mardi 19 août 2014

La société du Familistère de Guise sous occupation militaire : regards croisés sur les deux guerres mondiales

A pour les amoureux d'histoire locale
 
 
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La comparaison des deux occupations subies par la Société du Familistère de Guise durant les deux guerres mondiales montre de nombreuses similitudes, même si, en 1914-1918, l’usine sort ravagée du conflit, tandis qu’en 1940-1944 les Allemands se sont efforcés, avec l’appui de l’administrateur gérant, de maintenir en place l’appareil de production. Dans les deux cas, les dirigeants, mais aussi l’ensemble du personnel, anticipent la fin du conflit, soit en tentant d’aménager une usine de repli en territoire non occupé, soit en améliorant la productivité pour être en mesure d’affronter la concurrence au lendemain de la guerre. Dans les deux cas aussi, on constate le maintien de liens avec les autres entreprises du secteur, qui concluent avec la Société du Familistère en 1942 une entente des fabricants d’appareils de chauffage, fortement inspirée par le corporatisme vichyssois. Enfin, dans les deux cas, la spécificité de l’entreprise, de statut coopératif, est utilisée par les dirigeants, avec bien des ambiguïtés, pour renforcer la discipline, resserrer les rangs et affirmer autour d’eux la cohésion du personnel


Auteur :
Jessica Dos Santos, docteure en histoire de l’Université de Lille III, a soutenu une thèse sous la direction de Jean-François Eck sur le Familistère de Guise de 1a mort de Godin à la dissolution de l’association (1888-1968) en 2012. Elle a récemment contribué à l’ouvrage collectif de Michel-Pierre Chélini et Pierre Tilly (dir.), Travail et entreprises en Europe du Nord-Ouest, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2011. Elle a également participé au Xe et dernier colloque du GDR « Les entreprises françaises sous l’Occupation » : O. Dard, H. Joly et P. Verheyde (dir.), Les Entreprises françaises, l’Occupation et le second XXe siècle, Metz, Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire, 2011.

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