dimanche 31 mars 2019

Analaïda

Voila la vue que j'avais depuis la fenêtre du bar d'Analaïda


La place Lesur est bien loin d'ici ….
Rajovac Batgen IFOR (bataillon du Génie) ….
Rajovac est une ancienne base d'hélicoptère serbe...quand je suis arrivé le 6° REG (régiment du génie de la légion étrangère) a déjà bien travaillé sur le site... le bâtiment dans lequel nous allons logé est criblé de balles...il n'y a plus de carreaux aux fenêtres...elles ont été remplacées par des films plastiques transparents...
Je loge dans une chambre avec l'adjudant chef trésorier du 3°génie de Charleville... Un bon sous officier très sympathique...au même étage, nous avons le bar de la compagnie...donc pas besoin de prendre la route après avoir bu pour rentrer chez nous....et au bar il y a la serveuse Analaïda...très jeune, assez forte, et une joie de vivre que je n'ai jamais rencontré ailleurs...elle était "légère comme un papillon" disait la chanson et elle nous servait à boire...Analaïda était comme ses consoeurs...elle cherchait le militaire français qui la sortirait de cette guerre (j'espère qu'elle l'a trouvé) ...pendant les 5 mois que je suis resté elle n'a trouvé personne ...peut être qu'un militaire d'Angers de notre relève a succombé à son charme...il y avait beaucoup d'exotisme en elle... les petits soldats l'aimaient beaucoup...
Plusieurs filles ont pu venir en France avec des soldats de notre bataillon...nous en étions content pour elles ...
Elle me taquinait souvent en m'inventant des conquêtes ...on en riait...parfois je luis donnais des paquets de cigarettes...pour nous ils étaient détaxés...et pour elle qui les revendait dans sa rue...le prix d'un paquet lui faisait le salaire de 5 jours pour vivre...
Mais Rajovac, ce n'était pas que le bar de la compagnie... nous avons vécu des drames qu'il est difficile de raconter ici sans dévoiler de secrets militaires...la vie en opération extérieure est difficile à vivre psychologiquement...quand vous êtes en face d'un décès...vous cogitez ...peut être que votre tour sera le lendemain...c'est pour ça que le soir chez Analaïda nous ne nous privions pas de chanter et de rire...en attendant le lendemain...
Quand je suis parti pour aller à l'aéroport...heureux de rentrer chez moi...Analaïda nous attendait à la sortie du bâtiment ...un mouchoir blanc à la main...elle séchait ses larmes ...et agitait son mouchoir en signe d'adieu...
Deux ans plus tard je suis revenu pendant deux heures à Rajovac... je suis allé voir au bar de la compagnie...il avait disparu...notre batiment était un hôpital de l'armée allemande... je n'ai pas revu Analaïda...

samedi 30 mars 2019

Le SICF


Je me vois encore à Guise sur la place Lesur … que de chemin parcouru...

Dans les bois de la Champagne... le métier pour lequel j'ai été désigné en arrivant à l'état major de la 10°DB à Chalons...
J'avais été recruté par le chef d'état major qui m'avait téléphoné chez moi en Allemagne..."vous n'avez rien contre l'informatique Major? "
Je lui ai répondu que non...
"vendu !"
ça voulais dire qu'il me prenait avec lui à Chalons

Je  rampe dans la boue dans le noir….Comment en suis je arrivé là?

C’est le SICF (système informatique de commandement des forces). Il faut amener les ordinateurs sur le terrain et les assembler en réseaux dans des véhicules de l’avant blindé (VAB) PC. Le centre opérationnel (CO) de la division est composé de quatre VAV disposés en étoile et assemblés par des tentes. Et un CO s’installe de nuit. Il faut faire passer les câbles réseau et RVB (rouge, vert, blanc) sous les véhicules blindés et quand il pleut dans les sous bois les hommes rampent dans la boue. Qui a dit que l’informatique était un métier propre.
J'ai appris à câbler et mettre en route le SICF. Je sais aussi le décabler à la vitesse grand V, car un CO de division bascule d’emplacement en emplacement pour suivre au plus près ses troupes. Les pilotes de VAB ne s’occupent pas  de savoir si un cable est resté branché sur le véhicule. Ils démarrent dès qu’ils sont prêts! GO !!!
Des exercices comme celui ci, j'en ferais jusqu’en  fin 1993. j'aurais toujours des félicitations car, même si je n'y connaissais rien en informatique, j'ai vite appris et je m'y suis bien mis. J'ai appris à parler le langage Unix qui sert de base au fonctionnement du SICF. Mais le travail ne me plaît pas. Passer un concours de major, terminer troisième national pour se retrouver à ramper dans la boue sous les VAB, je ne l’accepte pas.
 Je projette de quitter l’armée.
C'est une décision lourde de conséquences...
Je m'en suis ouvert au Chef d'état major ...
Il a compris...connais ma vie militaire...et a jugé que j'avais rempli ma mission et que je devais passer à autre chose... "dès le 2 janvier vous êtes affecté au bureau logistique "
Youpi pour moi...et les 4 ans restant à Chalons seront effectués dans ce bureau …


