jeudi 28 février 2019

14 juillet au Mont Igman

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J'ai participé à un 14 juillet à Sarajevo en 1996 alors que j'étais en mission au Bataillon du Génie à Rajovac...Et cette fois, je n'avais pas reçu de carton d'invitation car tout ou partie du bataillon était invité à dire adieu au Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre qui quittait l'armée active... Ses conseillers avaient organisé un petit déjeuner matinal sur le Mont Igman au dessus de Sarajevo (Ancien Site Olympique).
Je connaissais la route car j'allais souvent sur le mont Igman visiter la compagnie du Génie qui était en camp là bas et qui avait pour mission la dépollution du site... (déminage).
Je vous livre ma réflexion sur ce 14 juillet particulier... faire déplacer au petit matin une grosse centaine d'hommes avec la fatigue et tous les risques que ça comporte... pour boire un café ! On aurait pu aussi bien boire ce café à la base de Rajovac ! Une, il faut acheminer tables, chaises et victuailles sur les hauteurs de Sarajevo par des chemins escarpés et dangereux.... Deux, il faut que le bataillon se lève aux aurores, s'équipe comme pour une cérémonie alors que nous sommes en opération extérieure.... Les Grands chefs parfois pensent nous faire plaisir en nous rendant visite dans nos campements mais il leur faut comprendre que pour nous les "guerriers" chaque instant de repos compte.... nous sommes soumis à diverses tensions psychologiques dues aux risques que nous prenons chaque jour dans ce métier... (rien que de passer en camion sur la "sniper avenue " de  Sarajevo vous fait monter votre tension de plusieurs degrés... et quand vous avez évité le danger, la tension retombe d'un coup... Saint Exupéry écrivait "l'action délivre de la peur" ...c'est vrai nous n'avons pas peur mais il y a une tension extrême en nous ...pas la peine d'en rajouter en nous faisant aller dans des endroits dangereux pour boire un café… c'est ce que nous pensions à l'époque … je ne sais ce qu'il en est aujourd'hui… mais quand je vois des hommes politiques se déplacer sur les théâtres d'opérations, je ne peux m'empêcher de penser à ce 14 juillet à Sarajevo !
Je suis donc monté là haut avec mon véhicule blindé... on ne sait jamais si on va sauter sur une mine... ou si le sol va se dérober sous le véhicule et nous entrainer dans le précipice.... Une parenthèse ...une semaine avant la fin de notre mandat un jeune soldat de 19 ans a vu son véhicule tomber dans un ravin... j'ai assisté à la levée du corps et je peux vous dire que j'ai pleuré en silence durant toute la cérémonie…. son père, major comme moi assistait à cette cérémonie … je n'ai cessé de le regarder … il a été très digne mais ça devait être bien difficile à supporter pour lui … 
Nous avons donc bu notre café avec notre général ... bien contents quand même de lui avoir dit adieu...et nous sommes redescendus dans la vallée pour une prise d'armes dans notre base... Quel 14 juillet !!!

L'abbé Couterie... on se souvient avec émotion ...

 

Il fumait des gauloises...il en fumait même beaucoup !
Il collectionnait ses paquets de cigarettes pour on ne sait quel usage
Il y en avait plein la table dans sa chambre! C'était bleu ! et il ne rangeait pas souvent … mais c'était l'abbé !!!
Il collectionnait les points à découper sur les carambars (pour avoir des ballons de football)
Il nous faisait voyager avec ses histoires au patronage ou au catéchisme des persévérants...
Ses films d'images sur Tintin et autres personnages égayaient nos jeudis....
Il jouait à la belotte comme un vrai pro... quel joueur !!!
Je jouais avec lui  chez Pierre et sa mère. On gagnait souvent !
Il nous faisait chanter à la chorale de l'église... les répétitions s'enchainaient à un rythme soutenu. Quelle belle chorale nous avions Monsieur l'abbé!
Nous étions ses enfants et nos temps libres se passaient avec lui. C'était un guide...un père... un ami...un conseiller ...un confident...
Je pense à vous avec émotion Monsieur l'abbé...aujourd'hui, vous n'êtes plus de ce monde mais je sais que vous nous regardez de là haut avec bienveillance...
C'était bien votre patronage!!! On s'en souvient tous et je sais qu'en me lisant mes amis seront émus...
Merci à vous de m'avoir guidé dans ma jeunesse...

Au Portugal, une verrerie travaille pour le Familistère

mercredi 27 février 2019

Le plancher de l'ouvroir



Il faut parfois avoir le courage de faire un bilan d'une période de sa vie ...analyser les bons ou les mauvais choix...assumer ses échecs et crier  ses victoires...
Il est un épisode de ma vie guisarde qui me laisse des regrets...
Je travaillais à la banque, j'étais parfaitement intégré dans la société de la ville et de la paroisse...J'inspirais confiance du fait de mon métier et des mes investissements dans le sport et dans l'église...
Mais j'ai voulu en faire trop...Je vais essayer de me souvenir...
L'ouvroir était une vieille bâtisse... elle avait besoin de rénovation et un jour l'abbé me demanda de l'aider. Ma mission ? avec des camarades refaire le plancher d'une pièce située au premier étage. Bien sur j'ai dit oui ...bien que je n'avais  jamais effectué une telle tâche. Je ne savais même pas comment faire pour poser un plancher en lattes de bois!!! Je me suis dit que mes camarades sauraient et que je n'aurais qu'à faire comme eux. Un pharmacien de la ville, généreux donateur, a fait livrer les lattes de bois. Il fallait donc commencer le travail...J'y suis allé une fois avec mes camarades et nous avons posé quelques lattes. Puis nous nous sommes promis de revenir pour achever le travail. A la banque, le pharmacien, qui était un de mes clients, venait me voir pour s'informer de l'avancée des travaux...je l'ai toujours rassuré lui affirmant que le plancher serait posé...
J'avais surestimé mes capacités d'engagement personnel...la banque, le football, la chorale et les diverses activités paroissiales ont eu raison de mes capacités à terminer le plancher. De plus j'étais en pleine mutation personnelle avec mon désir de m'engager dans l'armée. Je n'ai pas terminé ce travail que j'avais promis à l'abbé et au pharmacien.
C'est un de mes gros regret...Souvent, alors que je galérais à l'armée pour me faire une place, je pensais à ce plancher et me disait que les gens qui avaient compté sur moi devaient être déçus.
C'est un échec... il n'est pas grave dans l'absolu mais décevoir les personnes qui vous font confiance c'est un gros échec...moral.
Le plancher a du être posé... mais pas par moi qui était engagé dans des missions militaires...ce n'est pas du plancher que je posais... c'est de la graisse que je badigeonnais dans le canon de mon char AMX13....

De l'Elysée au Chemin des dames

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 Quand j'étais à Guise j'étais loin de penser qu'un jour je boirais le champagne dans les jardins de l'Elysée... c'est pourtant ce qui m'est arrivé le 14 juillet 1997 lors de la Garden Partie... j'avais été invité par le président Chirac car je m'étais occupé de l'hébergement et de la restauration des soldats participants au défilé mécanisé. J'ai d'ailleurs défilé moi aussi.
A l'Elysée alors que je discutais avec monsieur Philippe Seguin, une journaliste irlandaise est venue m'interroger sur la décision de monsieur Chirac de supprimer le service militaire. Je lui a simplement répondu qu'il ne m'appartenait pas de discuter des réformes en cours.
A partir de là la nouvelle armée m'a prise en compte... au retour à Chalons, la 10°DB a été dissoute et nous avons changé de nom. Nous sommes devenus 2°Division Blindée… unité prestigieuse qui a libéré Paris !.
Un matin le chef d'état major m'a appelé pour me donner une mission importante. Recruter les nouveau soldats engagés et le former ...comme soldats et comme secrétaires d'état major.
Pour le recrutement ce fut simple les centres de recrutement me proposaient des volontaires, je les recevais et je faisais mon choix.
J'ai donc recruté 30 futurs secrétaires 25 hommes et 5 femmes ...la formation pouvait commencer...
J'étais chef de section et j'avais établi un programme dans lequel toutes les matières étaient enseignées... beaucoup de sport, d'apprentissage de la bureautique d'état major et connaissances des différentes armes composants la division... enfin c'est ce qu'on appelait dans le temps les classes.
La dernière semaine était consacrée à un camp de base à Mourmelon pendant lequel je leur ai fait visiter les différents régiments de la division... infanterie, arme blindée cavalerie, Génie à Charleville et Artillerie à Suippes. Les trois derniers jours de la formation se terminaient par un raid.
J'avais choisi le scénario avec une embuscade comme lors de mon opération survie de Mont Louis et une marche sur le chemin des dames dans la neige du mois de décembre 1997.
Il faisait tellement froid que j'ai demandé l'hébergement au curé de Margival que je connaissais bien car c'était mon aumonier quand j'étais en poste au CEC. Pas de soucis pour monsieur l'abbé ...il m'a juste demandé combien j'avais de "bipèdes".
Alors que je préparais mes soldats pour le retour sur Chalons en camion... mon colonel m'a appelé sur mon portable et m'a dit " Major ! mission choisir 15 des engagés qui partiront avec vous au mois d'aout en Bosnie..." Bonne nouvelle...j'allais repartir en opération extérieure...à Mostar cette fois.
Le lendemain à Chalons c'était la cérémonie de remise des képis à mes engagés...et à l'issue de cette prise d'armes, nous avions organisé un petit pot auquel les parents des jeunes soldats avaient été conviés.
A cette occasion j'ai pu les rencontrer et j'ai demandé aux mamans des filles si elles acceptaient que je prenne leurs filles avec moi pour aller en OPEX à Mostar... elles ont accepté et j'ai donc pu emmener trois des cinq filles en Bosnie.....
Encore une belle période de ma carrière ...loin de Guise mais si proche avec le cœur....

