Marly-Gomont, le film, ou l’enfance de Kamini au cinéma

L’auteur de l’un des tout premiers buzz d’Internet porte au cinéma sa propre histoire dans « Bienvenue à Marly-Gomont » : l’arrivée et l’intégration de son père, médecin zaïrois, dans un village de Picardie. Une comédie avec Marc Zinga, Aïssa Maïga et Jonathan Lambert, en salle le 8 juin.
En 2006, l’infirmier lillois déboulait de nulle part avec son clip resté dans l’histoire comme l’un des tout premiers gros buzz de l’histoire d’Internet. Il faut se rendre compte de ce que pouvaient représenter à l’époque 20 millions de vues
Dix ans plus tard, sort Marly-Gomont, le film. Ou plutôt Bienvenue à Marly-Gomont, tel que l’ont souhaité les producteurs, comme un (facile) clin d’œil. Suivez mon regard. C’est l’histoire de son père, médecin zaïrois, qui débarque avec sa famille dans ce petit village de Picardie où les habitants ont peur, n’ont jamais vu de Noirs de leur vie. Mais Seyolo s’accroche et tient à réussir son pari : devenir LE médecin du village.
« C’est une histoire d’amour entre deux cultures différentes, un village et une famille, un village et son médecin », résume Kamini. Une histoire traitée sur le mode de la comédie dramatique avec en creux, la question « tellement d’actualité » du racisme. Lui a subi les « bamboulas », « Blanche-Neige », voire les coups (« C’est arrivé »). Mais il relativise : « C’est du racisme primaire. » Son père lui a inculqué l’optimisme et enseigné comme seule réponse de bien travailler à l’école.
C’est à ce père, « mon héros », tué dans un accident de la route en 2009, que Kamini a voulu rendre hommage dans ce film. Il est scénariste. Et ce scénario, il a réussi à le vendre à Cannes en 2012 où il est descendu avec son seul culot. Le réalisateur est Julien Rambaldi, dont c’est le deuxième film après Les Meilleurs Amis du monde. L’ambition est là avec ce long-métrage derrière lequel il y a TF1 et Canal+ : 250 copies (bien assez pour irriguer toute la France). Et un casting non pas prestigieux, mais d’étoiles montantes : Marc Zinga, Aïssa Maïga et Jonathan Lambert. Lui est en voix off.
Kamini n’a jamais complètement disparu des radars : il tourne avec son one-man-show, a fait un passage sur France 4. Et modestement prépare un troisième album autoproduit grâce aux 21 000 € récoltés sur KissKissBankBank. Mais il est certain que ce film devrait le faire revenir au centre. Pas plus que ça une préoccupation pour lui, tant qu’il réussit à faire ce qu’il aime… ça aussi c’est son père qui lui a appris.
Sortie le 8 juin. Avant-première au Kinépolis à Lomme jeudi.

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