Un professionnel à Guise !



Beaucoup de souvenirs sur le football à Guise  me reviennent... au fil du temps...normal je ne vivais que football dans ma jeunesse...
Je ne sais pas si certains se souviennent mais une année la promotion d'honneur a changé de formule et Guise s'est retrouvé dans un groupe Aisne Marne Ardennes ce qui a fait que l'USG jouait dans les Ardennes où je suis né.
 L'année d'avant j'étais allé à Sedan voir Sedan Rennes avec mon oncle Bernard. Dans la tribune, derrière nous, il y avait un grand joueur, Roger Marche, l'ancien arrière international du Stade de Reims...(61 sélections et la fameuse épopée de 1958) il parlait beaucoup et faisait des commentaires... je ne savais pas ce jour là que j'allais le revoir au Coq Hardy.
Roger Marche qui n'était plus professionnel avait signé une licence au club de Mohon dans la banlieue de Charleville. Mohon était dans la poule de Guise et quand ils sont venus jouer au Coq Hardy avec Marche, je n'aurais pas raté ce match pour rien au monde.
Dans l'équipe de Guise il y avait un petit ailier droit très véloce...il jouait très bien Guyot(si je me souviens de son nom) il jouait si bien que pendant le match contre Mohon, sur une balle haute il a sauté en même temps que Roger Marche, sa tête a heurté l'arcade du joueur professionnel provoquant une grosse hémorragie...Je ne me souviens plus du score du match...pour moi ce n'était pas important....j'avais vu Marche jouer... et il jouais bien...il avait un coup de pied puissant...qui allait d'un bout à l'autre du terrain...impressionnant !!!
Ce ne fut pas la première fois que j'ai croisé un footballeur professionnel...je me souviens...Jean Michel va se souvenir aussi...
Belfort...1970 ...je suis chargé de l'incorporation des jeunes recrues au foyer du soldat du 35°RIMECA au quartier Friedrich. Le matin, je reçois un appel téléphonique du capitaine Glinec...mission : aller chercher une recrue spéciale au poste de police(on disait comme ça à l'époque) Je vais donc accueillir un petit jeune homme ...." je m'appelle Pierre Lechantre et je suis professionnel à Sochaux!
Je ne réponds pas ...Je lui demande simplement de me suivre...arrivé au foyer il me dit "je suis le fils de Jean Lechantre du LOSQ" je lui répond que moi je suis le sergent Praira et que je ne connais pas son père. Il a l'air déçu ...et pendant un mois j'ai eu à charge de former le soldat Lechantre ..cours particuliers après les matchs et avant les entrainements...en moi même je me disais que ça ne lui servirait à rien dans sa vie de footballeur...une complicité nous a vite animée et j'étais invité aux matchs à Sochaux dans la grande tribune ...le capitaine et moi nous l'encouragions "allez Pierrot !!!"
Pierre Lechantre est aujourd'hui entraineur en Afrique ...bon vent Pierrot !