Voila le chant de la 2°DB que mes soldats secrétaires chantaient lors de leurs déplacements


mardi 26 février 2019

Sur les hauteurs...Guise... Carpiagne ... Belfort ...

Le donjon du fort domine Guise ...il veille sur les habitants depuis de nombreuses années....C'est un repaire....on point de ralliement...quand on arrive sur Guise on le voit de loin...c'est, avec le Familistère, la fierté des guisards ...j'y pense souvent ...vous le voyez en image sur ce blog ...ci dessus...
Deux villes, dans ma carrière militaire, avait également des symboles sur les hauteurs...
J'ai été affecté à Carpiagne (près de Marseille). Si Marseille avait Notre Dame de la Garde, le camp de Carpiagne avait la croix de Carnoux...
Carpiagne est un grand trou perdu dans la craie blanche....sur ses hauteurs il y avait le village de Carnoux....et quand on était en bas dans le camp militaire une croix dominait le site...c'était notre point de repaire lors des longues marches d'entrainement....quand on voyait la croix au loin, on savait que l'on était plus loin de nos chambres...et...du nettoyage des armes...exercice qui durait pour le plaisir!!! Certains se rappellent de ces séances de nettoyage des canons à rallonge!!!
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Croix de Carnoux
De Carpiagne je suis allé à Belfort....j'y suis resté quatre ans...et de ma fenêtre au quartier Friedrich je voyais le Lion de Belfort qui dominait la ville comme le fort domine Guise...
Tous les soirs avant l'extinction des feux je me mettais à la fenêtre, le lion s'éclairait et en bas dans la cour du quartier le clairon sonnait l'extinction des feux...j'aimais cette musique ...les lumières du régiments s'éteignaient une à une et seul, au loin, le lion était éclairé et nous protégeait...

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Le Lion de Belfort domine et protège la ville
Ecoutez le clairon ...l'extinction des feux sonnée aux quatre point cardinaux...chaque soir....et le Lion écoutait et nous protégeait....


1...1.2.3...1...1.2.3....Adieu Tango ! Présentez armes




Il n'y a pas que la banque dans la vie!!! Les samedi et dimanche soir sont l'occasion de sorties entre amis…Mes amis sont Pierre qui travaille au Crédit du Nord pas très loin de la Société Générale et Marinette qui travaille également mais je ne m'en suis jamais soucié…notre bonheur à trois nous le trouvons dans les bals de village et les séances de nuit d'un cinéma de Saint Quentin où l'on passe des Drakula chaque semaine…ou dans des activités comme la kermesse des vieux au square du jeu de paume.
Pierre a une 4L et nous chantons à tue tête durant tous les voyages…bon entraînement pour la chorales dont mes deux amis font partie…Parfois une jeune fille s'invite à notre trio…jamais la même…aurait on envie de me placer???…Jamais je n'ai eu d'aventure avec ces jeunes filles…mon amitié pour Marinette me suffisait…lors des bals comme au Familistère elle se partageait entre Pierre et moi…chacun sa danse…elle m'apprenait le tango…1…1.2.3.1…1.2.3.combien de fois ais je répété ces 123 dans ma tête!!! et puis je n'ai jamais réussi à danser correctement ! alors …adieu le tango que ne n'ai plus jamais dansé…1…1.2.3.1…1.2.3.   Je suis parti à l'armée sans savoir … et,  plus tard j'avais la même musique avec un refrain différent….. C'était 4.1.2.3. pour apprendre à présenter les armes … je répétais sans cesse au commandement "présentez armes !" 4 1 2 3 
Pendant ces exercices je pensais aux bals du familistère et … au TANGO ! 
Présentez armes !!! 



Pose des pavés de verre au Familistère de Guise.

lundi 25 février 2019

La place et son kiosque à musique



Au centre, un kiosque à musique, c'est tout ce que je retiens. Je sais qu'elle est immense, elle me semble immense. Quand on est jeune, tout est grand, et en y revenant quelques années plus tard, on s'aperçoit qu'elle a la dimension d'une place normale. La place Lesur était ma place...

Au fond de la place, c'est le collège…immense aussi, tout en longueur, et l'école des filles à droite. Mais cette place, c'est quand même le Kiosque à musique. Il m'a toujours fasciné, j'y jouait autour, j'y jouais dessus…. quelles parties on y faites !!! 

A gauche et à droite ce qui aurait dû être mes châteaux. Mes châteaux se sont certainement envolés avec ma jeunesse, cette jeunesse orgueilleuse quand tout est permis, tout nous est permis. A droite, la salle des fêtes ou le samedi soir, des bals étaient organisés. Des espèces de “thé dansant ” en soirée avec une ambiance bon enfant qu'on a du mal à retrouver de nos jours. La salle n'a jamais été mon château…je ne savais pas danser.

A gauche la salle des sports, j'y ai joué des matchs de handball au cours desquels je me suis posé la question de savoir si je ne devais pas laisser le football… Et il y avait aussi des matchs de gala. Du basket avec ses américains qui jonglaient avec la balle. Et il y avait un rire qui résonne encore dans mes oreilles tellement il m'avait frappé, un rire qui m'appelait…et qui m'appelle encore aujourd'hui… 


Aujourd'hui, la place n'a plus son Kiosque, pourquoi les élus s'amusent ils a démonter nos souvenirs d'enfance. Hier la sortie du collège remuait notre coeur de bonheur, et sans le kiosque, je plains ces enfants qui ne connaissent pas ce que j'ai connu…une place et son kiosque à musique…et le rire qui m'appelle…


 
Les enfants d'aujourd'hui n'ont plus le kiosque ..peut être pas le rire...mais je leur souhaite d'avoir des baisers… Aujourd'hui les enfants ont un nouveau collège … sans kiosque à la sortie … 

La médecine et moi.....



Mon grand père paternel changeait de trottoir quand il apercevait un médecin en ville ...il n'aimait pas les visites médicales... enfant, à Guise je me demandais toujours pourquoi il n'aimait pas les médecins....notre médecin, le docteur Dubois du boulevard Péquereau était très gentil avec moi.
En vieillissant je suis devenu comme mon grand père Emile ... et à chaque fois que je devais passer chez le médecin à l'armée, je pensais à mon grand père.
Pourquoi moi aussi je suis comme lui....
Verdun... ma première visite médicale militaire est une horreur...Nous sommes en colonne par un, dix par dix... nos dix premiers camarades sont assis sur un banc de dix places... un infirmier passe derrière chacun d'eux et leur plante une aiguille dans le dos ...un autre infirmier passe derrière lui avec une énorme seringue et fait les piqures TABDT (téténos, diphtérie, tyroide..) ... ensuite c'est mon tour avec neuf de mes camarades ...la piqure fait mal ...c'est ce qu'ils appelaient la vaccination à la chaine....
Les deux jours suivants seront douloureux.... pas de repas sinon une soupe et les bras bloqué par cette piqure...nous étions tous couchés avec de la fièvre....

Il y aura, plusieurs semaines après, les piqures de rappel....mêmes éléments... soupe et fièvre...
Comment voulez vous aimer les médecins après ça !!!

Mes relations avec les médecins militaires ont toujours été particulières...je me sauvais, comme mon grand père, en les apercevant. Les visites médicales étaient annuelles et les vaccinations obligatoires...donc à chaque visite on avait droit à une piqure. Le plus dur fut quand je suis parti en Bosnie...j'ai eu droit aux différentes piqures de rappel car je partais sur un territoire étranger...
Mais si on veut partir, il faut passer par la médecine...
Je vais vous raconter une petite anecdote ....
Les personnels du service de santé des armées sont très compétents... je n'ai donc rien à dire sur leur travail... il se fait que je suis un peu sourd ...surdité due à de nombreux tirs d'obus quand j'étais tireur sur des chars AMX13. Pour partir en opération extérieure il ne faut avoir aucun problème physique... J'ai passé comme tout le monde une visite médicale pour démontrer mon aptitude à partir en opération extérieure. Arrivé à la vérification des oreilles ...je me suis dit qu'il me fallait tricher car avec ma petite surdité je craignais de ne pas être apte. L'infirmière m'a mis des casques sur les oreilles et m'a demandé de lever le bras quand j'entendais un son... je le voyais "trifouiller" son appareil je pouvais donc lever le bras à chaque fois qu'elle tournait un bouton... j'ai donc été apte pour l'ouïe...
J'en aurais encore à vous raconter sur mes ami(e)s les médecins...
Je veux rassurer les doctoresses, docteurs, infirmières et infirmiers... j'avais d'excellentes relations avec les médecins ...je n'ai rien contre eux ... je reconnais leurs compétences mais je n'aime pas passer entre leurs mains ...je vous l'ai dit...je tiens ça de mon grand père...et ça les affaires de familles on y peut rien!!!

dimanche 24 février 2019

Mademoiselle...



