mercredi 6 janvier 2016

Fusillés en zone occupée il y a 100 ans après la bataille de Guise

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Il y a 100 ans, le 6 janvier 1916, pour s'être réfugiés dans le village de Lemé, après la bataille de Guise, deux soldats français sont découverts et fusillés par les troupes allemandes, ils reposent toujours dans le cimetière communal.
Le 6 janvier 1916, deux soldats français sont fusillés par les Allemands à Sains-Richaumont, en Thiérache. Si l’on connaît mieux désormais le sort injuste réservé aux soldats français « fusillés pour l’exemple » durant la Grande Guerre, celui des combattants isolés en zone occupée et exécutés sur ordre de l’autorité allemande reste à redécouvrir.
Pour s’être retrouvés derrière les lignes allemandes pendant de la terrible bataille de Guise en août 1914, deux soldats français vont devoir survivre dans le petit village occupé de Lemé. Malgré les affiches rappelant la condamnation à mort de tout soldat isolé qui ne se rendrait pas à la kommandantur, Auguste Gout et Victor Restoux sont recueillis par deux familles et prennent des noms d’emprunt. Les deux hommes finissent par se fondre dans la population et échappent pendant près d’un an et demi aux fouilles et réquisitions de l’armée allemande. Les jalousies ou le regain de tension parmi la communauté villageoise brimée et appauvrie par l’occupant finissent par aboutir à une triste dénonciation qui mène les deux hommes devant un peloton d’exécution allemand, le 6 janvier 1916.
Voici le témoignage rare qu’a laissé Eugénie Deruelle, une habitante de Sains-Richaumont, dans ses carnets :
« Quelle abominable action ils ont commencé hier ! Dans la nuit, sur un ordre de l’étape de Vervins, on a été chercher en auto à Lemé deux jeunes soldats : Auguste Durocher (nom d’emprunt), 2e régiment de hussards, Verdun ; Victor Restoux, 136e régiment d’infanterie, Saint-Lô. On les a ramenés à Sains, et sans jugement !, on les a fusillés l’après-midi : c’est un véritable assassinat… Mr le doyen a passé deux heures avec ces malheureux, et ne les a quittés qu’au dernier moment. Ils sont morts en braves (n’ont pas voulu qu’on leur bande les yeux) et surtout en chrétiens, demandant qu’on prie pour eux… On dit que le commandant (ici) a pleuré comme un enfant (j’ai demandé s’il était ivre ?...) et que les officiers de la commandanture n’ont pas voulu assister à l’exécution. Tout cela n’empêche qu’elle a eu lieu, et qu’ici, nous avons deux martyrs, morts en saints ! Ils protégeront peut-être notre pauvre pays. Mais mourir ainsi ! Quelle douleur pour leurs familles ! Et quelle angoisse a dû être leur heure dernière ! J’ai préparé aujourd’hui, et leur ferai demain à chacun une couronne, moins belle que je voudrais, puisque je n’ai que peu de fleurs et peu d’argent…quelle misère ! Tuer ainsi, anéantir de jeunes existences ! »
Les deux soldats, enterrés d’abord à Sains-Richaumont, reposent aujourd’hui dans le cimetière communal de Lemé

http://1418.aisne.com/a-la-une/actualites/article/fusilles-en-zone-occupee

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