vendredi 29 mars 2019

Le drapeau de Sarajevo


Voici toujours des épisode de la vie militaire… j'ai revu mes années guisardes  .et des épisodes  militaires me reviennent ... je les revois dans mes songes....
SARAJEVO :
J'étais, parallèlement à mon emploi d'adjoint au directeur des services financiers, président des sous-officiers de la compagnie de commandement et de logistique (CCL) et à ce titre, j'étais responsable de l'ambiance. Mais plus le temps passait sur le territoire bosniaque, l'ambiance se dégradait... l'éloignement familial y était pour beaucoup... les liaisons téléphoniques avec la France étaient rares et chères...Rien n’y fait, les repas de corps ou l’on chante à boire, les pots de cohésion du week end entre deux missions non plus ne redonnent pas le moral. Et voici que personne ne veut verser les 10 deutschmark que j'ai demandé à chacun pour faire un cadeau de fin de mandat au capitaine commandant la compagnie...c'est la tradition... on lui offre la réplique en miniature du drapeau de la compagnie... je ne vais pas me démonter...il me faut l'argent pour le cadeau... je vais donc parler à tous ! Pour avoir tout le monde, j'organise un pot.
Le jour du pot, avant de boire, le président doit faire un discours... je commence à parler ... et là, je suis virulent..."ce serait la première fois qu’un capitaine quittant son commandement n’aurait pas son cadeau, vous ne voulez pas payer et bien moi le major Francis je vous dit que la capitaine aura son cadeau! quitte à le payer moi même!!! on gagne assez ici pour faire ce sacrifice mais il ne sera pas dit que je laisserais partir le capitaine sans cadeau. Maintenant on peur boire un coup, la main dessus!!! »
La main dessus, ça veut dire "à la votre"
Personne n'a commenté, mais dès le lendemain, l'argent a commencé à arriver...certains on même versés plus que les 10 DM demandés...si bien que le lieutenant adjoint du capitaine a pu lui aussi recevoir un cadeau.
Le capitaine est parti en France avec son cadeau ...nous étions tous les deux assis dans le hall d'attente de l'aéroport de Sarajevo... il était très ému d'avoir reçu ce cadeau...! il n'a jamais su que j'avais "soufflé dans les bronches" des sous officiers de la compagnie pour pouvoir lui offrir ce drapeau.
J'ai revu le capitaine une fois dans ma carrière...c'était à Compiègne à l'école d'Etat major....

Hôtel de France (Guise) et ceux de Belfort



Je passe en revue mes souvenirs guisards....
Trois hôtels me reviennent en mémoire...un à Guise, deux autres à Belfort...
Je me souviens de l'hôtel de France sur la place d'Armes...juste à côté de la poste...
En bas, le bar...grand bar...la patronne, une maitresse femme, qui n'hésitait pas à offrir un verre ou un café à ses meilleurs clients… c'était Juliette 
Au fond du bar, à gauche, la place des jeunes avec le flipper...avec mes camarades nous refaisions le monde autour d'un lait fraise....
J'ai mangé à l'hôtel de France quand je travaillais à la banque et que mes parents étaient partis en vacances...c'est la patronne elle même qui venait me servir à table...elle avait un accent du Sud Ouest qui sentait bon comme sa cuisine....merveilleux souvenir...VOUS AVEZ CONNU CET HOTEL?

Cet hôtel de Belfort je l'ai connu car les patrons avaient de merveilleuses filles...
Corne c'était l'hôtel de luxe sur une place près de la préfecture et du mess ...Je passais donc tous les midi et tous les soir à proximité...je n'entrais pas ...trop timide...les jeunes filles je les voyais dehors...elles me saluaient quand elles m'apercevaient...Blondes très clair...elles étaient aussi gentilles qu'elles étaient jolies...elles m'intimidaient...donc j'ai toujours passé mon chemin. Je n'ai dîné qu'une seule fois dans cet hôtel pour un repas de section....un soir d'hiver...grand souvenir......je n'ai eu d'yeux que pour elles !!! Le repas ? ne me demandez pas je ne m'en souviens plus....les demoiselles si je me souviens ....

Le deuxième hôtel de Belfort était cher à mon cœur. C'est là que travaillait ma meilleure copine. L'hôtel était situé en face du centre médical de garnison....j'étais rarement malade mais je me trouvais souvent une mission dans le secteur...histoire d'aller boire un café avec ma copine...elle servait au bar, au restaurant et nettoyait les chambres...elle faisait tout ....et avec le sourire....Je regrette seulement de ne pas l'avoir vue avant de partir de Belfort ...elle était malade....mais je me souviens de l'hôtel et d'elle ....

jeudi 28 mars 2019

Le pont de Mostar ...le pont d'Amour... Guise


Avant en 1998





APRES EN 1999/2000




Le pont d'Amour Guise

J'ai toujours été attiré par les ponts...les histoires d'amour commencent souvent sur un pont

