mercredi 14 janvier 2015

Assises de l’Aisne : «Je n’ai pas voulu la tuer»

Christophe Bourgeois en est conscient, il sera aujourd’hui condamné pour avoir tenté de tuer son ex-compagne en la renversant avec son utilitaire. Depuis le début de son procès, il assume en reconnaissant «  avoir foncé délibérément sur Mademoiselle Deblock  », le 31 juillet 2012, rue Camille-Desmoulins à Guise. L’enjeu du procès est ailleurs. Le quadragénaire a-t-il agi sur un «  coup de sang  » en la voyant avec un autre homme ? C’est ce qu’il affirme depuis le début. Ou alors a-t-il longuement préparé son coup ? C’est la version soutenue par l’avocate générale et par Me Racle pour la partie civile. En termes juridiques, cela s’appelle une tentative d’assassinat et la peine encourue s’appelle la perpétuité.
Entre ces deux hypothèses, la principale intéressée n’arrive pas à trancher. «  Je m’y attendais parce qu’il a toujours dit que s’il me perdait, un jour il me buterait. Mais je ne pensais pas que ça en arriverait jusque-là  », raconte Delphine Deblock.

De la violence « dès le départ »

Selon plusieurs témoins, l’accusé avait fait part de ses intentions d’homicide à plusieurs reprises. «  J’ai toujours eu un doute sur ses intentions mais je ne l’ai jamais pris au sérieux  », regrette son cousin. Pour Christophe Bourgeois, tout ça n’était que «  des mots  », «  des paroles  ».
Il va même plus loin : «  Je n’ai pas voulu la tuer. Je n’ai pas réfléchi quand j’ai foncé. » Il se justifie : «  C’était la mère des enfants, je la respecte. » Sa victime n’a pas la même notion du respect que son compagnon lui portait. «  De la violence, il y en a eu dès le départ  », témoigne-t-elle avant de regretter d’avoir attendu dix-neuf ans pour quitter définitivement le foyer. «  J’ai accepté ce que je n’aurais jamais dû accepter  », regrette-t-elle. «  Je reconnais que je suis faible mais il était tellement convaincant.  » Toujours sous la menace d’une amputation à cause de sa jambe broyée par cet accident qui n’en était pas un, sa vie est un quotidien de souffrance. Elle n’attend qu’une chose de ce procès : «  Qu’il paye autant que je souffre  ! »
Depuis lundi, elle ne reconnaît pas celui qui, pendant ces années, l’a humiliée, lui interdisant même de porter des bijoux. «  Il a changé, il est beaucoup plus calme  », assure cette dame de 41 ans avant de se reprendre. «  De toute façon, je ne lui fais pas confiance. Il a toujours été comme ça. Toujours de belles paroles. » Elle a peur du jour où il sortira. Ce jour sera fixé ce soir, à l’issue du verdict.

http://www.lunion.com/region/assises-de-l-aisne-je-n-ai-pas-voulu-la-tuer-ia18b0n471828

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