Collège de la place Lesur ….

Elle avait du charme...un charme qu'elle laissait planer sur la classe...je ne pouvais m'empêcher de la  regarder et de l'écouter pendant ses cours...Je la fixais ....elle parlait à la classe ...pas à moi...j'essayais de capter son intérêt...mais ses paroles planait au dessus de nous....son regard nous survolait...j'attendais la fin du cours pour m'approcher d'elle....ma professeur de français...
C'était pour moi  des moments privilégiés...la fin du cours ...oui...
Tout le monde quittait la classe ..je restais avec elle ...je m'asseyais à ses côtés au niveau de son bureau et nous parlions...pas des cours du jour, non... mais de tout et de rien...elle était si gentille...elle m'aimait bien...et je l'appréciais énormément...
Elle avait tout de petit...taille...visage...mains...lunettes...mais elle avait cette grandeur d'esprit qui la rendait attachante...et, elle aimait ce que j'écrivais...dans mes dissertations ...
Je la rencontrais parfois en ville...elle s'arrêtais toujours pour me parler...nous restions à discuter sur le trottoir comme à son bureau de la classe. Je la regardais toujours ...quand j'y repense je me dis que j'étais peut être un peu amoureux...mais j'étais si jeune...
Mademoiselle Léger, j'espère que vous avez toujours aujourd'hui ce même esprit qui vous animait...sachez que je pense souvent à vous..je ne vous ai jamais revue...mais dans mon cœur il est resté une petite flamme ...et vous voyez...j'écris toujours...

Week end de folie chez les commandos

Regardez comment sont devenues mes cuisines.... le Centre est fermé, dissous, la végétation envahit les bâtiments....
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La méningite …  pas à Guise mais dans une de mes affectations militaires...
Je vous raconte...la dernière fois je vous avais expliqué qu'on m'avait fait rentrer dans un escadron où un cas de méningite avait été suspecté... cette fois j'ai été confronté à un cas de méningite...ça fait peur !
C'était au Centre d'entrainement Commandos de Margival.
J'étais responsable du point de restauration ...cuisine...ordinaire ...mess appelez comme vous voulez cet endroit mais je peux vous dire que je servais 500 repas midi et soir.... quand arrivait le week end les cuisiniers, les gardes réfectoires et moi le gérant nous poussions un "ouf" de soulagement. La restauration ne tombait plus qu'à 60 personnes à nourir!
Sauf que...ce vendredi là, l'officier des détails vient dans mon bureau et me dit "débrouillez vous comme vous pouvez mais vous devrez nourrir tout le centre ce week end 500 rationnaires... personne ne part en permission, le médecin a détecté un cas de méningite"
C'est le ciel qui me tombe sur la tête !!!
Non pas que je doive travailler mais c'est de savoir si j'ai assez de vivres pour nourrir autant de personnes de vendredi soir au dimanche soir...mon plan d'approvisionnement est bouclé et j'ai prévu 60 personnes le week end ... pas 500... Je regarde mes stocks dans le carnet de gestion et je dois composer des menus avec ce que j'ai en stock... je rassemble mes cuisiniers et je donne les ordres...
Simple...on mangera des steaks hachés et des œufs... pour les légumes j'ai pas mal de pâtes...le problème c'est que le menu ne sera pas varié ...mais le principal c'est de manger... et comme on dit "A la guerre comme à la guerre"
Au final on s'est bien débrouillés !
Mais pourquoi ?
Quand j'ai appris que la méningite n'en était pas une et qu'elle n'avait été "décidée" par le médecin aspirant parce que le chef du Centre ne lui avait pas signé sa permission....pas de permission pour le médecin...pas de permission pour les soldats... voila un cas de méningite qui nous a couté cher !!!!
Merci Monsieur l'aspirant médecin ! bloquer tout un centre commando pour vous venger du chef de corps car il ne vous a pas signé votre permission… !!!

Incendie dans les bureaux des services techniques de Bohain


Lorsque le personnel d’astreinte a été averti samedi vers 20 heures que l’alarme résonnait au bout de la cour des services techniques ils ont d’abord cru un cambriolage. Il s’agissait en fait d’un départ d’incendie. Une dizaine de sapeurs-pompiers de Bohain et Fresnoy ont fait usage de deux lances une pour éteindre le feu situé au niveau d’un ordinateur.

Le sinistre a été maîtrisé dans les meilleurs délais avec des conséquences uniquement matérielles. « Les pièces sont noires de suie. Il est impossible d’y travailler lundi. Des travaux de remise en état s’imposent. Je dois trouver une solution pour le personnel » indiquait samedi soir Yann Rojo le maire, présent sur place. Le temps des réparations, les bureaux pourraient déménager dans un logement social libre à proximité ou alors en mairie. La thèse accidentelle, une surchauffe d’un ordinateur semble être la cause du sinistre…………… LIRE DANS LE JOURNAL L'AISNE NOUVELLE ……………..  Incendie dans les bureaux des services techniques de Bohainhttp://www.aisnenouvelle.fr/85505/article/2019-02-24/incendie-dans-les-bureaux-des-services-techniques-de-bohain

samedi 23 février 2019

Les boulettes



Si je rencontrais, demain, au coin d’une rue, l’adolescent que j’ai été, je voudrais qu’il n’aie pas à rougir de ce que je suis devenu... ( Hélie Denoix de Saint Marc)
Vous allez me trouver bien méchant avec ma professeur … mais je l'ai fait et le regrette encore 
J'en ai fait des bêtises dans ma jeunesse guisarde...mais la plus grosse je vais vous la raconter discrètement ...je vous demande simplement de ne pas le répéter...
Je suis en 4° et cette année là, le collège avait décidé de mettre en place une deuxième langue étrangère. Première langue allemand et deuxième anglais. Nous avons donc eu le droit d'apprendre l'anglais avec une jeune professeur si timide que j'avais envie de l'ennuyer...La jeunesse nous rend bête et là je l'étais particulièrement ! Pendant le cours je fabriquais des boulettes de papier que je lui expédiais avec un stylo qui me servait des sarbacane. Je ratais mon objectif à tous les coups...jusqu'au jour ou une boulette mouillée alla se planter sur ses verres de lunettes. Elle n'a rien dit...elle a quitté le cours ..elle est revenue avec deux surveillants qui m'ont invité à quitter la classe...
J'étais renvoyé du collège pour 3 jours... je suis donc revenu à la maison encadré par les deux surveillants. La punition que m'infligea mon père fut à la hauteur de la faute...Nettoyer un jardin en friche qui n'avait pas vu une bêche depuis au moins dix ans !!! J'y ai laissé la peau de mes mains !!! mais je l'avais mérité...
De retour au collège, je me suis complètement désintéressé de l'anglais. Ce qui fut une erreur car bien des années plus tard alors que je servais au centre opérationnel du PC de la division multinationale en Bosnie, l'anglais m'aurait bien rendu service car cette langue y était pratiquée couramment et ma tâche était de traduire en français des comptes rendus rédigés en anglais. Le peu que j'avais appris au collège de la place Lesur m'aida quand même à m'en sortir sans trop de problèmes.
Voila donc ma bêtise de jeunesse... je me suis souvent souvenu de cet épisode de ma vie. Cette histoire m'a appris l'humilité et la tolérance... Une personne qui débute dans un emploi ne doit jamais être ni moquée, ni contrariée dans l'exercice de sa tâche.
"L'adolescent" n'a pas à rougir car ce que j'ai fait à cette époque, jamais je ne l'ai jamais renouvelé.

Marie des Coutures



Je devais être en quatrième...au collège de la place Lesur. Je ne la connaissais pas ....un soir je l'ai entendue...
J'étais allé au gymnase pour assister à un match des Harlem globetrotteurs...soudain j'ai entendu un éclat de rire de jeune fille dans les gradins derrière moi. Ce rire je l'entend encore aujourd'hui !
Il fallait que je fasse la connaissance de cette charmante jeune fille...
J'ai réussi à l'approcher et à me faire connaitre. Et nous ne nous sommes presque plus quittés !!! Nous arpentions les rues de Guise avec cette insouciance de la jeunesse... Elle descendait des Coutures à vélo et  venait me voir chez moi à l'usine à gaz...Comme j'étais heureux !
Un jour, je ne l'ai plus vue...j'ai appris qu'elle avait un copain...je n'ai pas cherché à la voir. Malheureux...oui malheureux. C'est la vie...
Un jour...je passais par la place de la Poterne pour aller au Coq Hardy. Je l'ai aperçue...elle avait son vélo à la main...je me suis approché d'elle....nous nous sommes parlés ...simplement...elle m'a raconté...son visage était celui de la franchise... mon cœur était serré ...en montant au stade,  j'étais triste ...le football fut mon médicament....
Bien des années plus tard elle m'a écrit une phrase... Nos chemins devaient être différents mais tu seras celui de ma mémoire”

Marie tu sais tout...maintenant...je sais que dans ton sud tu es heureuse et je suis heureux pour toi…
Je corresponds régulièrement avec Marie qui s'est retirée à Bandol dans le Var où elle est heureuse … elle a quitté les Coutures mais les Coutures sont toujours dans son cœur ! 