Quand je suis arrivé à Mostar en 1998 il avait été détruit...par la guerre... nous étions là pour empêcher une autre guerre...et réparer les dégâts ....Je devrais vous raconter des détails de mon travail à Mostar (Bosnie) dans le cadre de la Division Multi nationale Sud Est (DMNSE) ...j'étais rédacteur au centre opérationnel et je devais rédiger un compte rendu journalier sur tous les évènements se passant sur le territoire...
La moindre maison qui brulait devait être relatée et l'envoi de troupe pour protéger les habitants faisaient l'objet d'un compte rendu à l'OTAN et au ministère de la Défense à Paris... de même que les visites de personnalités sur le territoire bosniaque devaient être signalés ...comme Michel Platini par exemple qui avait débarqué à Sarajevo...J'étais donc comme un correspondant de guerre... allant à la pêche aux informations militaires...(je n'avais pas que cette mission...j'avais également la situation journalière informatique à expédier chaque jour sur le système informatique du commandement (SICF) )Dans le cadre de ce compte rendu je suivais les travaux et opérations militaires en cours...(je ne citerais pas noms d'opérations de peur de livrer des secrets militaires) Pour les travaux je devais suivre l'avancement de la réparation du pont de Mostar...ce pont avait été détruit pendant la guerre de Bosnie. Ce pont était un symbole très important pour la ville ...de ce pont le fiancé devais plonger dans la rivière Neretva pour avoir le droit de se marier avec sa fiancée...plus de pont ...il fallait le réparer, et ce fut la mission de la division. Ce pont a été réparé à l'identique avec les pierres récupérées dans la rivière par les sapeurs hongrois du Génie ...je devais rendre compte de l'avancée des travaux et aider à la satisfaction des besoins exprimés par ces militaires bâtisseur ...Quand je suis parti la mission n'était pas encore terminée...mes successeurs ont vu le pont terminé…
A guise il existe le pont d'Amour....j'ai participé à la reconstruction d'un pont d'amour...Comme quoi la vie nous réserve des similitudes....

USG Finale départementale ...oui messieurs!!!



Je vous avais dit que je raconterais la finale du championnat de l'Aisne Junior à Aulnois sous Laon...me voici donc avec ce souvenir qui fut une vraie frustration pour moi !
Ceux qui ont vécu cette journée de football doivent s'en souvenir comme moi....
Les juniors de l'Aisne étaient partagés en poules...à la fin de la saison, les premiers de chaque poule accèdent à la finale départementale qui est organisée en tournoi à élimination directe.
Alors que j'étais encore cadet, j'ai été convoqué pour participer à cette finale...le dirigeant qui nous accompagnait m'avait promis que je rentrerais sur le terrain en cours de jeu....me disant que les juniors avaient gagné le droit de disputer cette finale...c'était à eux de jouer en priorité...moi j'étais là comme remplaçant et homme frais en cas de problème d'un joueur...
Il fallait gagner le premier match pour accéder au second tour...nous avons regardé le match d'ouverture ou Beautor, avec ses maillots aux couleurs de la juve, jouait contre une équipe dont je ne me souviens plus le nom de la ville. Dans les rangs de Beautor il y avait un joueur exceptionnel qui s'appelait Dos Santos...il faisait ce qu'il voulait avec le ballon...j'étais vraiment admiratif ! Beautor a gagné !
A Guise de gagner son match pour jouer contre eux....
Les Guisards emmenés par Jean Luc ont été paralysés par l'enjeu...j'étais sur le banc des remplaçants, j'analysais le jeu de l'arrière droit adverse pour pouvoir le déborder si je devais entrer en cours de jeu...je regardais ses défauts et ses qualités de jeu...Guise perdait et il fallait réagir....je jetais des coups d'œil à notre dirigeant qui me faisait signe que non ...ça voulait dire que je ne rentrerais pas sur le terrain...j'avais pourtant la solution pour renverser le match !
Guise a perdu...je ne suis pas entré en cours de jeu et nous sommes repartis vers notre bonne ville de Guise...moi frustré de ne pas avoir joué et mes camarades juniors déçus de leur prestation...ils avaient pourtant une belle équipe !!!
Ces souvenirs sont douloureux  pour le sportif que je suis ...alors les gars de l'USG de l'époque, si vous vous souvenez ...on dira que c'était des bons moments...et aller en finale départementale ce n'est pas arrivé à tout le monde...vous pouvez être fiers et il faut le dire ...moi je l'écris ....
Je viens d'apprendre que Jean Luc avait eu des soucis de santé et qu'il est décédé … il jouait tellement bien !!! j'en suis triste !

mercredi 27 mars 2019

Le bal et les Oscars


Je me souviens de périodes de ma vie militaire...il y a des bons moments et des mauvais moments mais c'est la vie de chacun d'avoir des hauts et des bas...
Je vous les raconte dans le désordre au fur et à mesure qu'ils me reviennent...

