Le retour en grâce du Godin

Il trônait dans les salles de classe ou les mairies du début du siècle. Aujourd'hui, l'antique poêle en fonte Godin, aux décors majoliques inspirés de la céramique hispano-mauresque, réinvestit les maisons. Pas dans sa version à bois, mais reconverti au gaz ou au fuel. Un retour en grâce quasi inespéré, alors que le fabricant éponyme était en dépôt de bilan virtuel en 1987, avec 10 millions de pertes. A l'époque, qui aurait parié un kopeck sur Godin ? Personne... si ce n'est Gilbert Dupont, PDG des Cheminées Philippe, qui rachète l'entreprise, et son passé quasi mythique par la même occasion. Jean-Baptiste Godin n'a-t-il pas mis en place en 1860 un véritable phalanstère pour ses ouvriers ? Le système perdura jusqu'en 1968, et une association défend encore aujourd'hui ce patrimoine industriel. Mais quand Gilbert Dupont prend possession des 17 hectares qu'occupe l'usine à Guise, dans l'Aisne, il trouve des bâtiments délabrés, « à la Zola ».
« Tout le monde a remonté ses manches et, en deux ans, les bénéfices sont revenus », se souvient-il. Pour accroître la productivité de la fonderie et ne plus polluer, 40 millions sont investis. Deux plans sociaux ramèneront les effectifs de 430 à 230 personnes. Surtout, la gamme est passée au peigne fin. Le petit Godin est remis au goût du jour ainsi que la Châtelaine, la cuisinière en fonte surnommée « le piano du chef ».
Enfin, Godin se diversifie dans la production de chauffage central, de plaques de cheminée, de tables de bistrot ou de bancs de jardin en fonte. Sans compter la sous-traitance.
Au bout du compte, la production de poêles ne représente plus qu'un quart des quelque 170 millions de francs de ventes de la PME, qui génère 10 % de marge. Mais, sur un marché structurellement en baisse, Godin doit prendre des parts de marché aux concurrents .......suite sur ce lien ......... http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2007-01-26/le-retour-en-grace-du-godin/916/0/95774