Une belle petite ville

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Je me penche depuis quelques mois sur cette ville dans laquelle j'ai passé ma jeunesse... donc je m'y intéresse... je lis la presse "l'Aisne Nouvelle" chère à notre ami Roger dit Radar... je regarde les visages sur les photos et je m'informe sur les informations de cette si jolie petite ville.
Je la vois sur les photos que m'adresse Sylvie la guisarde mais surtout je scute les visages que je vois sur les photos de presse....J'essaie de m'imaginer, en les voyant, mes amis...comment seraient devenus... Sont ils resté à Guise ou, comme moi, ont-ils quitté cette belle petite ville.
Je regarde les rues et je m'intéresse aux questions d'urbanisme décidé par le maire et son conseil... je vois beaucoup d'envie et de bon sens de la part des élus...j'espère que leurs décisions seront suivies...
Pour moi Guise c'est quatre paramètres principaux :

 - Le fort cher à Maurice Duton et cher aux guisards...c'est notre point de ralliement....

 - Le Familistère qui appartient aux descendants des "Godin",  ceux qui ont fait de Guise ce qu'il est aujourd'hui...ils ont fait vivre la ville, ils ont participé à sa richesse historique....

 - La rue Camille Desmoulins et ses commerces...enfin ceux qui restent aujourd'hui...Je salue l'initiative de la municipalité d'obliger les ravalements de façade.

 - Camille Desmoulins, l'enfant du pays ...ne jamais oublier cet homme !

Alors, le fort, il est bien là...on le voit de loin.... Guise en est fier et une association gère son image avec bonheur....

Le Familistère a été rénové ...on l'a vidé de ses habitants et la vie conviviale qui y régnait n'existe plus...il est devenu touristique ... est-ce un bien? je ne sais pas...je ne vis plus à Guise... mais je pense à ceux qui y ont habité...la nostalgie doit parfois les gagner.... 
Il faut évoluer et c'est certainement un bienfait pour notre petite ville de voir le Familistère évoluer ainsi et enrichir Guise … Pensons aussi à celles et ceux qui se sont investis dans cette transformation … Félicitations à eux !

La rue Camille Desmoulins va voir ses façades rénovées et j'espère que des enseignes viendront s'y installer.... en nombre … 

Camille Desmoulins domine  la place d'Armes .... c'est Guise qui est fier de lui............

Voila mes pensées actuelles sur la ville de mon adolescence...une belle petite ville.....

vendredi 22 février 2019

Une odeur ... un sifflement ...Guise sauvé du Gaz


Je suis entré à la banque en Janvier, je n'ai pas encore le droit aux vacances…en août mes parents doivent partir en camp EDF et tout a été prévu pour que leur absence soit le moins pénible pour moi…merci papa, merci maman…Il a été décidé que je déjeunerais le midi au restaurant à côté de la poste…là ou nous logions pendant les inondations.La patronne, Juliette,  me connaît et je serais bien soigné…Pour le soir je me débrouillerais seul…j'ai bientôt 18ans…

Ils sont parti et la solitude ne ma pèse pas trop…je suis absorbé par mon emploi…un jour j'ai accompagné Monsieur Leriche(pour un employé de banque ça ne s'invente pas…) à Saint Quentin pour un transport de fonds…Quand je vois aujourd'hui les mesures de sécurité pour ce genre de transfert…et nous avec notre 2 chevaux camionnette pleine de sacs de billets!!!! sur les routes!!!ne jamais s'arrêter avait dit le directeur…simplement…je ne me suis pas rendu compte du danger…les bandits n'attaquaient pas les petites agences à l'époque… on avait pourtant un pistolet mais j'aurais été incapable de m'en servir … je n'avais pas encore fait l'armée et je ne connaissais pas le maniement des armes à feu.

Un samedi soir, je suis allé au cinéma.. à l'Eldorado …. pour rentrer chez moi après la séance, je dois passer dans l'usine à gaz de la ville. Une forte odeur inhabituelle de gaz flotte dans l'air…et un sifflement … je m'approche des grosses cuves de gaz et je vois le propane gicler ...  Je suis habitué à voir mon père gazier de formation renifler et je me dis que ce n'est pas normal…je cours chez moi et téléphone à l'astreinte d'EDF-GDF…Il parait que ce soir là j'ai sauvé la ville de la destruction…une énorme fuite de gaz aux branchements des réserves de la ville fuyait abondamment et une étincelle …plus de Francis et plus de quartier…plus de Guise !!!

Je me souviens de cet épisode aujourd'hui…mais il me manque le titre du film que j'étais allé voir…Ha oui..!.”Les feux de la rampe (limeligth) “avec Charlie Chaplin…j'ai toujours aimé faire le charlot!

Evasion

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Je termine mon histoire sur mon stage de moniteur commando....car cette période me rappelle singulièrement Guise....les douves et les souterrains du fort de Mont Louis ressemblaient à ce qu'on peut voir au fort de Guise.... C'est pour ça qu'au fort de Mont Louis je n'étais pas dépaysé…. Et Guise était toujours dans mon esprit….Quand je vais raconter ça à Guise … mes copines et copains sauront ...

Je dois vous raconter une séquence qui m'a particulièrement impressionnée...l'exercice Evasion de Mont Louis....
Nous avons été réunis un soir par le lieutenant chef du commando ....
"Vous allez participer à un exercice de nuit très difficile, je vous demande simplement de jouer le jeu ! jouer le jeu !!!JOUEZ LE JEU"
Direction une salle du fort...c'est une cave ...on doit se déshabiller et se rhabiller en guenilles...on nous attache aux pieds cinq par cinq...nous formons donc une chaine de cinq hommes indissociables prisonniers … On nous met sur la tête un sac de pommes de terre pour nous aveugler... et nous marchons cinq par cinq attachés les uns aux autres vers un lieu où on nous guide...je suis en tête du groupe....une main ferme prend ma main droite et la pose sur un cable...la main gauche suit...je me doute où nous sommes ...un obstacle appelé la tyrolienne double...en dessous les douves 10 m de hauteur...il s'agit que chacun des cinq enchainés ne tombe pas sinon tout le monde tombe...et dans le noir avec notre sac de patates sur la tête, nous franchissons l'obstacle qui nous amène de l'autre côté de la douve...vous voyez la photo ci dessus du genre d'obstacle....
Arrivés de l'autre côté on nous pousse vers un tunnel dans lequel nous devons attendre...puis on nous détache, on nous enlève nos sac de la tête ...il fait noir...très noir... Soudain on me pousse vers une salle du fort ...je suis ébloui par la lumière... un homme en uniforme étranger me demande de m'assoir...il m'offre une cigarette...il est souriant...sympathique...il commence à m'interroger...nom prénom matricule régiment ...combien de chars dans mon régiment... je me souviens des paroles du lieutenant..."JOUEZ LE JEU !!!" je me suis donc fermé et n'ai plus répondu aux questions....agacé l'homme m'a frappé au visage et m'a lancé dans un cachot noir....avant de me reprendre ma cigarette que je n'avais pas eu le temps de fumer...
Arrivé dans ce cachot...une personne m'agrippe les jambes et me dit "sauve toi...sauve toi ...!!!" il est à plat ventre sur le sol et pleure de douleur …"sauve toi … sauve toi…"une voix "off" donne en boucle le devoir du prisonnier ... s'évader ...s'évader...s'évader....!
La personne qui est à terre à mes jambe me guide dans le noir vers un trou...dans la terre ... "grimpe la dedans et monte...." je l'ai fait...j'ai eu l'impression d'être dans le film "La grande évasion"et dire que mes frères m'appelaient Steve Mc queen…   je suis monté dans un tunnel de terre et ma tête a débouché sur une pelouse...j'ai observé autour de moi... de l'herbe .... et des barbelés tout autour... je me suis hissé sur le sol et je me suis dirigé vers les barbelés...une fusée éclairante a illuminé le ciel ...j'étais vu !!! j'ai sauté les barbelés et je me suis sauvé dans les douves jusqu'à Mont Louis.... les rues étaient désertes...à un détour un homme m'a discrètement appelé..."suivez la ligne à haute tension pendant 10 kms vous arriverez au bord d'un lac...vous serez réceptionnés là  bas.... ce qui a été fait...j'ai retrouvé plein de camarades autour d'un feu de camp.
Puis le jour s'est levé... nous avons récupéré nos vêtements... et nous sommes repartis au fort en marche commando, c'est à dire en courant... arrivé au fort, nous avons été dirigés vers l'infirmerie ...ou le médecin nous a appris à faire des piqures...une dans les fesses et une dans le bras....un camarade me piquait et je devais piquer mon camarade. J'ai eu le malheur de dire ouille quand j'ai été piqué... ce qui a eu pour effet de faire recommencer la piqure !!!
Voila donc cette séquence qui m'a impressionné.
Quel souvenir ... la prochaine fois je vous raconterais une autre séquence qui me revient à l'esprit en écrivant cet article ....