Je suis à l'état major des FFA à Baden Baden...
Je sors de chez le chef d’état major heureux de l’entretien... je viens d'être conforté dans ma fonction de membre de l'amicale ... je vais donc continuer à amuser mes collègues...
L’association de loisirs prépare le bal de fin d’année. Il faut trouver des animations autour de cette manifestation de prestige et je suis consulté pour des idées d’animation. Lors d’une réunion il est décidé de monter un spectacle dans le style de la remise des Oscars du cinéma. Ils vont créer les oscars du Corps d’Armée. Des officiers et sous officiers seront nominés au titre avec comme étiquette un film collant à leur personnage. Par exemple la Capitaine chargée du nucléaire sera nominée pour le film « Hiroshima mon amour » ou moi je le serais pour « Le lauréat » à cause de ma réussite au concours des majors. Il faut trouver l’objet qui représentera l’Oscar…Ce sera un Donald en bois fabriqué par le casernement.
Le soir du bal, dans les salons de Latour d’Auvergne », le cercle officiers,  les dames sont habillées comme des princesses, les hommes en costumes sobres et les bises mains sont de rigueur. Je suis un peu intimidé dans ce monde inconnu. Un table est réservée pour le bureau, ils sont donc avec des gens qu’ils connaissent. Le moment de célébrer les Oscars arrive. J'ai été désigné pour annoncer les nominés. je m’acquitte de ma tâche sans fautes.
J'ai même réussi à donner un oscar à mon capitaine féminin (la sportive...souvenez vous des courses d'orientation) pour le film "Hiroshima mon amour" Elle en était toute "chose"
 La soirée est une réussite...nous seront félicités par le général....et chacun va rentrer chez lui heureux des merveilleux moments passés en commun.
Il y avait parfois des bals de garnison comme celui ci où les toilettes des épouses étaient superbes… si belles que je m'en souviens encore … 

A la fin c'est 7-0 !!!


J'ai parlé dernièrement de Clément l'ancien capitaine de l'USG...Clément c'était la génération précédente à la mienne...j'aimerais vous parler aujourd'hui de Jean Luc....lui était de ma génération...un an plus âgé que moi, il était déjà junior quand j'étais encore cadet...mais comme je jouais souvent avec les juniors...je jouais donc avec lui.
Il était aussi grand que j'étais petit ... et comme les grands, il jouait avec lenteur...mais ses passes étaient si précises qu'elles m'arrivaient sur le pied ...combien de buts j'ai marqué sur des passes lumineuses de Jean Luc. On en a gagné des matchs ...mais on a perdu aussi...celui qui reste dans ma mémoire, c'est le match que nous avons perdu 7-0 à Soissons...Aujourd'hui je passe plusieurs fois par jour devant ce stade (que j'ai toujours appelé "stade de la honte") et ce souvenir cuisant me revient à chaque fois...Le stade était superbe... nous avions été impressionnés par l'affluence des spectateurs...nous n'avions pas l'habitude de jouer devant autant de monde... les soissonnais étaient plus grands que nous...ils jouaient juste et se trouvaient les yeux fermés...on a pas touché le ballon...à la fin c'est 7-0 !!!
Je vous raconterais un autre jour la finale du championnat de l'Aisne que les juniors avaient joué à Aulnois sous Laon.
Jean Luc si tu te souviens de moi...tu vois que je me souviens de toi...on était jeune et on courrait vite...rappelle toi de nos entrainements au Coq Hardy...

mardi 26 mars 2019

Le piège des filles ...



