmenés et les épices de la cantine sont déversées au sol.

Un ADN identifié sur un verre de la salle des fêtes



Un mois après, la petite troupe s’adonne au tag cité Gaspard, laissant derrière elle des « Nique ta mère » et « Fuck la police » ainsi que des signes «  ressemblant  » à des croix gammées. Le 10 juillet, les Guisards, ayant semble-t-il maille à partir avec l’Éducation nationale, sont place Lesur, devant l’école du Centre. Un tableau en plexiglas est arraché du mur, de même que le numéro de rue, brûlé. «  J’étais là, mais j’ai rien fait. J’ai laissé faire, c’est pas mon problème.  »
La semaine suivante, toujours place Lesur, la salle des fêtes est envahie. Vaisselle jetée, tables et chaises renversées et, à nouveau, extincteurs vidés. Sur un verre, sera retrouvé l’ADN du prévenu. Le 21 juillet, les compères repassent par Camille-Desmoulins, nouvelles dégradations. Six jours plus tard, leur «  périple  » s’achève rue de l’Europe.

« Je savais pas encore ce que je risquais »

Dans cette zone commerciale à la lisière est de la ville, le Guisard et ses jeunes amis s’en prennent à un camion qu’ils délestent d’une partie de son chargement, des bombes de peinture. Tombant sur une Opel Astra ouverte, clés sur le contact, le chef de bande se met derrière le volant pour une virée. Elle s’achève après un rodéo champêtre, au regard de l’herbe sur les roues. La voiture est abandonnée sur le parking d’Intermarché, capot enfoncé, vitres brisées. À proximité, la horde laisse d’autres véhicules endommagés.
À la barre, le jeune prévenu qui dort en cellule depuis le 28 novembre 2016 est présent sans vraiment l’être. La substitut du procureur tente bien de sonder le tréfonds de son âme, mais s’y noie plus qu’autre chose. «  Un terme revient souvent dans vos déclarations : «amusé». Qu’est-ce que ça vous inspire ?  » «  Je savais pas encore ce que je risquais.  » Libérable au 4 février 2018, il lâche tout de même : «  Si j’aurais su, j’aurais jamais fait ça. C’est pas bien la prison.  »
Le «périple» délictueux d’une bande de jeunes à Guisehttp://www.aisnenouvelle.fr/48818/article/2017-10-24/le-periple-delictueux-dune-bande-de-jeunes-guise

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