jeudi 21 février 2019

Opération Survie

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Regardez bien cette photo....j'étais parti de Guise depuis trois ans...et je me préparais à vivre un Koh Lanta avant que ça n'existe à la télévison... heureusement pour moi, pour nous, cette séquence a duré moins longtemps...il fallait simplement nous apprendre à survivre en zone dangereuse...loin de tout. Loin de Guise et loin de mes amis … 
Je peux dire ici que j'avais toujours Guise en tête… je me disais "quand je raconterais ça à Guise …. !!!" et aujourd'hui je vous raconte … 
Nous sommes partis en camions un matin vers une mission de surveillance d'un pont..."un pont trop loin" ...nous ne sommes jamais arrivés sur l'objectif. Nous sommes tombés dans une embuscade!
"débarquez ! débarquez!!! " criait le lieutenant....les grenades explosaient sur la route, les armes automatiques crépitaient... et quand nous nous sommes regroupé en "hérisson" pour nous défendre...les armes se sont tue...nos camions étaient partis je ne sais où...et nous nous sommes retrouvés seuls au milieu d'une route ...nous n'avions plus nos sacs de vivres qui étaient restés dans les camions...Le lieutenant nous a crié "OPERATION SURVIE"
A partir de là nos poches ont été vidée et on nous a acheminé dans un endroit de la forêt ou coulait un ruisseau... il nous a fallu monter des abris pour la nuit... et chercher à manger....
Dans sa grande bonté le lieutenant nous a donné un sac de farine..... et de la bougie pour fabriquer des cartouches de plombs histoire de tirer des oiseaux pour manger.....on a jamais réussi à tirer un oiseau !!!
Qu'avons nous mangé ?
Des pissenlits...en salade sans huile ni vinaigre... donc des pissenlits secs comme les mangent les lapins. Nous avons fait de la soupe de pissenlits... sans sel ni poivre... Le pain fabriqué par nos soins ressemblait à tout sauf à du pain... une boule de farine ... et pour la café ce fut une pomme de pin infusée !!!
Un commando a réussi a pêcher un gardon dans le ruisseau...une aubaine pour le lieutenant...."je vais vous apprendre à confectionner un fumoir indien et on fumera le poisson"
Sitôt dit sitôt fait. Le gardon a été fumé et il fallait avoir le cœur bien accroché pour en manger un bout...mais à 8 sur un petit poisson on a pas eu grand chose dans le ventre....
Au bout de trois jours de soupe aux pissenlits on nous a ramené au fort à Mont Louis pour un festin au mess...Steak frites et vin à volonté... j'avais la tête qui tournait ...des pissenlits pendant 3 jours entiers.... rendez vous compte....
Et comme dans Astérix les festins se terminent par des chants....
Ecoutez .... celle là on l'a chanté souvent.... 

UN MONUMENT !!!




Je suis toujours dans mes souvenirs guisards....mon esprit vagabonde ...des visages me reviennent à l'esprit sans que je puisse mettre de noms dessus...
L'USG avait un président ...je me souviens très bien de lui...mais je ne me rappelle plus de son nom...Il était grand, imposant et portait des lunettes...comme tous les grands, il marchait courbé. C'était un calme...Il me donnait des bons pour aller chercher des chaussures, maillots ou bas de football dans un magasin de sport de la rue Camille Desmoulins...au fait comment s'appelait ce magasin de sport ?... et ce président ?
Je me souviens qu'il habitait au Familistère...je suis allé une fois chez lui...impressionnant le Familistère!!!
Vous entrez dans cet immense hall...vous levez les yeux...tout le monde en haut peut vous voir...vous vous sentez tout petit au milieu de la cour centrale...vous prenez un escalier pour monter dans les étages...arrivé à votre étage...vous marchez le long des barrières pour atteindre le logement dans lequel vous êtes invité....
UN MONUMENT !!!
A l'époque c'était un honneur d'accéder aux étages du familistère...pour celui qui n'était pas de chez Godin, c'était comme un privilège....
Je me souviens des fêtes du familistère ....les bals avec Pierre et Marinette...des soirées populaires avec un esprit que je n'ai retrouvé nul par ailleurs ailleurs...Ces fêtes avaient lieu les 1° mai de chaque année....La fête du travail chez Godin c'était sacré!!! ça l'est toujours si j'en crois les articles de presse que je lis....
Je vais souvent au familistère en songe...je revois mes amis...je revois aussi Françoise qui était au collège avec moi.... et tous ceux de mes amis qui y habitaient … comme on disait à Guise "les familistériens"
Que de souvenirs dans ce temple qu'était le familistère !!!

mercredi 20 février 2019

twix...deux doigts....

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Souvenez vous...au collège nous avions des cours d'instruction civique...tout au moins en sixième...c'était le professeur principal qui était chargé de cette matière...J'étais toujours très attentif aux différents messages que nous dispensait notre professeur...et je peux dire que beaucoup de ces pensées... la camaraderie...le respect...l'aide aux plus démunis...la solidarité...c'est resté gravé dans ma mémoire et j'ai eu l'occasion, lors de ma vie militaire, de mettre en pratique ces cours....

Rajovac (Bosnie)...le commissaire m'appelle pour que je le rejoigne dans son bureau...
"Major, mission aujourd'hui pour vous...aide humanitaire"
Je savais que nous devions chacun, au moins une fois dans notre mandat effectuer une mission d'aide aux plus démunis...j'en ai effectué plusieurs...une bonne façon de mettre en pratique le cours d'instruction civique du collège...
Ma mission du jour, aller sur le mont Igman et bien au delà, à la frontière serbe, rencontrer des bosniaques ayant besoin de vivres ...dans les montagnes ils ont faim et nous, militaires français nous leur apportions nos rations...j'ouvre une parenthèse : les rations de combat militaire françaises sont connues dans le monde entier...les militaires des autres nations nous les envie car elles sont complètes du point de vue nutritif... alors vous pensez que les bosniaques raffolaient de nos rations...
Ces rations que nous donnions étaient nos rations que nous ne mangions pas pour, justement, pouvoir les distribuer aux habitants bosniaques. A la place des rations, nous nous achetions des vivres avec nos propres deniers et nous collections les rations du bataillon pour, une fois par semaine, les distribuer dans la montagne...
Le commissaire m'avait également indiqué un village dans lequel il y avait beaucoup d'enfants...c'est là bas que j'ai décidé d'aller...voyage périlleux, car nous étions en zone sensible...J'étais donc accompagné... d'un garde du corps (Jeannot) ...Jeannot, si tu me lis...souviens toi.....
Nous avons failli avoir un incident grave en cours de route… des terroristes étaient signalés sur notre route et j'avais sorti mon arme au cas où nous avions été attaqués au détour d'un virage… à mon grand soulagement les terroristes ont été arrêtés pour le bataillon d'infanterie … nous sommes passés devant la scène d'arrestation … ouf !!!
Pour faire plaisir aux enfants, je suis allé au foyer du soldat pour leur acheter des friandises...le gérant ne m'a pas fait payer...il m'a donné un gros sac plein de Twix (les deux doigts coupe faim) qui arrivaient en date limite de vente...encore bons mais plus vendables...
Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que j'ai eu à distribuer ces friandises aux enfants et les rations aux parents...j'ai vu des visages d'enfants s'éclairer, des yeux se mouiller, des sourires de gentillesse...pas de merci, je n'en voulais pas...simplement un sourire et un salut...ils ont accompagné mon véhicule en courant jusqu'à la sortie du village pour me dire au revoir...quel plaisir de voir ces enfants agiter un drapeau français...
Alors quand vous mangerez un "deux doigts coupe faim" pensez à ces enfants qui m'attendaient dans la montagne....Ils vivaient comme nos ancêtres au moyen age...une seule pièce au sol en terre battue avec les animaux dans la maison...les animaux donnent la chaleur....et moi leur ai donné des twix.... C'était ma chaleur à moi.........

Place de la Poterne


Je parcours Guise, la ville de ma jeunesse...aujourd'hui je me souviens de la place de la Poterne...la place de mes rendez vous...la place de la montée vers le fort et vers le Coq Hardi...la place de ma jeunesse...la place qui va vers le stade...la place qui va vers l'église et le presbytère...véritable point névralgique de mes promenades...
Pour aller à la place de la Poterne en partant du Boulevard Pequereau...vous montez jusqu'à la rue de Robbée et c'est à gauche...tout droit... Ou bien vous passez par la rue des Dimes qui est parallèle à la rue de Robbée...Vous débouchez sur une belle place avec un café (à mon époque).
Ce lieu était important pour moi...je donnais mes rendez vous ici...c'était toujours le point de départ d'une grande aventure...d'une belle amitié ou d'un grand amour...Les amours de jeunesse ont des points de repère ...Je crois me souvenir que chaque année il y avait la fête de la Poterne ...je ne sais pas si elle existe encore...
Cette place a été aussi celle de la rupture...ce jour là mon cœur a saigné...je n'en ai pas voulu à la place...j'y suis toujours passé avec plaisir et passion..la passion du ballon pour aller au stade du Coq Hardy, la passion de mes amitiés ...la passion de mes activités...quand j'allais à l'église ou au presbytère ...et même rue Camille Desmoulins qui n'est pas très loin...et bien sur la route pour monter au Fort ! et passer devant l'immeuble où habitait Charles ...
La place de la Poterne ? un point  stratégique !!! de Guise bien entendu !

mardi 19 février 2019

A l'USG on était les plus forts



Quand on est très jeune, on a l'impression qu'on restera toujours comme ça….Les parents et les grands parents auront toujours le même âge et l'enfant sera toujours enfant…en vieillissant on commence à s'apercevoir qu'un jour on va changer et que tout ce qui vous entoure va changer…alors on se dit profitons d'être enfant…jouons….

Il fallait que je fasse du sport et c'est en me voyant jouer au football avec mes petits frères que mes parents ont pensé à ce sport…J'ai donc été inscrit au football, l'USG m'a accueilli et ce fut une révélation! Ce ne fut pas comme le basket, il y avait assez de monde pour former des équipes. Minime je m'apprêtais donc à jouer mon premier match officiel. Et quel match que je vous raconte…

Dans le boulevard où j'habitais, il y avait deux de mes camarades, deux frères, Rémy et Gérard, dont les parents voulaient qu'ils réussissent dans le football. Ces deux là ont donc été inscrit au grand club de Saint Quentin alors que moi j'étais licencié au club de ma petite ville…Les discussions de gosses sur les deux clubs qui allaient bientôt se rencontrer étaient passionnées. Le match ne s'est pas fait dans la rue car nous avions grandi et les bagarres ne nous intéressaient plus…le match des minimes de Guise contre ceux de Saint Quentin aurait lieu à la régulière à Saint Quentin un dimanche matin….

Il pleuvait des cordes, c'était mon premier match officiel et je jouais dans le grand stade de la grande ville contre mes deux camarades de quartier…il fallait que je les battent pour éviter les jacasseries au retour…Mes chaussures à crampons toutes neuves étaient entourées de terre glaise, lourdes comme des sacs de ciment, mais les intempéries décuplaient mes forces, là ou mes jeunes camarades restaient scotchés au terrain collant, je volais, ballon au pied, sur mon aile droite et j'ai battu mes camarades marquant trois buts…un par pied et un de la tête…Le retour, dans le camion du boucher Henry de notre ville entre deux crocs, nous a paru long, tant nous avions envie de raconter notre exploit…battre les champions ou battre ceux qui se prenaient pour des champions parce qu'ils avaient un grand stade et une équipe senior championne du département…. c'est ça la concurrence amicale entre voisins !!!

J'ai revu Rémy plusieurs années après, jamais nous n'avons parlé de ce match qu'il avait chassé de sa mémoire…pas moi…surtout pas!

Pas de Joliot Curie à Guise



Souvenez vous je vous ai déjà parlé de Sylvie avec qui j'avais dansé "Tombe la neige..." c'était juste avant que je ne parte au lycée d'Hirson....Hirson une ville qui ne me plaisait pas du tout...j'aimais Guise ...mais Hirson ...pffffff ...En plus, comme j'étais interne, j'y étais enfermé...et j'avais soif de liberté...
Je suis donc entré au Lycée Joliot Curie...je partais chaque lundi matin en voiture... soit avec mon père, soit avec Mr Cornu le bijoutier père de Sylvie... car le frère de Sylvie allait aussi au lycée à Hirson comme moi...Un bon petit gars que j'aimais bien, le frère...c'était un calme ...
Le samedi midi nous prenions le car pour revenir à Guise....je n'aimais pas du tout être enfermé à Hirson et le voyage en car du samedi était une vraie délivrance. Je retrouvais Guise avec bonheur.
Un jour, pas de car ! Grève? panne? je ne me souviens plus de la raison ...comment revenir "au pays" ? Avec le frère de Sylvie nous avons fait du stop...il s'en souviens peut être...le stop c'est la galère ... enfin, nous avons eu de la chance...mon professeur d'économie, Monsieur Ricard, passait par là, il m'a reconnu et il nous a déposé à Guise !
Je n'aimais pas être enfermé au lycée, j'avais horreur de dormir dans un dortoir ...et pourtant quelques mois plus tard, je dormais dans une chambrée de militaires...on était 20 et il fallait faire son armoire au carré comme le lit d'ailleurs...et on devait nettoyer nos fusils qui étaient installés sur un ratelier au fond de la chambre … il a bien fallu que je m'y fasse...je n'avais pas le choix !!!
Je n'ai jamais revu le frère de Sylvie...dommage car je l'ai dit, je l'aimais bien ...si il me lit, je lui adresse mes meilleurs sentiments...dommage que Joliot Curie ne soit pas à Guise...

lundi 18 février 2019

Quel métier !!!



Je m'étais promis d'écrire un jour un témoignage sur le travail de mon père...l'écrire et le décrire...
Ces hommes de l'EDF avaient un métier d'hommes, dur et exigeant...le courant c'était sacré que ce soit pour que le petit puisse regarder sa télévision ou pour les grands agriculteurs pour que leurs exploitations fonctionnent.
Mon père avait la notion du service public et il était au service du public...il le disait souvent...tout le monde doit avoir son gaz et son électricité...on ne laisse pas les gens sans "jus"
Je l'ai déjà raconté, j'allais parfois avec mon père la nuit lors des dépannages...je vous avais raconté comment Roger le collègue de mon père montait au poteau la nuit...Monsieur Oudin était toujours présent lui aussi pour les dépannages de nuit... c'était le fine équipe Praira, Vasseaux et Oudin ... Mon père lui, entrait dans le poste 63000 comme à Noyale ... c'était un grand transformateur et à l'intérieur des gros disjoncteur qu'il remontait à deux mains...ce qui déclenchait des étincelles !!!
Dans la pièce il y avait un lit ...pour les nuits d'orage ou l'agent devait veiller sur le transformateur...
J'allais avec mon père pour qu'il sente que je comprenais son métier et pour lui monter qu'il n'était pas seul.
Je pense souvent à ces instants privilégiés de nos courses à l'électricité...il y avait entre nous deux comme une connivence ...
Des années plus tard, je passais mes nuits sur le terrain moi aussi....pas pour le même métier...une fois j'ai effectué un exercice terrain libre dans la région de Rouen...ma mission était trésorier du poste de sécurité et réparation...je devais intervenir pour chaque dégât causé à des tiers ou des édifices publiques par les unités militaires....j'arrivais avec le carnet de chèques et je payais les travaux ... la nuit j'étais sous une tente avec un téléphone...et, comme mon père, je devais partir à chaque alerte pour faire réparer les dégâts...et là je pensais à lui...
Nous avons tous eu des métiers qui nous ont bien occupés...mais les gars de l'EDF ...quel métier !!!

Si tu crois en ton destin...au Canigou



Je vous ai déjà raconté que je passais mes vacances avec les camps EDF ....la dernière année que j'en ai fait un, c'était un camp d'ado randonnée...c'est à dire que nous sommes partis d'Axe les Thermes en Ardèche pour aller jusqu'à Cerbère dans les Pyrénées atlantiques.... en passant par le Canigou....
Belle ambiance....de bons camarades mais ....il y avait un mais...j'en ai "bavé" ...la marche n'était pas mon truc...et la montée sur le Canigou...une horreur... je me suis dit JAMAIS PLUS JAMAIS !!!
J'aimais le football de l'USG et tous les autre sports mais marcher pendant 5 semaines dans les montagnes je n'avais plus envie de le faire !!!
C'était sans compter l'armée... et le stage de moniteur commando....  et le RAID !

Le raid est parti de Mont Louis par hélicoptère .... nous étions partis en chantant ..."si tu crois en ton destin...." l'hélicoptère nous a largué en pleine "cambrousse" il a donc fallu s'orienter avant d'entamer la mission qui était de prendre le port de Collioure.... nous avions une semaine de marche pour y arriver... et nous sommes passé par ce fameux Canigou !!! et je peux vous dire que je n'étais toujours pas copain avec la marche...
Pour un militaire, marcher c'est essentiel. Et ce stage de moniteur commando m'a appris à marcher et m'économiser ...reprendre sa respiration...ne pas allonger le pas trop souvent...faire des pauses intérieures sans s'arrêter de marcher...(la pause intérieure est de se fermer, ne plus penser et marcher comme un automate...vous ne vous rendez plus compte de l'effort...c'est une sorte de Yoga intellectuel) ..enfin moi c'était mon seul moyen de ne pas craquer. Je durais grâce aussi aux pastilles de sel qui se trouvaient dans les rations de combat ...elle retiennent l'eau dans le corps .... et un commando doit "être et durer "... pendant les marches, on prépare intérieurement la mission suivante ...
La montée vers le sommet du Canigou fut très difficile pour moi ...je me souvenait encore de ma randonnée EDF et j'essayais de ne pas montrer ma souffrance....quand vous avez 150 kms dans les jambes et qu'il faut monter chargé comme un mulet, vous souffrez....enfin je suis arrivé au camp de base ou nous avons dormi pour reposer nos jambes avant de redescendre vers la mer le lendemain...
Une dernière épreuve m'était destinée l'avant dernière journée du raid avant d'arriver à destination. Pour éviter les légionnaires chargés de nous pourchasser il a fallu faire un détour de nuit par une autre montée... "Retiens la nuit...." j'ai marché comme un automate dans cette montée en colimaçon ...je grimpais comme les cyclistes qui escaladent les cols du tour de France… arrivé à destination, j'ai été désigné pour monter la garde … une fatigue supplémentaire … on ne dors pas à la garde ...
Le lendemain nous avions 50 kms à faire en montagne sur des chemins escarpés avant de récupérer nos zodiaques sur une plage...

Et vous vous demandez pourquoi j'ai quitté le nid douillet de la banque ... pas moi car je me suis dépassé et je me suis surpris de ma résistance ... et quand vous faites ces séquences là ...vous avez l'impression que plus rien ne peux vous arriver.... et ..."si tu crois en ton destin..."

dimanche 17 février 2019

L’alarme de papa


Guise l'usine à gaz … notre belle demeure (merci Thierry pour la photo) je vous livre encore ici des grands souvenirs pour moi ...
Nous étions bien dans notre grande maison de l'usine à gaz boulevard Péquereau, Bill va bientôt devenir basketteur et escrimeur…le musicien n'est pas encore musicien…il aurait plutôt des talents cachés de peintre…il aime dessiner…les deux gamins s'entendent comme des larrons en foire … parfois je joue au football avec eux ...

Papa a un emploi important…sur le mur du couloir du haut, près de ma chambre une alarme a été installée…elle sonne la nuit quand une panne d'électricité survient dans le secteur de papa. Quand elle sonne toute la maison est réveillée, c'est le branle-bas de combat, Papa s'habille, maman s'installe au téléphone et répond aux usagers qui appellent l'EDF. C'est toujours la même réponse…”oui, ils sont partis réparer”

Parfois, quand l'alarme sonne alors que je n'ai pas de collège le lendemain matin.. papa me prends avec lui…nous passons chercher les deux électriciens de service et nous allons dans les campagnes à la recherche de fils électriques coupés. Papa entre dans le poste transformateur qu'il appelle 63 000 (pour le nombre de volts) je le suis…il coupe l'électricité de toute une région au très grand disjoncteur et les réparations peuvent commencer…Monsieur Vassaux monte au poteau comme un singe et répare le fil coupé….

Combien de fois j'ai suivi mon père été comme hiver…quel métier de marcher dans les champs, dans la neige, les yeux en l'air en suivant les fils électriques…quel métier tu faisais papa…. plusieurs années plus tard c'était moi qui marchait avec mon sac à dos et mon arme pour des exercices militaires … comme quoi … 

Commandos



Les commandos partent pour l'aventure....soleil couchant les salue...pour l'ennemi la vie sera très dure....

Quand j'étais jeune à Guise je grimpais partout...un arbre, une gouttière...tout était pour moi prétexte à grimper... je grimpais même le vieux gazomètre tout rouillé de l'usine à gaz dans notre cour...Je ne pensais pas qu'un jour mon métier serait de grimper...mais là ce fut une sacrée surprise...car n'est pas bon grimpeur qui veut...et moi je manquais singulièrement de bras!!! 
Mes qualités de bon guisard m'ont permises de me sortir de ce stage qui m'était promis à l'armée … Je vous raconte … 

A Belfort j'étais considéré comme sportif... Je battais régulièrement le record du parcours du combattant et je courais le 1500 m plusieurs fois dans une matinée, gagnant à chaque fois contre des hommes frais....si bien qu'on a voulu me faire passer un examen de sport à Fontainebleau. Il n'y avait qu'une seule place de disponible pour le régiment. J'ai du donc passer un concours contre un autre cadre considéré comme lui aussi très sportif. C'était Alain Salignac (RIP Alain, je viens d'apprendre ton décès ! toi le grand sportif qui m'a suivi de Verdun à Belfort en passant avec moi par Carpiagne) ...et lui était un vrai sportif...il avait fait de l'athlétisme alors que moi je n'avais fait que du football à l'USG ...alors en lancer du poids ou aux sauts en longueur ou en hauteur il était vraiment le plus fort...c'est donc lui qui est parti à Fontainebleau.
Pour me faire passer ma déception...le régiment a décidé de m'inscrire au brevet de moniteur commando. Collioure et Mont Louis...destinations de rêves qui ont tourné pour moi au cauchemar... Car là bas l'action était permanente...pas une minute de repos du lundi matin au samedi midi....on ne savait jamais où on allait dormir...les instructeurs appelaient nos séances des séquences!!! et les séquences duraient le temps qu'ils avaient choisi.
Oui ce fut dur...sauter...grimper...nager...skier... marcher sur des cables à 15 m du sol...marcher des nuits entières ...dormir dans des trous avec, comme seule couverture, un tapis de feuilles mortes...sous la pluie s'il le fallait...
Je ne peux pas tout raconter ici car il y en aurait trop à dire.....
Seuls quelques exemples....moi le grimpeur, j'ai raté mon grimpé de gouttière...je suis tombé d'en haut alors que j'essayais d'attraper une corniche qui m'aurait permis de finir mon grimpé...loupé ? mal noté!!!
Plusieurs fois pendant ces trois mois j'ai serré les dents, comme un bon guisard pour ne pas abandonner et faire honte à mon régiment.... et à mes amis de Guise ! j'ai gagné mon brevet de moniteur commando dans les dernières journées....
A la boxe j'ai mis KO deux de mes adversaires...20/20 en agressivité. Et au Raid qui a duré une semaine....(entre Mont Louis et Collioure) j'ai guidé mes camarades de nuit dans des endroits difficiles ce qui nous a évité d'être pris en otage par l'ennemi.
Nous avons terminé par une descente en rappel en face de la baie de Collioure... nous avons creusé la plage pour trouver les zodiaques...nous les avons gonflé et nous avons pagayé vers le port de Collioure pour prendre possession d'une partie de la ville ....comme des commandos !!! 
Quand je suis rentré à Guise il ne fallait plus me parler de grimper ni dans les arbres, ni les gouttières et ni sur le gazomètre rouillé!!! Dieu que notre ville de Guise est belle … même si àCollioures il y a la mer !!! 

Ô commandos le combat qui commence met dans nos âmes un baume d'espérance...
Peuvent pleuvoir grenades et gravats, notre victoire en aura plus d'éclat

samedi 16 février 2019

Le petit jardin du haut



 Il est des lieux dont on se souviendra toute notre vie...Ce lieux se trouve dans le pays de Monsieur Godin....
C'est un petit jardin, en haut de la rue qui mène à l'usine. On y entre par une petite porte en fer forgée. C'est l'endroit secret des amoureux de la nature…des amoureux tout court.

Combien de couples se sont créés ici? C'est un jardin d'agrément ou chaque banc a une histoire. C'est là que j'ai donné mon premier baiser et c'est certainement là que les amoureux de ce lieux l'on fait aussi.

Le soir, à la nuit tombée, nuit étoilée, dans la pénombre de la hutte en bois au toit de chaume ou du kiosque à musique qui a gardé tout son charme…de 1860…

Les allées montent, le chemin est accidenté….Les amoureux s'aiment et se cachent ici. Retiens ta nuit comme j'ai retenu la mienne et viens me rejoindre en toute amitié au jardin du haut. Toi tu sais ou il se trouve….ce jardin du haut…je t'y attends…

Marchons doucement, côte à côte, au milieu des fleurs, des couleurs et des senteurs. Parlons nous simplement…et asseyons nous sur ce banc…et parlons…Je t'en supplie…retiens ta nuit….

Souvenez vous de ces instants magiques vécus au Jardin du haut ...

Tintin sur le pont

Boulevard Péquereau juste avant l'usine à gaz, on passe sur le pont de l'Oise...donc je passais sans cesse dessus...départ au collège, retour du collège....promenade en ville... et chaque fois je regardais la rivière couler ...c'est beau une rivière qui coule...on pouvait apercevoir des poissons scintillants  descendre le courant...un après midi d'avril...il faisait beau... j'ai embrassé une belle jeune fille brune sur ce pont...grand souvenir.....J'ai toujours été attiré par les ponts...les histoires d'amour commencent souvent sur un pont...
Un pont c'est beau...celui de l'Oise n'était pas aussi beau que celui dont je vais vous parler .........

Quelques années plus tard je me suis occupé d'un pont en Bosnie...Quand je suis arrivé à Mostar en 1998 il avait été détruit...
Il était comme ça .... hebergeur image

Je vous avais raconté des détails de mon travail à Mostar (Bosnie) dans le cadre de la Division Multi nationale Sud Est (DMNSE) ...j'étais rédacteur au centre opérationnel et je devais rédiger un compte rendu journalier sur tous les évènements se passant sur le territoire...
Dans le cadre de ce compte rendu je suivais les travaux et opérations militaires en cours...(je ne citerais pas noms d'opérations de peur de livrer des secrets militaires) Pour les travaux je devais suivre l'avancement de la réparation du pont de Mostar...ce pont avait été détruit pendant la guerre de Bosnie. Ce pont était un symbole très important pour la ville ...de ce pont le fiancé devais plonger dans la rivière Neretva pour avoir le droit de se marier avec sa fiancée...plus de pont ...il fallait le réparer, et ce fut la mission de la division. Ce pont a été réparé à l'identique avec les pierres récupérées dans la rivière par les sapeurs hongrois du Génie ...je devais rendre compte de l'avancée des travaux et aider à la satisfaction des besoins exprimés par ces militaires bâtisseurs ...Quand je suis parti, la mission n'était pas encore terminée...mes successeurs ont vu le pont terminé...
Le voila ....

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j'ai participé à la reconstruction d'un pont d'amour...Comme quoi la vie nous réserve des bien des satisfactions …. 
A Guise aussi il y a un pont d'amour … les bosniaques ne le savaient pas …. je leur ai raconté … ils aiment la France !!! 

vendredi 15 février 2019

"L'action délivre de la peur" "Dans la vie faut pas s'en faire"

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Sarajevo, j'arrive au poste d'entrée de l'aéroport...les soldats de faction me reconnaissent mais me demandent mon laissez passer quand même...les ordres sont les ordres....mon conducteur me demande "c'est quoi que vous fredonniez major?" " Grenier c'est Dans la vie faut pas s'en faire  la chanson de Maurice Chevalier!"
Et mon esprit repart à Guise ...mes souvenirs sont vivaces...Depuis tout jeune, à chaque occasion dans laquelle j'étais en danger, je fredonnais cette chanson...elle me donnait du courage... elle m'aidait à vaincre ma peur et me donnait l'envie d'agir...Saint Exupéry écrivait "L'action délivre de la peur"
Quand je n'avais pas appris une leçon et que l'interrogation écrite se précisait...je fredonnais "dans la vie..." et oublié le zéro de mademoiselle Curt...Quand j'ai été exclu du collège pour avoir lancé une boulette de papier sur les lunettes de la professeur d'anglais, je fredonnais cette chanson avant d'arriver à l'usine à gaz...accompagné par un surveillant…. Quand j'allais à la Poste à pied pour verser l'argent de la banque ...je chantais en moi même "dans la vie..."
Plus tard à l'armée, j'ai eu bien souvent l'occasion de me chanter ce morceau ..." toutes ces p'tites misères seront passagères..."
A Belfort, perdu de nuit dans une pinède avec mon groupe..."tout ça s'arrangera..." et ça s'était arrangé...j'ai lancé une fusée éclairante et mon lieutenant m'a guidé à la radio....
A Margival, ma première punition (un bon soldat doit toujours avoir été au moins une fois puni) m'a fait chanter à tue tête en rentrant à la maison...j'étais pourtant bien triste d'avoir été puni !
A Noyon, chaque midi à la chaine de l'ordinaire .... je me disais "pourvu qu'il y ait assez à manger pour les soldats...on s'est peut être trompé dans les quantités???" et je me chantais en voyant les plats se vider et les soldats continuer à défiler à la chaine...
Beaucoup de stress dans une vie militaire...ce stress ne doit pas se remarquer ...alors on fredonne...
Que de souvenirs reviennent à ces évocations...
De même à Rajovac...soudain, alerte noire...un soldat de garde a été tué ...tout le monde doit mettre son gilet pare éclats qui pèse une tonne  (plus lourd que l'armure du chevalier Bayard) j'ai fredonné et j'ai pensé aussi à Saint Exupéry " L'action délivre de la peur" quand on est dans l'action on oublie ses peurs...."Dans la vie fait pas s'en faire..."Et Guise restait dans ma mémoire … Melle Curt … "dans la vie faut pas s'en faire …"

Sortie de route entre Guise et Buironfosse



 Ce vendredi, peu avant midi, un véhicule avec trois personnes à son bord a fait une sortie de route, sur la RD 1029 avant Buironfosse en venant de Guise. La voiture a fini sa course dans le fossé. Les passagers, un homme, sa femme et leur petit-fils originaires de Wignehies (59), sont indemnes. Le conducteur âgé de 70 ans se serait endormi au volant. Il a été soumis à l’alcootest qui s’est avéré négatif. La circulation ……………………   LIRE LA SUITE DANS LE JOURNAL L'AISNE NOUVELLE ………  Sortie de route entre Guise et Buironfosse http://www.aisnenouvelle.fr/85161/article/2019-02-15/sortie-de-route-entre-guise-et-buironfosse

La secrétaire de chez Godin et l'attente...



Je reviens à la Société Générale...mon travail me plaisait...mais comme je l'ai dit j'étais trop jeune et trop réactif pour ce métier....
Je m'efforçais chaque jour de terminer mon travail à l'heure pour ne pas pénaliser mes collègues...je me rends compte aujourd'hui que je devais les agacer quand mon portefeuille n'était pas juste...Petit à petit je me suis organisé pour être à l'heure....je prenais de l'avance sur le portefeuille...un ou deux chèques déposés en fin de journée n'étaient pas graves...c'était juste une addition à refaire ...
Mais mon cauchemar était ailleurs....Godin...!!!
Une fois par semaine en moyenne parfois 10 jours, elle arrivait sous forme de cauchemar...la secrétaire de chez Godin déposait une pile d'effets de commerce à escompter...elle venait toujours à trois minutes de la fermeture...et c'était pour moi une heure de travail ...car il fallait traiter ces effets immédiatement...Godin était la grosse entreprise et la banque était fière de l'avoir comme cliente...alors il ne fallait pas trainer...non seulement j'étais condamné à travailler, refaire mon portefeuille qui était terminé et juste...mais tout le monde était pénalisé car il fallait m'attendre pour partir...
Je rêvais de la secrétaire la nuit...elle m'inondait d'effets de commerce que j'escomptait jusqu'au petit matin...Je la revois encore...je me souviens de son petit sourire quand elle entrait dans la banque...et nous nous devions de lui sourire également....alors qu'intérieurement je bouillais...
L'attente de la délivrance est cruelle...attendre pour partir m'était devenu insupportable...J'ai connu plusieurs années plus tard les mêmes sentiments...Attendre le bon vouloir d'un chef pour partir....Faire signer le courrier pour que votre travail soit terminé...ce qui vous autorisait à partir...A Mostar, en Bosnie je ne pouvais pas partir le soir sans que le Compte Rendu Quotidien ne soit signé par le colonel chef du centre opérationnel... Je faisais donc le siège de son bureau pour qu'il signe...il avait toujours quelque chose de plus important à traiter avant moi...Un jour je lui ai fait comprendre que l'attente qu'il m'imposait, alors que mon travail était terminé, me dérangeait...il a compris et pendant les quatre mois qu'il nous restait à travailler ensemble il a mis un point d'honneur à signer mon CRQ le plus tôt possible...Il me demandait "Major c'est bon ?" j'entrais donc dans son bureau avec un grand sourire et mon signataire.....le CRQ signé je pouvais disposer....Merci mon colonel !!!
Comme quoi des situations se renouvellent au cours d'une vie !!!! …. et les expériences passées nous servent de références … l'apprentissage de ma vie … Godin s'est aussi occupé !

jeudi 14 février 2019

Les gilets jaunes de l’Aisne rassemblés dimanche à Guise


Ce dimanche, les gilets jaunes de Guise invitent leurs homologues du département à se joindre à eux pour un « grand rassemblement », déclaré en mairie, qui aura lieu place Lesur, sur le parking côté salle des fêtes. Il sera d’ailleurs interdit d’y stationner, par arrêté municipal, du dimanche à partir de minuit jusqu’au lendemain à 8 heures.

Ce rassemblement est prévu de 8 à 18 heures et sera ponctué de deux marches qui emprunteront le même itinéraire : départ place Lesur, rue Camille-Desmoulins, place de la Poterne, rue des Dîmes, boulevard Péquereau, place d’Armes, place Louis-Meurisse, rue Sadi-Carnot, place du Familistère, rue André-Godin puis retour à la place Lesur en passant par la place d’Armes et la rue Alfred-Cholet. Le premier départ aura lieu à 10 heures et le second à 14 heures. Une restauration sera prévue sur place.

Peu de commerçants répondent présent



Le but de cette manifestation est de montrer que « nous sommes toujours présents à Guise comme ailleurs
», soutiennent les quatre organisateurs Fabienne Victorice, Olivier Petit, Olivier Mahieux et Ambre Opale. Et pour en quelque sorte « fêter les 3 mois de mobilisation   », qui selon eux va encore durer. « Les prix sont repartis à la hausse que ce soit le carburant, l’électricité, les produits de consommation. »

Mais il leur semblait aussi important d’y adjoindre les commerçants pour apaiser les relations locales. « C’est aussi pour qu’ils puissent venir que le rassemblement a lieu dimanche et non samedi. Des rumeurs couraient comme quoi certains commerçants voulaient en découdre au rond-point », explique l’un des organisateurs, lors de la dernière réunion de préparation. Il insiste : « Nous ne sommes pas là pour leur nuire et nous sommes………….. LIRE LA SUITE DANS LE JOURNAL L'AISNE NOUVELLE ……….. Les gilets jaunes de l’Aisne rassemblés dimanche à Guise http://www.aisnenouvelle.fr/85121/article/2019-02-14/un-dimanche-jaune-place-lesur-guise