Cette histoire, moi seul la connais et les deux autres acteurs (actrices), si elles me lisent se souviendront de ce petit jeu qui a dû bien les amuser...je tairais leur prénoms et noms...on ne les reconnaitra pas...elles seules se reconnaitront...je ne leur en veut pas...Tout ce que je peux dire c'est qu'elles habitaient au Familistère...donc qui dit Familistère  semblait dire "pas touche à nos filles" à cette époque.... ce que les non familistériens pensaient ces années là …
J'aimais bien une de ces jeunes filles de ma classe du collège ...malheureusement pour moi, j'étais indifférent pour cette  jeune fille ..dans son esprit, nous étions jeunes et elle me donnait simplement son amitié...
Elle a donc employé un subterfuge pour se débarrasser de mon empressement à son égard. Il fallait y penser!!! Elle a demandé à une de ses camarades de me faire croire qu'elle m'aimait... et qu'on sortirait ensemble...la jeune fille était très agréable à fréquenter...j'ai accepté sa proposition de partager sa compagnie et j'oubliais donc la jeune fille qui ne voulait pas de moi.  Je ne quittais donc plus ma nouvelle copine…. 
Fallait-il être bête pour tomber dans ce piège grossier !!!
La suite ? la chute...la honte...Alors que tous mes amis me voyaient accroché à cette fille... elle avait pris un fiancé ...et un vrai ! Si vrai que quand j'ai quitté la ville plusieurs années plus tard, elle était encore avec lui...l'homme ne pouvait être que dans la confidence... Je me suis consolé en comparant le physique du jeune homme au mien...j'avais largement le dessus...mais la grande amitié ce n'est pas le physique Francis ! c'est l'intelligence, l'esprit et la grâce...la capacité à transporter intellectuellement l'autre...c'est naturel...et moi je n'avais rien de tout ça...j'avais d'autres qualités mais pas celles que ce gars là avaient.
Je ne vous en veux pas mesdames...vous m'avez donné une belle  leçon...je la méritais et je vous en remercie, car toute leçon nous fait avancer...mais sachez toutes les deux que vous étiez bien agréables à côtoyer !
Merci et continuez à être heureuses...

Dans mes souvenirs... le Maroille ...




TOUT LE MONDE SE SOUVIENT...

de la pâtisserie Buridant...

et de son gâteau "le Maroille"

unique !
Et ce Maroille, il reste dans mes souvenirs ……….

lundi 25 mars 2019

"Retiens la nuit"

Un peu de poésie...

Il est des lieux dont on se souviendra toute notre vie...Ce lieu se trouve dans le pays de Monsieur Godin....
C'est un petit jardin, en haut de la rue qui mène à l'usine. On y entre par une petite porte en fer forgée. C'est l'endroit secret des amoureux de la nature…des amoureux tout court.

Combien de couples se sont créés ici? C'est un jardin d'agrément ou chaque banc a une histoire. C'est là que j'ai donné mon premier rendez vous et c'est certainement là que les amoureux de ce lieux l'on fait aussi.

Le soir, à la nuit tombée, nuit étoilée, dans la pénombre de la hutte en bois au toit de chaume ou du kiosque à musique qui a gardé tout son charme…de 1860…

Les allées montent, le chemin est accidenté….Les amoureux s'aiment et se cachent ici. Retiens ta nuit comme j'ai retenu la mienne et viens me rejoindre en toute amitié au jardin du haut. Toi tu sais ou il se trouve….ce jardin du haut…je t'y attends…

Marchons doucement, côte à côte, au milieu des fleurs, des couleurs et des senteurs. Parlons nous simplement…et asseyons nous sur ce banc…et parlons…Je t'en supplie…retiens ta nuit….

Il y a 52 ans ....



 C'était en Octobre...il y a 52 ans...on est un samedi... et lundi je pars vers mon rêve...Verdun....
Je suis toujours à Guise...je vais essayer de revisiter la ville avant de la quitter...dans ma tête c'était pour toujours...mais je reviendrais ...
Ce samedi, je vais essayer de voir le plus de monde possible...parler, évoquer des souvenirs, raconter ce que je vais faire...je suis allé sur la place d'Armes...j'ai regardé dans le magasin Brémard...quelle belle enseigne ! toujours beaucoup de monde à l'intérieur ... et j'ai décidé d'aller à la salle des fête le soir...pour voir une dernière fois mes amis...
Ce soir là je suis resté seul dans la salle à regarder les autres danser et s'amuser...ce n'était plus pour moi...dans moins de 48 heures je serais militaire!

 29 Octobre...il y a 52 ans...c'est mon dernier dimanche de liberté.
Je vais aller faire un tour le matin à l'hôtel de France à côté de la Poste...j'ai fait un flipper ...mais le cœur n'y est pas ...mon esprit est déjà à Verdun...je serais un héros...je pense...
Je vais aller voir une dernière fois la place Lesur...son kiosque à musique...le gymnase ou je jouais au handball...ou mon petit frère jouait au basket...que de souvenirs sur cette place !!! au fond ...le collège...et encore des souvenirs...la nuit sera calme ...

