vendredi 12 août 2016

GUISE Son quotidien: beuverie et grande baffe

L’homme de 35 ans, récidiviste des violences conjugales, a écopé de sept mois de prison pour avoir porté des coups à sa compagne même si pour lui, c’était plutôt des caresses
C’est la cour des miracles. Arnaud Limage, 35 ans, n’avait pourtant plus le droit d’approcher sa compagne, à cause d’une précédente condamnation lui interdisant tout contact. Malgré tout cela, le couple vivait toujours ensemble.
Présenté en comparution immédiate, jeudi 11 août, Arnaud Limage a de nouveau récidivé dans la soirée du 9 août. Peu avant 23 heures, alors qu’il se rend dans un kebab de Guise, avec sa compagne, un homme l’aperçoit se disputer. Le témoin voit alors la compagne qui hurle en pleine rue et Arnaud Limage lui mettre une grande baffe puis la tirer par le bras pour qu’elle le suive. Lui conteste toutes formes de violences. «  Je ne l’ai pas tapée dans la rue, explique-t-il, d’un fort accent picard. Il y a deux caméras dans la rue, vous n’avez qu’à demander à la police.  »

« On ne sait pas s’il faut
en rire ou en pleurer »

Il poursuit son discours. L’auditoire ne comprend pas tout. L’accent picard peut s’avérer difficile pour des non-initiés. «  Je l’ai consolé parce que son gamin a été placé, elle s’ennuie.  » Le tribunal étouffe quelques rires tant les explications ne sont pas crédibles. Puis, il mime son geste – «  j’ai juste caressé  » – en se passant la main dans les cheveux… «  Vous étiez ivre ?  », l’interpelle la présidente d’audience. «  Non.  » L’homme a pourtant passé une bonne partie de la journée du 9 août à boire des bières avec des amis ou connaissances. Beaucoup trop. «  C’était un pack de vingt-quatre, à cinq ou six, ça va vite  », rétorque-t-il, sans rires.
Il accuse plutôt sa compagne de violences. Ce que la procureure ne nie pas. «  On ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer, tellement la situation est pathétique. Tous les enfants sont placés. [La victime] était frappée par son ancien compagnon. Elle le tape un peu (son concubin actuel) puis elle se prend une rouste.  » Et, dès que les allocations tombent en début de mois, «  l’argent dans l’alcool  » ou «  c’est pour rembourser leurs dettes dans les cafés du coin  », appuie la procureure.
Il a toutefois déménagé à plusieurs reprises. Après ses quinze jours de détention en décembre, il était retourné chez sa mère, à Bohain-en-Vermandois. Mais sa compagne l’a suivi. En juin, le couple est parti pour Lesquielle-Saint-Germain, en Thiérache. La victime, non présente à l’audience, a pourtant raconté une tout autre histoire. Les coups sont quotidiens ou presque. Dès qu’il a bu, c’est une grande baffe en pleine figure, à la maison comme dans la rue. «  Il ne voit tellement pas où est le problème  », s’indigne la procureure. La sanction tombe : sept mois de prison dont trois avec sursis. Ajouté à une révocation de peine d’une précédente condamnation qui porte la décision à six mois et demi de prison ferme. Avec un aller simple vers la maison d’arrêt de Laon.
http://www.lunion.fr/node/783232

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire