jeudi 31 mars 2022

Guisard vous êtes dans l'histoire de France

 Une belle image de Guise en 1780

Que de bonnes choses pour notre jolie ville ... n'oublions pas que vous y vivez... et de ce fait vous êtes dans l'Histoire ... notre histoire de France ... l'Histoire de la France passe par Guise !

Continuez à l'honorer  comme vous le faites au quotidien...

La Société Générale et moi ...

 Je suis embauché à la Société Générale de Guise Place d'Armes

Mes premiers jours à la banque me plaisent beaucoup…j'apprends le travail que je vais effectuer, avec celui que je devrais remplacer..comme je suis entré le dernier, c'est moi qui ai les petites “corvées” ouvrir et fermer les grilles de l'agence…sortir et rentrer les poubelles de madame l'épouse du directeur …mais ce n'est pas très méchant…

Je suis au service du portefeuille…seul. Tous les chèques qui sont déposé dans la journée passent par moi. Je les tamponne plusieurs timbres, les enregistre, je fait un bordereau pour chaque chèque, document qui sera adressé au client pour qu'il connaisse le solde de son compte…oui, la banque n'envoyait pas un relevé mensuel mais un relevé à chaque opération.

La mécanographe passait les chèques en comptabilité et le soir le portefeuille de la banque devait être juste…ce qui ne m'arrivait pas souvent…je faisais des fautes d'inattention et je devais rechercher mon erreur avant de partir le soir…et le pire …c'est  que personne ne partait tant que mon portefeuille n'était pas juste!!!

Mes missions étaient multiples… Les dépôts aux CCP…chaque jour vers 16H00 je prenais le cartable de la banque dans lequel la caissière déposait un pistolet…ne pas y toucher…et me donnait les excédents de trésorerie que je devais aller verser à la poste. Il y avait chaque jours plusieurs millions de centimes en billet de 100 principalement. Je contrôlais et partais insouciant vers la poste à pied avec ma serviette pleine de billets de banque.

Pourquoi prendre un pistolet chargé si on n'a pas le droit d'y toucher? …pour l'assurance…fallait y penser…Aujourd'hui sur que serais "braqué" 


Je
 commence enfin à prendre le rythme et à assurer son travail…il y a moins en moins d'erreurs le soir et parfois même, pas du tout…le personnel quitte à l'heure…

J'y arrive et j'arrive aussi à faire plus que mon travail. J'ai pris “les risques” C'est ce qu'on appelle aujourd'hui le suivi des découverts…chaque client à un “risque” à ne pas dépasser…je vérifie chaque fiche de risque par client…seul le PMU de la ville s'était mis en risque…le directeur avait géré cette affaire avec beaucoup de doigté…car un PMU c'est beaucoup d'argent qui circule et que la banque encaisse…

Une singulière affaire allait bientôt survenir…

Le directeur nous réunit un matin…il a l'air grave….

_ un homme, un escroc nous a fait du tort…il a déposé trois chèques …ils étaient volés…et il a retiré en liquide la moitié de ce qu'il a versé en chèques volés…

Nous nous sommes donc fait avoir…il faut agir…l'homme s'était présenté comme le nouveau boulanger de Marly Gomont…et souhaitait ouvrir un compte chez nous…toutes les facilités ont été faites au nouveau commerçant. Un plan va être mis en place pour le mettre hors d'état de nuire…

Le guichetier devait l'emmener chez le directeur pour une sois disant signature, le jeune des coupons devait repérer son véhicule et aller couper les fils du delco pour l'empêcher de se sauver…et moi aller discrètement téléphoner à la gendarmerie pour les prévenir de la présence de l'escroc…

Un matin, notre homme se présente à l'agence pour y retirer de l'argent…il dépose deux chèques et il suit, le plus tranquillement du monde, le guichetier chez le directeur…la caissière “tombe dans les pommes”, elle est enceinte…et moi au téléphone, je n'arrive pas à me faire comprendre tant je bégaie d'énervement…jusqu'au moment où je crie” ESCROC A LA BANQUE!!!”…je suis désolé, le gendarme a raccroché sans avoir compris ce que je voulais lui dire…

L'homme repartira avec des menottes aux mains…le directeur avec un sang froid que je ne lui connaissais pas l'avait fait attendre en lui parlant de la pluie et du beau temps…de ses projets etc...laissant le temps aux gendarmes d'intervenir…

Aujourd'hui, cette affaire ne pourrait plus se produire…à cette époque, les chéquiers volés étaient rares et les banques étaient prévenues très tard…l'informatique est présente partout maintenant...

Deux regrets.

 Les souvenirs me reviennent au fur et à mesure que j'écris ...40 ans d'armée ...c'est long et très dense en évènements...


Dans la vie on a parfois des regrets qui nous poursuivent...on y pense souvent et on se dit "si j'avais su !!!"
Voilà au moins deux regrets que je vais vous raconter....
Trèves... je suis en exercice avec le 2° corps d'armée de Baden...je vous avais expliqué déjà qu'au centre opérationnel de ce corps d'armée j'étais chef de site régulation messagerie...les filles tapaient sur les machines avec frénésie au risque de se casser les ongles ... et moi je gérais tout ce flux de messagerie... ce soir là j'étais de bordée de nuit... j'étais malade...beaucoup de fièvre ...c'était en décembre et dehors il neigeait dru...je savais que je devais rester toute la nuit éveillé ...j'ai donc demandé à mon adjointe de me remplacer le temps que j'aille boire une boisson chaude à la popote de la manœuvre... C'était dans une grande tente...je me fais servir un grand café bien bouillant ...j'avais les yeux larmoyants... je me suis assis à une table ...seul avec ma "crève"!
Il y avait d'autres militaire au fond de la tente debout autour d'une grande table en train d'étudier une carte d'état major... l'un d'eux se retourne et je reconnais mon colonel du 8°RI de Noyon...ça fait 7 ou 8 ans que je ne l'avais pas vu...il était passé général... malade, je n'ai pas osé aller le voir...pourtant je sais qu'il aurait été très content de me voir...j'étais encore adjudant chef mais je venais de réussir mon concours de major..j'aurais pu lui apprendre...non ! j'ai bu mon café et je suis retourné à mes messages au CO... Je regrette beaucoup de ne pas l'avoir salué ce soir là... je ne l'ai jamais revu...dommage...mon général !

De retour de Mostar je suis affecté à l'école d'état major de Compiègne... je dois apprendre un nouveau travail...le système de simulation Janus... nous sommes plusieurs à monter un centre de simulation à Compiègne et nous devons aller tous les jours à l'école militaire à Paris pour nous former sur ce système informatique de simulation...C'est don gare de Compiègne... gare du nord... métro... et école militaire... tous les jours comme ça pendant un mois...dans le train et le métro je suis encore dans mes souvenirs de Mostar... du Bapsi des allemands ou de la Mechta de Semra...j'ai essayé d'oublier le travail du CO car c'est du confidentiel défense ...alors plus vite on oublie... plus vite on évite de dévoiler des secrets par mégarde...!
Un matin, à une station de métro un homme rentre... je reconnais mon colonel de Sarajevo... comme le monde est petit... dans la foule immense qui prend le métro chaque jour à Paris je me retrouve avec mon chef de bataillon du Batgen...en me voyant son visage s'éclaire...nous parlons...je lui raconte mon parcours depuis qu'on s'est quitté deux ans auparavant...je lui explique enfin le travail que je faisais au CO de Mostar...et là il me pose une question... "le train entre Sarajevo et Mostar est il enfin reparti... vous vous rappelez que le bataillon était en train de réparer les voies..." et là je lui dis que je ne sais pas ... le métro s'arrête ...il sort car c'est sa station...!je ne le reverrais jamais ...
Arrivé chez moi le soir, je repense à mon colonel dans le métro et là j'ai un éclair... mais bien sur que le train de Sarajevo à Mostar refonctionne ! j'ai même une anecdote à ce sujet...A Mostar je vous avais expliqué que j'étais chargé de rédiger le compte rendu journalier ...compte rendu des évènements qui se sont déroulé sur le territoire chaque jour... c'était une vingtaine de pages d'évènements...le moindre accident, le moindre incendie, une visite d'une personnalité ...enfin tout ...
Et pour le train j'avais eu à traiter ce sujet...on avait organisé l'inauguration de la ligne et lors de son premier voyage le train avait écrasé un berger... il ne savait pas qu'un train allait passer là...ça faisait des années qu'il n'y avait plus de train!!! et j'avais oublié de raconter ça à mon colonel ! je me suis donc dit qu'il avait cru que je lui avais menti en disant que je rédigeais chque jour le compte rendu quotidien...lui qui travaillait désormais à l'état major des armées...il était au courant pour le train car ce compte rendu que je rédigeais chaque jour, il allait, entre autre, à l'était major des armées...!
Je ne l'ai jamais revu pour lui expliquer ceci ...moi qui m'étais fermé aux souvenirs secrets de mon travail de Mostar...! et il faut dire que le matin dans le métro je n'étais pas très réveillé !

Au presbytère avec monsieur le doyen de Villers Cotterêts

 Me revoilà avec mes souvenirs d'enfant de Villers Cotterêts.... car vous connaissez déjà ceux de Guise … à Guise on y reviendra … juré !

Cette fois je vais vous raconter une de mes visites au presbytère...
Au catéchisme je n'avais pas la moyenne pour pouvoir faire ma communion...Il me fallait donc :
- prouver que j'allais à la messe le dimanche
- Effectuer une interrogation écrite chez monsieur le Doyen au presbytère

Pour prouver ma présence à la messe, je devais trouver quelqu'un de confiance qui attesterait de ma présence, ou fournir ma carte de présence ou j'aurais collé les vignettes qu'on nous remettait à la messe... Là ce ne fut pas gagné car si j'allais bien à la messe, je ne collais pas mes vignettes...je trouvais ça bête...et la personne qui me voyait à la messe était ma cheftaine des louveteaux .... elle a donc attesté de ma présence... ouf !!!
Pour l'interrogation, j'ai été convoqué au presbytère chez monsieur le doyen... Ce dernier m'a bien accueilli ...dans une pièce, je pouvais lire des bandes dessinées...Alix ou Michel Vaillant... je me suis donc installé bien tranquillement dans un bon fauteuil  pour lire.... je n'avais pas compris que sur le bureau il y avait mon interrogation écrite à rédiger... j'étais plongé dans Alix quand le doyen est entré...il était grand, avec sa soutane et sa tonsure sur les dessus de sa tête ...il en imposait... il m'a regardé sévèrement ...et m'a demandé de me dépêcher de faire mon interro...
Je me mets donc au bureau et je vois que je n'avais juste à faire qu'un dessin ... "La communion du prêtre pendant la messe"
Et là j'ai eu tout faux...j'ai dessiné le calice avec le sang du christ avec un liquide rouge dedans...Quoi ? le sang c'est bien rouge...non ?
He bien non à l'église, il est blanc...car c'est du vin blanc qu'on met dans le calice... première nouvelle pour moi !!!
Alors j'ai eu faux... mais le doyen m'a permis quand même de faire ma communion... en disant qu'au moins j'avais appris quelque chose avec lui !
Comme quoi....
allez je vais me servir un petit blanc...pour une fois ... et ça me rappellera des souvenirs !!!

mercredi 30 mars 2022

Tu sais que tu est un (e) vrai (e) guisard (e) notre groupe ...1400 MEMBRES merci Audrey

1400 MEMBRES ......

Tu sais que tu est un (e) vrai (e) guisard (e) notre groupe est une superbe réalisation ... Ce groupe vit grâce à vous, grâce à nous... mais surtout grâce à celle qui en est son instigatrice et son administratrice ... Audrey Coppens Ribeau est présente chaque jour sur ce site et c'est un vrai bonheur de l'y croiser et de communiquer avec elle ...
Audrey avait eu une belle grande idée ... faire venir Kamini à Guise pour la sortie de son film... cette idée n'avait pas pu se réaliser ... elle vous l'avait expliqué... elle vous a livré sa déception...
Je peux dire ici qu'elle n'avait pas ménagé sa peine pour parvenir à la réalisation de son projet ...
Devant vous, sur ce blog,  je la remercie infiniment pour son action ... cette action qui doit être reconnue de tous ...
MERCI AUDREY et longue vie à ce super groupe !!!

Le clairon et l'Elysée ... quel programme !!!

 Guise est  toujours dans mon esprit et chaque instant magique de ma vie militaire me ramenait souvent à des évènements passés à Guise...

Je vous ai déjà raconté que j'étais entré à l'armée grâce aux souvenirs que j'avais des prises d'armes auxquelles j'avais participé avec le collège...je vous avais dit que la sonnerie aux morts me faisait toujours un effet inoubliable...je voyais toujours ce clairon du fort Alamo sonnant la mort future des combattants du fort... Toutes ces cérémonies je les ai revue dans mes pensées lors de mon dernier défilé du 14 juillet à Paris... C'était en 1997...
14 Juillet 1997, je suis sur l'avenue la plus belle du monde, en tenue de parade, mes médailles pendantes. Je serais bien allé boire un café au Fouquet's mais je me dis que l'addition risque d'être salée. Je préfère aller m'attabler dans une petite brasserie d'une des rues adjacentes.

le Fouquet's 
www.lucienbarriere.com/localized/fr/restaurants/nos-restaurants/fouquets.htm



Il est l'heure, il faut retourner au VAB, le colonel et le commandant m'y attendent, le pilote est déjà aux commandes. Le commandant débouche une bouteille de champagne, le bouchon saute et les parisiens derrière nous applaudissent. Chacun boit sa coupe. C'est notre 14 juillet!!!

Le signal du départ, nous sommes en tête du défilé mécanisé, juste derrière notre général qui est debout sur son VLRA. La descente nous semble interminable, en bas avant de tourner, j'aperçois le Président Jacques Chirac, blanc et l'air trés martial…mieux que moi ai je pensé à cet instant. Nous sommes passé sans un regard. Interdit!!!
J'avais eu la même vision d'un président en 1968 … c'était Le Général à l'époque … blanc et droit … martial !

Puis c'est la course, une moto nous ouvre la route jusqu'à une petite place ou nous nous nous installons dans une 305 militaire. Direction l'Elysée, oui, nous sommes tous trois invités par le président et son épouse à "LA garden Partie".

Pendant toute cette illustre journée j'ai pensé à mes professeurs guisards qui m'avaient accompagné aux prises d'armes de Guise...à monsieur Martin qui me parlait de son armée ... à lui...je pensais à mes professeurs d'histoire qui m'ont raconté ces guerres des soldats français...et qui avaient participé aux évènements d'Algérie…
Au fait, à la garden partie ...c'était bien bon...surtout la bière...mais là Monsieur Chirac est un connaisseur !!!

Le meilleur ...nicht war ?

 Nous avons emménagé dans la grande maison de l'usine à gaz …. 

J'ai un nouveau domicile, boulevard Pequereau et une belle grande chambre à l'étage…le seul ennui c'est que je sais que je vais redoubler ma quatrième. Faute d'avoir eu une bonne moyenne au deux premier trimestres, je savais qu'il était impossible de rattraper le retard.

Cette quatrième, il faut l'oublier pour repartir du bon pied l'an prochain..mais il reste encore presque deux mois à faire et il faut supporter le professeur d'allemand…mais où est donc passée la belle demoiselle aux si belles longues jambes? Elle enseigne toujours aux élèves de cinquième et c'est un homme pour les quatrième…et quel homme..une vrai figure!!! C'est le meilleur... si bien que mes parents me faisaient  faire des cours particuliers chez lui !

Tourmenté, persécuté … pensait il, cet homme était le meilleur professeur d'allemand du collège et avec lui nous ne pouvions que progresser mais ses tourments lui faisaient perdre tout le bénéfice de son talent. Il pensait sans cesse que les élèves se moquaient de lui, se retournait brusquement pour en surprendre un en train de le singer…ce que personne n'aurait osé faire …vu le personnage autoritaire…Il avait des expressions toutes faites comme “bizarre autant qu'étrange” qu'il répétait sans cesse riant de son bon mot à chaque fois qu'il le disait…ou encore “nicht war?' qu'il mettait à toutes les sauces…Il ne posait pas les copies corrigées sur notre table, il nous les lançait en passant devant nous avec un geste théâtral…à la César…Parfois il parlait avec des fleurs sortant de la bouche quand il était satisfait de lui…”bizarre autant qu'étrange”… 

Il traitait les filles de "petites pestes"… et les garçon de "jemenfoutistes"
Nous l'aimions...dommage qu'il ne s'en rendait pas compte !
Monsieur Lebourg, si vous lisez ces lignes soyez assuré de mon meilleur souvenir ... mes respects Monsieur le Professeur !

La Canner souvenir de Moselle

 J'ai également passé des vacances en Moselle quand j'étais plus jeune chez mon parrain ... je ne connaissais pas encore Guise ... ça viendra plus tard mais je me dois de vous raconter cette petite histoire ... ce sont mes souvenirs ...


Buding, j'allais passer des vacances dans ce tout petit village qui n'avait que trois cent âmes environ ….une place… un ferme…une café…une épicerie et en haut de l'unique rue qui part de la place…une église…sur la droite…

La maison de mon parrain, Louis, sur la place, je la vois encore et je suis presque certain que personne ne sait que je m'en souviens, la dernière fois que j'y suis allé, j'étais bien jeune … c'est très loin. Je me remémore la cour au fond de la maison…elle donnait sur la petite rivière…la Canner…une toute petite rivière dans laquelle j'allais pieds nus piéger les écrevisses..et il y en avait!!!

L'épicier, ne voulait plus me voir.  Un jour j'étais allé acheter des chewing gum gagnants….gagné = un gratuit. Je ne me souviens plus du prix de ces délices carrés à l'emballage de couleurs. Je lui en ai demandé un rouge…gagné…un autre rouge..encore gagné et j'ai pris tous les rouges qui étaient tous gagnants, avec le prix d'un j'ai obtenu plus de vingt friandises. Quand je suis sorti, le pauvre n'avait plus de chewing gum rouges gagnants et personne n'est venu acheter les perdants…Moi, je suis retourné à la ferme…on allait tous à la moisson et le chewing gum était bien meilleur que les grains de blé que j'écrasais dans ma bouche pour avoir l'impression de mâcher ce chewing gum ...  même pas sucré !

Le dimanche à la messe, les hommes étaient d'un côté, les dames de l'autre…ça m'a toujours frappé cette différence. Je ne comprenais rien à cet office, mais j'aimais y aller pour admirer les belles dames avec de divines coiffures. Je regardais aussi déjà les petites filles de mon âge…qui baissaient les yeux sous ma contemplation…elles étaient plus bavardes à la sortie…mais, j'étais très jeune…


Si un jour vous passez par ce village, faites leur un petit coucou de ma part…

Mon parrain Louis est décédé très jeune...quand j'ai fait ma communion à Villers Cotterêts il n'était plus là... j'aurais pourtant aimé l'avoir ce jour là...je pense souvent à lui...

Samedi 2 Avril à 20h30 Le PAC de Guise, défie son histoire ce samedi face à Margny !

 

PAC Guise



Samedi 2 Avril à 20h30
Le PAC de Guise, défie son histoire ce samedi face à Margny ! Une chance pour le club d’assurer son maintien, et de le fêter avec ses supporters !
C’est pourquoi nous aurons besoin de vous tous ! Nous comptons sur votre présence pour faire de Lesur un chaudron ! Une victoire à aller chercher pour les hommes de Coach Fagot, une victoire et l’aventure à l’échelon nationale perdurera pour les guisards !
Aucune excuse pour ne pas être présent lors de ce match !
À cette occasion la prise d’antenne pour ce match se fera plus tôt que d’habitude, afin que vous soyez imprégné de l’ambiance d’avant match à Lesur, et surtout le temps pour nous de remercier nos partenaires et sponsors !
Car ce sont eux qui nous permettent de survivre à ce niveau ! Sans le soutien sans faille de ses sponsors, le club ne survivraient pas !
Nous profitons également de ce message, pour d’éventuelles sponsors qui voudraient être de la partie pour la saison prochaine !
La nouvelle campagne de sponsoring commencera à partir de la fin de saison de Nationale 3, n’hésitez pas à prendre contact, nous nous ferions un plaisir de vous parler de nos ambitions pour le futur du PAC de Guise !
Let’s go PAC !

mardi 29 mars 2022

14 juillet au Mont Igman


Le jeune guisard continue ses aventures militaires 

 J'ai participé à un 14 juillet à Sarajevo en 1996 alors que j'étais en mission au Bataillon du Génie à Rajovac...Et cette fois, je n'avais pas reçu de carton d'invitation car tout ou partie du bataillon était invité à dire adieu au Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre qui quittait l'armée active... Ses conseillers avaient organisé un petit déjeuner matinal sur le Mont Igman au dessus de Sarajevo (Ancien Site Olympique).

Je connaissais la route car j'allais souvent sur le mont Igman visiter la compagnie du Génie qui était en camp là bas et qui avait pour mission la dépollution du site... (déminage).
Je vous livre ma réflexion sur ce 14 juillet particulier... faire déplacer au petit matin une grosse centaine d'hommes avec la fatigue et tous les risques que ça comporte... pour boire un café ! On aurait pu aussi bien boire ce café à la base de Rajovac ! Une, il faut acheminer tables, chaises et victuailles sur les hauteurs de Sarajevo par des chemins escarpés et dangereux.... Deux, il faut que le bataillon se lève aux aurores, s'équipe comme pour une cérémonie alors que nous sommes en opération extérieure.... Les Grands chefs parfois pensent nous faire plaisir en nous rendant visite dans nos campements mais il leur faut comprendre que pour nous les "guerriers" chaque instant de repos compte.... nous sommes soumis à diverses tensions psychologiques dues aux risques que nous prenons chaque jour dans ce métier... (rien que de passer en camion sur la "sniper avenue " de  Sarajevo vous fait monter votre tension de plusieurs degrés... et quand vous avez évité le danger, la tension retombe d'un coup... Saint Exupéry écrivait "l'action délivre de la peur" ...c'est vrai nous n'avons pas peur mais il y a une tension extrême en nous ...pas la peine d'en rajouter en nous faisant aller dans des endroits dangereux pour boire un café… c'est ce que nous pensions à l'époque … je ne sais ce qu'il en est aujourd'hui… mais quand je vois des hommes politiques se déplacer sur les théâtres d'opérations, je ne peux m'empêcher de penser à ce 14 juillet à Sarajevo !
Je suis donc monté là haut avec mon véhicule blindé... on ne sait jamais si on va sauter sur une mine... ou si le sol va se dérober sous le véhicule et nous entrainer dans le précipice.... Une parenthèse ...une semaine avant la fin de notre mandat un jeune soldat de 19 ans a vu son véhicule tomber dans un ravin... j'ai assisté à la levée du corps et je peux vous dire que j'ai pleuré en silence durant toute la cérémonie…. son père, major comme moi assistait à cette cérémonie … je n'ai cessé de le regarder … il a été très digne mais ça devait être bien difficile à supporter pour lui … 
Nous avons donc bu notre café avec notre général ... bien contents quand même de lui avoir dit adieu...et nous sommes redescendus dans la vallée pour une prise d'armes dans notre base... Quel 14 juillet !!!

Ce n'est pas Guise, c'est l'Auvergne

 L'EDF a des camps de vacances et des colonies, tous les été nous étions en séjour avec l'EDF ... pour moi celà a duré jusqu'à la fin de ma 3° que j'ai passé au collège de la place Lesur ... 


Je vous raconte donc mes vacances ...tous les ans nous allions en camp de toile EDF... belles vacances à chaque étapes ...
Nous sommes partis en Auvergne…jolis paysages de vacances heureuses en famille…les enfants aiment voir leur parents heureux..ça les rend également très heureux…

Ma grand mère avait un frère dans le Cantal et mes parents ont décidé d'aller lui rendre visite…pour trouver ce petit hameau perdu en pleine nature escarpée…il a fallu demander plusieurs fois notre chemin…enfin, nous sommes arrivés…et avons vu…des maisons vidées de leurs habitants…sauf celle du grand oncle et de sa femme. Ils sont déjà agés et après le repas, me voyant jouer avec ses chèvres, l'oncle me demande si je ne voulais pas rester quelques jours chez lui…Je l'ai pris au mot et je suis resté alors que ma famille repartait au camp de toile.
Le hameau s'appelait La Coste...

J'ai vécu comme un paysan pendant une semaine…gardant les vaches et les chèvres avec les chiens fidèles, aidant à traire les animaux et mangeant la saucisse d'Auvergne qui pendait au plafond de la cuisine de bon matin avec un verre de vin rouge du pays…Je ne dis pas que je n'ai pas fait de bêtises…la femme de l'oncle m'agaçait…alors je me cachais, la laissant me chercher et m'appeler des heures entières…elle en aurait pleuré la pauvre…
Elle criait plus fort pour appeler ses chèvres que pour m'appeler...alors je restais des heures caché derrière un rocher pendant qu'elle se faisait un mauvais sang d'encre car elle m'avait sous sa responsabilité....Tout celà parcequ'elle n'avait pas voulu me laisser lire un Tintin appertenant à un de ses petits fils

Un matin de bonne heure, après la saucisse, mon oncle me dit “tu viens avec moi emmener la vache”Et nous voila partis sur les petits chemins difficiles, l'oncle, la vache et moi…qui demandait sans cesse “mais que va-t-on faire?” et la réponse était invariable”tu verras bien”…

…J'ai vu…, un gros taureau monter sur la vache dans une ferme toute neuve …et j'ai compris …Pas de dessin pour expliquer ça…ce fut une révélation pour moi…Et dire qu'on va à l'école, qu'on nous apprend comment se forment les nuages…cumulus, nimbus et autres éclipses, ce dont on se fiche complètement car un nuage est un nuage … et que pas un instituteur, pas un professeur  ne m'ait jamais appris cette chose de la nature… c'est vrai que dans la cour de l'école de Villers Cotterêts et du collège de Guise  il n'y avait pas de taureau... on avait du lait en primaire mais ça on en reparlera ...

Article de 1987 concert à la maison des jeunes de Guise

 Nous avons parlé dernièrement du groupe de mon frère "ENEVLYS" 

Thierry mon autre frère vient de m'adresser la photo d'un article de l'AISNE NOUVELLE de 1987 sur l'organisation d'un concert à la maison des jeunes de Guise, concert pendant lequel  ENEVLYS se produisait .... 

Eric est au premier plan, attendant d'entrer en scène et moi je suis dans le public un peu situé derrière Eric avec une cigarette à la main (je ne fume plus aujourd'hui et ça depuis plus de 10 ans )

Merci Thierry 




lundi 28 mars 2022

A l'USG on était les plus forts

 Quand on est très jeune, on a l'impression qu'on restera toujours comme ça….Les parents et les grands parents auront toujours le même âge et l'enfant sera toujours enfant…en vieillissant on commence à s'apercevoir qu'un jour on va changer et que tout ce qui vous entoure va changer…alors on se dit profitons d'être enfant…jouons….


Il fallait que je fasse du sport et c'est en me voyant jouer au football avec mes petits frères que mes parents ont pensé à ce sport…J'ai donc été inscrit au football, l'USG m'a accueilli et ce fut une révélation! Ce ne fut pas comme le basket, il y avait assez de monde pour former des équipes. Minime je m'apprêtais donc à jouer mon premier match officiel. Et quel match que je vous raconte…

Dans le boulevard où j'habitais, il y avait deux de mes camarades, deux frères, Rémy et Gérard, dont les parents voulaient qu'ils réussissent dans le football. Ces deux là ont donc été inscrit au grand club de Saint Quentin alors que moi j'étais licencié au club de ma petite ville…l'USG ... Les discussions de gosses sur les deux clubs qui allaient bientôt se rencontrer étaient passionnées. Le match ne s'est pas fait dans la rue car nous avions grandi et les bagarres ne nous intéressaient plus…le match des minimes de Guise contre ceux de Saint Quentin aurait lieu à la régulière à Saint Quentin un dimanche matin….

Il pleuvait des cordes, c'était mon premier match officiel et je jouais dans le grand stade de la grande ville contre mes deux camarades de quartier…il fallait que je les battent pour éviter les jacasseries au retour…Mes chaussures à crampons toutes neuves étaient entourées de terre glaise, lourdes comme des sacs de ciment, mais les intempéries décuplaient mes forces, là ou mes jeunes camarades restaient scotchés au terrain collant, je volais, ballon au pied, sur mon aile droite et j'ai battu mes camarades marquant trois buts…un par pied et un de la tête…Le retour, dans le camion du boucher Henry de notre ville entre deux crocs, nous a paru long, tant nous avions envie de raconter notre exploit…battre les champions ou battre ceux qui se prenaient pour des champions parce qu'ils avaient un grand stade et une équipe senior championne du département…. c'est ça la concurrence amicale entre voisins !!!



Evasion

 Je termine mon histoire sur mon stage de moniteur commando....car cette période me rappelle singulièrement Guise....les douves et les souterrains du fort de Mont Louis ressemblaient à ce qu'on peut voir au fort de Guise.... C'est pour ça qu'au fort de Mont Louis je n'étais pas dépaysé…. Et Guise était toujours dans mon esprit….Quand je vais raconter ça à Guise … mes copines et copains sauront ...


Je dois vous raconter une séquence qui m'a particulièrement impressionnée...l'exercice Evasion de Mont Louis....
Nous avons été réunis un soir par le lieutenant chef du commando ....
"Vous allez participer à un exercice de nuit très difficile, je vous demande simplement de jouer le jeu ! jouer le jeu !!!JOUEZ LE JEU"
Direction une salle du fort...c'est une cave ...on doit se déshabiller et se rhabiller en guenilles...on nous attache aux pieds cinq par cinq...nous formons donc une chaine de cinq hommes indissociables prisonniers … On nous met sur la tête un sac de pommes de terre pour nous aveugler... et nous marchons cinq par cinq attachés les uns aux autres vers un lieu où on nous guide...je suis en tête du groupe....une main ferme prend ma main droite et la pose sur un cable...la main gauche suit...je me doute où nous sommes ...un obstacle appelé la tyrolienne double...en dessous les douves 10 m de hauteur...il s'agit que chacun des cinq enchainés ne tombe pas sinon tout le monde tombe...et dans le noir avec notre sac de patates sur la tête, nous franchissons l'obstacle qui nous amène de l'autre côté de la douve...vous voyez la photo ci dessus du genre d'obstacle....
Arrivés de l'autre côté on nous pousse vers un tunnel dans lequel nous devons attendre...puis on nous détache, on nous enlève nos sac de la tête ...il fait noir...très noir... Soudain on me pousse vers une salle du fort ...je suis ébloui par la lumière... un homme en uniforme étranger me demande de m'assoir...il m'offre une cigarette...il est souriant...sympathique...il commence à m'interroger...nom prénom matricule régiment ...combien de chars dans mon régiment... je me souviens des paroles du lieutenant..."JOUEZ LE JEU !!!" je me suis donc fermé et n'ai plus répondu aux questions....agacé l'homme m'a frappé au visage et m'a lancé dans un cachot noir....avant de me reprendre ma cigarette que je n'avais pas eu le temps de fumer...
Arrivé dans ce cachot...une personne m'agrippe les jambes et me dit "sauve toi...sauve toi ...!!!" il est à plat ventre sur le sol et pleure de douleur …"sauve toi … sauve toi…"une voix "off" donne en boucle le devoir du prisonnier ... s'évader ...s'évader...s'évader....!
La personne qui est à terre à mes jambe me guide dans le noir vers un trou...dans la terre ... "grimpe la dedans et monte...." je l'ai fait...j'ai eu l'impression d'être dans le film "La grande évasion"et dire que mes frères m'appelaient Steve Mc queen…   je suis monté dans un tunnel de terre et ma tête a débouché sur une pelouse...j'ai observé autour de moi... de l'herbe .... et des barbelés tout autour... je me suis hissé sur le sol et je me suis dirigé vers les barbelés...une fusée éclairante a illuminé le ciel ...j'étais vu !!! j'ai sauté les barbelés et je me suis sauvé dans les douves jusqu'à Mont Louis.... les rues étaient désertes...à un détour un homme m'a discrètement appelé..."suivez la ligne à haute tension pendant 10 kms vous arriverez au bord d'un lac...vous serez réceptionnés là  bas.... ce qui a été fait...j'ai retrouvé plein de camarades autour d'un feu de camp.
Puis le jour s'est levé... nous avons récupéré nos vêtements... et nous sommes repartis au fort en marche commando, c'est à dire en courant... arrivé au fort, nous avons été dirigés vers l'infirmerie ...ou le médecin nous a appris à faire des piqures...une dans les fesses et une dans le bras....un camarade me piquait et je devais piquer mon camarade. J'ai eu le malheur de dire ouille quand j'ai été piqué... ce qui a eu pour effet de faire recommencer la piqure !!!
Voila donc cette séquence qui m'a impressionné.
Quel souvenir ... 

Souvenirs d'enfance

 Je continue à vous raconter mes petits souvenirs....  mon passage à Villers Cotterêts de l'âge de 6 ans à 12 ans… car ce n'est qu'à l'âge de 12 ans que je suis arrivé à Guise 

Ce n'est pas long six ans ...mais ces années m'ont marquées et j'en garde des souvenirs émus...
Ma journée commençait par le flocon d'avoine du matin dans le lait... il fallait être bien nourri pour être résistant disait ma mère... je partais à l'école... et là, l'hiver, maman ne me laissait sortir que si j'avais avalé ma cuillère à soupe d'huile de foie de morue ... bouaaaaaaaaaa!!!!
Obligé de la boire pour ne pas tomber malade ...ma mère disait que les esquimaux en buvaient beaucoup car ça les protégeait des grands froids...j'avais beau lui dire que je n'étais pas un esquimau elle ne voulait rien savoir et disait "avale" ...
Après nous partions à l'école ma petite sœur et moi...elle était petite, je la tenais par la main...nous remontions la rue Demoustier. On s'arrêtait à la coquille regarder l'eau couler...puis je devais la conduire jusqu'à l'école maternelle...moi après je redescendais à l'école de la rue Demoustier.
J'avais toujours Hâte que l'école se termine pour jouer avec mes camarades ...je ne me souviens que deux noms...Lesieur et Chauvin... c'est loin…(rip Gérard Lesieur qui vient de décéder)
Après l'école je devais aller rechercher ma sœur...bien souvent l'institutrice de maternelle me réprimandait car j'étais en retard ... je jouais toujours et j'oubliais l'heure...La maitresse attendait avec ma sœur que j'arrive pour fermer l'école!!!
Il y a des soirs où je n'aimais pas le repas ... ma mère faisait du tapioca (comme le général dans Tintin) Je peux vous dire que ce n'est pas bon du tout ... essayez d'en manger et vous verrez...
Alors un conseil pour ne pas être malade voici mes recettes.... Flocon d'avoine, Huile de foie de morue et Tapioca !!! Vous m'en direz des nouvelles !!!
Heureusement qu'à Guise toutes ces cures étaient terminées ! 

dimanche 27 mars 2022

Laureen de Mostar

 Le camp de la DMNSE (Division multi nationale sud est )  au fond, la piste d'aviation


Je suis loin de Guise … mais partout où je suis allé la ville de mon adolescence était dans mon cœur… 

Mostar ... camp de la DMNSE (division multinationale sud est ) le soir...il est 22h00...il fait nuit noire...je sors du centre opérationnel et je me dirige vers le "Bapsi " le bar géré par les allemands...j'entends le musique qui signifie "22h00, on ne sert plus" (http://youtu.be/tcrfvP11HboCLIQUEZ POUR ECOUTER c'est beau à écouter la nuit mais ma soif à moi elle est belle aussi... tous les bars du camp arrêtent de servir à 22h00...
Mais j'ai chaque soir une personne qui m'attend avec une bière bien fraiche... c'est Laureen...elle est anglaise...ne parle pas français... et moi je ne parle pas anglais...comment on a fait pour communiquer ? Là je dis merci les Beatles et autres groupes anglophones...et merci à ma prof d'anglais du collège de Guise...bien que je n'ai fait qu'un an de cette langue...j'étais première langue allemand...
Laureen travaillait dans une ONG finlandaise qui avait obtenue des militaires le droit d'ouvrir un établissement de restauration et bar... C'était un grand chalet où on pouvait aussi bien manger de bonnes glaces chantilly ou boire du bon vin...ça s'appelait "Echos" ou un nom approchant...
Cet établissement fermait aussi à 22h00 mais j'avais mes entrées...Laureen attendait tous les soir le major Francis pour lui servir une bière avant le coucher...je frappais au volet et la porte s'ouvrait furtivement...Laureen m'accueillait avec un grand sourire... nous ne parlions pas beaucoup... normal on ne connaissait pas notre langue respective... tout se passait dans les yeux... un regard dit beaucoup de choses… elle connaissait mes horaires de travail et pensait que j'avais besoin de me ressourcer … 
J'avais beaucoup d'affection pour elle ...non elle n'était pas très belle ...elle avait la beauté du cœur... elle avait la beauté de l'amitié... elle aurait fait tout pour moi...elle m'aurait tout donné ...
Comme elle a pleuré quand je suis parti du territoire ... dans l'avion j'ai eu le cœur gros de la savoir en bas en train de regarder dans le ciel... on s'était fait comprendre qu'on se reverrait ...un jour ...peut être dans dans le métro à Paris..."il n'y a que les montagne qui ne se rencontrent pas " Mais pas de Laureen dans les métros que j'ai pris ensuite...pourtant je suis allé souvent à Paris pour mon travail...
Je pense souvent à elle avec son air triste... elle avait du avoir beaucoup de malheur dans sa vie... ses yeux ..je les vois encore... et quand je parlais ...son visage s'éclairait ... on aurait dit qu'elle me comprenait...oui elle comprenait … et pourtant … 
Laureen...internet est universel...toi à Londres tu dois pouvoir lire ce petit mot... fais moi un signe....on ne sait jamais … 

La fouine de Lure

 Guise est loin de moi mais toujours dans mes pensées au cours de ma carrière...je vais vous raconter comment on se fait un surnom sans l'avoir demandé!


Si vous aimez le dépaysement allez à l'armée vous serez servis.... je me suis engagé pour avoir de l'action... d'ailleurs l'affiche qui m'avait fait choisir l'infanterie représentait deux hommes au combat corps à corps... et l'action ou les voyages ont été au rendez vous...
De Verdun, j'ai rejoint Carpiagne puis Belfort...et bien d'autres villes ....on ira ensemble au cours de mes petites histoires... Mais aujourd'hui ce sera de Belfort que je vous parlerais... Belfort car c'est de là qu'est parti mon surnom "La fouine". J'avais obtenu mon CA1 (certificat d'armes N°1) pour accéder au grade de caporal et caporal chef et pour passer sergent je devais passer le CA2. Cet examen se passait à Lure au 1° régiment de Dragon où je devais passer un mois d'instruction....et là ce fut une période très difficile pour moi...c'était tout recommencer à zéro dans un univers inconnu chez les Dragon (que je salue ici). Marches de nuit, exercices terrain ou apprentissage de la conduite d'un char... revues de chambres ou d'armes à rallonge... je me suis retrouvé jeune soldat alors que j'étais caporal ! Enfin j'ai eu mon CA2 non sans mal mais je l'ai eu. Et c'est à Lure que les Dragons m'ont surnommé la fouine... certainement parce que j'étais curieux de tout...
Il faut que je vous raconte une anecdote sur cette période... comme quoi quand on est jeune on fait des bêtises.
Le lieutenant vient nous voir un soir dans la chambre et nous dit tout le monde au rapport en tenue  avec sac de 10kg ...vous avez dix minutes pour vous préparer....nous avons été à l'heure ... le lieutenant nous a distribué des cartes d'Etat Major avec l'emplacement où nous devions nous rendre...c'était à 25 kms de là au bord d'un lac... Une fois que le lieutenant est parti...nous nous sommes dirigé vers la sortie de la caserne et dehors un camarade a eu une "idée de génie"(comme il l'a dit) "On ne va pas y aller à pied, on prend nos voitures et on se planquera là bas en attendant qu'il soit l'heure de se montrer. Idée dite....idée faite... 4 voitures pour 20 hommes et nous nous sommes rendus au bord du lac.... j'étais dans la Simca 1000 de mon camarade Thomas...1 km avant nos avons caché les voitures et nous nous sommes montrés le moment venu. C'était l'hiver il neigeait et le lac était superbe au clair de lune...Le lieutenant avait amené son corps de chasse et il nous joua un morceau en pleine forêt...c'était superbe....
Il était temps de repartir...encore "une idée de génie" "on va s'arrêter avant Lure au café routier au bord de la route"...Idée dite idée ...idée faite... et là je ne me suis pas rendu compte que mon camarade Thomas buvait plus que de raison... après deux heures de discussions animée autour d'un verre nous sommes repartis vers Lure...La ligne était droite... il neigeait de plus belle ...Thomas chantait alors que je lui disais de ralentir..."JE SUIS CASCADEUR PROFESSIONNEL !!!" la route était gelée ...et ce qui devait arriver....Au bout de la ligne droite, un virage et le pont de l'Ognon à l'entrée de Lure...Thomas a raté son virage et la Simca 1000 a fait plusieurs tonneaux ...j'ai senti tourner la voiture...elle a dévalé vers la rivière... le passager avant a été éjecté... moi, au milieu derrière j'étais protégé par mon sac à dos et mon camarade a servi d'airbag.... ma vie pouvait s'arrêter là pour la fouine ...
Nous avons été punis mais nous avons eu de la chance.... et comme dans Astérix la fin ce cette période s'est terminée par un repas en commun à l'hôtel restaurant Corne de Belfort...où la plus jeune fille des patrons plaçait les étiquettes avec les noms sur la table du repas...elle est venue me demander qui était "La Fouine" je lui ai dit que c'était moi et j'ai eu l'impression que toute la ville de Belfort savait que j'étais la fouine....
J'ai revue le lieutenant 20 ans plus tard à Baden Baden... il se souvenait de la fouine ...lui était lieutenant colonel et moi je me préparais à passer Major...le caporal "La Fouine " allait devenir la Major "tout court" car cette appellation m'a quittée au cours de ma carrière...

La leçon de choses

 Je n'ai pas terminé d'évoquer mes souvenirs d'enfance … avant le collège de la place Lesur à Guise, il y a eu l'école primaire de Villers Cotterêts … et j'en ai …. des souvenirs comme cette leçon de chose ...

Quel beau titre que cette leçon de chose! C'est ce qu'on enseignait aux écoliers à mon époque. La nature était très présente en classe. Ces cours que nous dispensait notre instituteur me passionnaient. Il était question d'éclipses de soleil, de feuilles des arbres et de leurs fruits comme les châtaignes ou les noix. Il aimait particulièrement les éclipses et nous restions avec lui dans la cour de l'école à scruter le ciel...tant mieux car pendant ce temps là...pas de cours ....pas de dictée ni d'interro !

Un après midi, quand nous sommes arrivés en classe, sur le bureau du maitre il y avait un bocal rempli d'eau…Chacun s'interroge du regard. L'enseignant nous demande d'approcher de son bureau et de nous installer en arc de cercle. Dans le récipient nage une drôle de petite bête…une boule noire avec une queue. L'instituteur nous dit que c'est un têtard que nous allons nourrir et qui deviendra grenouille, triton ou salamandre. La salamandre est l'emblème de Villers Cotterêts... J'aurais bien voulu en voir une en vraie...

A partir de là, chaque jour, nous amenions un petit bout de viande à notre bête qui est devenue la mascotte de la classe. Elle se transforma petit à petit en grenouille verte. C'était vraiment un ravissement pour moi de voir la transformation…si bien que j'ai trouvé des têtards dans une mare et que j'ai fait comme à l'école…je nourrissais mes escargots et mes têtards.

Un jour, le maitre nous dit que nous allions faire de la dissection ou vivisection…mots barbares et ce fut barbare… Il sort notre grenouille de son bocal, l'endort avec un bout de coton et la plante sur un plaquette de bois…à l'aide d'un couteau, il la coupe et nous montre l'intérieur de l'animal….J'étais horrifié! Le soir, je suis allé voir mes têtards, il n'en restait plus qu'un…le plus fort…il avait mangé la queue des autres qui gisaient au fond du bocal…

Je suis allé rejeter cet assassin dans un mare d'eau et je ne me suis plus jamais occupé de ces bestioles…Comment peut on aimer les sciences après ça? enfin, pas les sciences, les leçons de choses…

samedi 26 mars 2022

Trois femmes de Sarajevo

 Ma vie militaire est aujourd'hui terminé et mon collège de la place Lesur de Guise est toujours dans ma mémoire … j'ai rencontré des personnes qui ont beaucoup souffert et mes souvenirs sont à raconter pour les honorer … 

J'ai côtoyé beaucoup de personnages dans ma vie militaire...chaque connaissance est un bonheur et un enrichissement ...Je suis heureux de vous parler d'eux en évoquant mes souvenirs...il y a eu des épisodes heureux ...d'autres bien malheureux...notre vie est ainsi faite...
Je dois vous parler aujourd'hui de trois femmes ...trois femmes exceptionnelles car elle m'ont appris que la souffrance ne doit pas nous empêcher de vivre... de rire et de diffuser le bonheur autour de soi...
A Rajovac le bataillon employait des civils bosniaques...le peu de salaire que nous leur donnions leur permettait de vivre dans un monde qui sortait de la guerre...si vous aviez vu les immeubles éventrés par les bombes...
Ces trois femmes, je vais vous donner leurs prénoms...
Mira
C'était une jeune veuve de 25 ans... elle travaillait aux cuisines ... elle ne parlait jamais de son mari mort à la guerre...elle était grande et me dépassait de deux têtes...si bien que je levais les yeux pour regarder son beau visage...pas de souffrance apparente chez elle quand elle me regardait avec bonté... un léger sourire en coin que j'aimais beaucoup... Mira ne parlait pas beaucoup elle aimait simplement ma compagnie qu'elle recherchait seulement le dimanche quand elle était de repos...elle me demandait de danser ...sans musique ...rien que de mimer la danse avec moi...elle ne me serrait pas ...elle était légère malgré sa taille...Mira je pense souvent à elle ...

Aïda
Elle nous servait nos repas... très blonde ... elle cachait ses beaux yeux bleus derrière un sourire de tristesse...la vie ne l'avait pas épargnée... une grande cicatrice de brulure abîmait son beau visage...on avait envie de la protéger... elle ne parlait pas beaucoup non plus...c'était plutôt "oui" ou "non" ou "hum"
J'allais le retrouver le soir après son travail à la salle à manger...assis en face l'un de l'autre...elle me regardait longuement..
Un jour elle m'a donné son adresse à Sarajevo... je me suis promis de lui écrire...mais lui écrire quoi? je ne voulais pas qu'elle s'imagine que je pourrais venir la chercher pour la ramener en France... elle ne rêvait que de ça... non je n'ai pas écrit...d'autres militaires sont venus derrière moi pour nous remplacer... peut être a t elle trouvé l'homme de sa vie parmi eux...

Sénada.
C'était le beauté toute simple...elle n'avait que 21 ans... ses cheveux noirs entourait son visage mat sur lequel on ne voyait que ses yeux... ils avaient la couleur de la mer quand elle est belle et dans laquelle on aime plonger...je plongeais souvent dans les yeux de Sénada...
Elle avait le culot de sa jeunesse et affichait sa rebellion en permanence... si bien que ses chefs étaient assez réservés sur le choix de la garder...elle était serveuse derrière le bar du bataillon. C'était notre Madelon... elle avait un faible pour moi...et quand elle a été "remerciée" pour insubordination...elle est venue dans mon bureau fondre en larmes...ses beaux yeux mouillés m'ont fait mal au cœur...
C'était la sœur d'Aïda et chaque jour après son départ...Aïda me glissait dans l'oreille que j'avais un bonjour de Sénada... 

Je suis retourné au camp 2 ans plus tard ... plus personne... l'armée allemande avait remplacé les soldats français et le batiment qui nous abritait était devenu un hopital de campagne... j'ai eu mal au coeur de voir ça ne sachant pas ce qu'elles étaient devenues ...

J'ai côtoyé ces trois femmes pendant plus de cinq mois dans ce camp de la banlieue de Sarajevo... elles m'ont appris beaucoup par leur comportement ... moi le petit français oui petit car leur cœur était grand ..elles ... Je leur ai parlé de notre belle ville de Guise et elle doivent se souvenir ..... 

Les cours de musique

 Guise a eu son orchestre mais ce n'était pas moi ... c'était mon petit frère ... 

Je dois vous raconter mon expérience à la fanfare de Villers Cotterêts.... 
Souvenez vous j'étais petit et très réactif...j'avais du mal à tenir en place à l'école dans la classe mais pendant les cours de solfège à la fanfare j'étais carrément en mode bougeur ....
C'est sur ma demande que mes parents m'ont inscrit aux cours de solfège de la fanfare... nous étions beaucoup de jeunes enfants à être volontaires pour faire partie de la batterie de Villers...
Moi je voulais faire du tambour...comme tous les gamins... le tambour ça fait du bruit et personne ne s'en plaint !
Donc tous les jeudis j'allais au cours de solfège ...espérant chaque semaine avoir un tambour pour frapper dessus...
Je n'ai jamais vu de tambour... personne n'en a vu...
Chaque fois c'était "do, ré, mi, fa...."
et
"4-1-2-3" avec les battements de doigts....et parfois une baguette... comme les chef d'orchestre...
Un jour j'ai abandonné ...pas de tambour ? plus de solfège !
Mes parents en ont été désolés... nous sommes une famille de musiciens par mon arrière grand père ... et ils auraient aimé que je perpétue la tradition....
Mon petit frère a perpétué lui car il est musicien, il joue bien, et s'est produit avec son groupe dans différentes maisons de jeunes de la région en Thiérache et surtout à Guise … Pour ceux qui se souviennent du groupe ENEVLYS avec le batteur prestigieux Jean François Pigache ( là il y avait du bruit ) ....l'honneur de la famille est sauf !
Et moi il me reste le "4-1-2-3" sans baguette ni tambour … c'était les signes pour mettre le FSA 49/56 à l'épaule droite pour les défilés militaires … 
C'est déjà bien !

Le Vieux Manoir... la passion d'un homme ...

 Laissez moi vous raconter...Guise...la cité des Ducs...son chateau et l'histoire d'un homme habité par une passion. Sa passion ? elle vit encore aujourd'hui....

Je suis arrivé à Guise en 1961... j'avais 12 ans...Maurice Duton avait créé son club du Vieux Manoir depuis 9 années. Ce club il l'a fait vivre avec son coeur, sa fougue animé par la passion de ce fort de Guise qu'il souhaitait restaurer.
L'idée était folle au départ ...seule une personne, brulant de ce désir d'accomplir l'ouvrage de sa vie, pouvait réussir.
Oui je l'ai connu, comme tous les camarades qui, avec moi, traversaient la ville pour se rendre au collège. Je l'ai vu mainte et mainte fois, le regard fixé vers son idée...Nous nous disions " c'est Maurice Duton...Monsieur Duton...Maumau" Quel respect nous avions pour cet homme qui réunissait au fort des centaines de jeunes venus de toute la France pour participer à la restauration du fort.

C'est aujourd'hui que je me rends compte de la force de cet homme...Maurice Duton...
Que chacun écrive sur lui pour que son oeuvre soit connue et surtout que, lui, reste en vie grace à nos écrits...
Aujourd'hui, le Club du Vieux Manoir est vivant ... l'esprit de Maurice Duton y est encore vivace.... il plane au dessus de ce fort qui fut son idée, sa passion et sa vie.....

vendredi 25 mars 2022

La basketteuse, ses A et ses b ... quelle rapidié !!!

 Toutes celles et tous ceux qui sont allés en classe au collège de la place Lesur se souviennent d'elle...Nous avions deux professeurs de mathématiques principaux au collège...Monsieur Martin (l'ours) qui nous racontait ses années de guerre et nous avions aussi Madame Prat qui elle, alignait les a et le b à une vitesse phénoménale!!! Je n'ai jamais réussi à la suivre ... 

Madame Prat était grande et longiligne...j'ai l'ai eue comme professeur en cinquième et troisième...Elle ne parlait que de mathématiques... mais on sentait que dans son cœur c'était le basket qui avait la plus grande place...
Elle venait faire son cours...pendant une heure, elle nous faisait des démonstrations au tableau ...nous devions suivre comment elle parvenait à trouver les solutions des équations !
Les petits a, grand A ou petits b s'alignaient comme par magie et moi qui n'étais pas du tout "matheu", j'avais du mal à ingurgiter  et à assimiler toutes ces manœuvres au tableau....
Je suis allé une fois la voir jouer...et j'ai compris sa rapidité d'exécution dans les mathématiques car elle était très rapide sur la parquet.
Si je me souviens bien, son mari tenait un commerce rue Camille Desmoulins...

Je pense souvent à vous Madame ... je pense à vos A et vos b ... vos x et vos Y !
Je pense que tous vos anciens élèves sont comme moi !

Petite ville tranquille...petite vie tranquille...

 J'ai quitté Guise pour l'armée et mon adaptation à cette institution fut très difficile ...

Je quittais le duvet familial pour vivre une expérience ou seuls les durs réussissaient à l'époque....petit à petit je me suis endurci mais j'ai toujours essayé de donner un peu de chaleur et d'humanité à mes actions...
C'est ainsi que mon style de commandement était plus coulant et que mes chefs appréciaient  mes prises de décision et les résultats humains obtenus...
Je me suis un peu inspiré de mes professeurs, prenant le bon de Monsieur Husson et faisant le contraire de monsieur Lebourg...vous voyez qu'on est inspirés par les personnes qui ont eu la charge de notre enseignement...
Mais que ce fut difficile au début !!!
On ne peut comparer la petite vie tranquille de l'adolescence et le déferlement de consignes et de règlements qui vous envahissent quand vous entrez dans ce milieu ....il faut faire attention à tout ce que vous dites...surtout ne pas froisser l'interlocuteur...tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de s'exprimer.... la suite sera plus facile...une fois les règles apprises et respectées...
Exemples des incompréhensions....
- à l'incorporation VERDUN :
" question du chef : votre métier ?
"employé de banque chef !
" Non !!! pas employé de banque, MILITAIRE !!!
"oui Chef !

Et c'était souvent comme ça ...aucune réponse ne correspondait à la question.

CARPIAGNE :
question du chef " diplômes ?"
"BEPC chef "
"c'est ça oui et prends moi pour un jambon encore ...inscription aux cours du soir pour le certif !!!"
"mais...."
"j'ai dit !!! vous pouvez disposer !"
J'ai disposé après un demi tour réglementaire et le soir j'étais aux cours du certificat d'études primaires à apprendre les multiplications et les divisions...
Au début j'ai fait semblant d'apprendre mais le professeur a bien vu que j'avais un niveau supérieur à ce qui était enseigné...il m'a renvoyé !!! il avait bien compris que j'avais mon BEPC 

Heureusement, aujourd'hui c'est différent...à l'époque c'était comme ça ..."le soldat était là pour obéir et ne pas réfléchir" (c'est comme ça que l'on disait)
"réfléchir c'est commencer à désobéir"

Vous voyez que ça change d'avec notre petite vie tranquille de Guise....