30 Octobre...il y a 52 ans... cette fois c'est aujourd'hui...pas d'adieux déchirants...je suis parti comme si j'allais revenir demain...j'avais deux sentiments en moi...le bonheur de partir à l'aventure...et la tristesse de quitter les miens… mais je reviendrais en héros !
Je suis entré à l'armée...j'ai quitté Guise...mais je reviendrais … oui je reviendrais … 
35 années plus tard ma carrière en activité s'est terminée avec la satisfaction du devoir accompli… je ne suis pas un héros… non …  et pendant toutes ces années j'ai eu Guise en tête...j'ai pensé à vous...puisque j'écris sur Guise encore et encore .......

dimanche 24 mars 2019

Le terrain ...y a rien de meilleur !


Ma vie militaire a été intense et riche en expériences diverses.... de mes origines bancaires l'armée a fait de moi un comptable ...J'étais donc condamné à avoir des postes de comptable ou de gestionnaire à cause de mon ancien emploi d'employé de banque à la Société Générale de Guise. Que ce soit à Margival, Noyon ou Folembray j'ai été comptable et gestionnaire.
Arrivé à Baden Baden, j'étais rédacteur au bureau Finances Budget de l'état major du Corps d'Armée. J'avais donc un emploi au sommet de la fonction financière militaire. J'aurais pu me contenter de gérer les économies d'énergies des forces françaises en Allemagne mais le terrain et l'instruction me manquait terriblement !
Un jour (jean michel va rire...lui qui me surnommait "la fouine") je suis tombé "par hasard" sur un message intéressant... (j'étais toujours dans les secrétariats à l'affut du moindre renseignement...je fouinais ). Le message était une demande de volontariat d'un cadre pour occuper pendant un mois le poste de chef de peloton à l'escadron d'instruction du 20°Régiment du train de Baden. Cette occasion était trop belle pour moi... je suis allé voir mon colonel pour me porter volontaire. Et c'est comme ça que j'ai refait pendant un mois les classes aux appelés du contingent. Et je vous prie de croire que je me suis éclaté... Entre le chant, les sorties terrain pour l'apprentissage du combat et les séances de parcours du combattant ... je me suis donné à fond alors que mes camarades de l'état major se demandaient ce qui me faisait bien courir au lieu de rester "planqué" dans mon bureau à compter les kwh des régiments !
Une belle période pour moi qui m'a ramené en pensée vers mon ancien régiment de Belfort.
Trop courte ...un mois seulement ... et je suis retourné dans mon bureau et mes KWH .... (pour un fils d'agent EDF ...normal )

Le garage de Monsieur Donnay



J'avais 14 ans...je m'en souviens comme si c'était hier...
Quand je dis que j'ai fait des bêtises à Guise...celle là en était une sacrée...de bêtise...
Ce sont les vacances scolaires et il faut que j'apprenne le travail...je dois savoir ce que ressentent les gens qui se lèvent le matin pour aller travailler. Monsieur Donnay a accepté de me faire travailler dans son garage pour ces 15 jours de vacances. Je n'y connais rien mais j'apprendrais !
J'ai appris ...oui ! Rodage de soupapes...j'en ai fait pas mal... servir l'essence ..facile ! Balayage du garage ...pas de problème...c'est Bernard qui m'apprenait. Bernard était le seul mécanicien de Guise à savoir dépanner et travailler sur une DS Citroen à l'époque avec la suspension hydraulique c'était très compliqué.
Un jour il m'a dit qu'il allait m'apprendre à faire une vidange. Super!!! je vais savoir faire les vidanges...Il avance une 2CV citroen sur le pont et nous nous installons en dessous du moteur
"Il n'y a pas à se tromper, un seul boulon à dévisser...laisser couler l'huile ...revisser et remettre de l'huile dans le moteur en haut !" oui simple en effet...
Le lendemain un monsieur vient au garage pour une vidange avec sa DS. Bernard me dit "je n'ai pas le temps ...va faire la vidange du monsieur !"
La voiture est sur le pont...stupeur ! ce n'est pas le même moteur que la 2CV!!!
Je vois plein de boulons ! lequel dévisser ? le monsieur est là à me regarder et m'attendre...je ne peux pas aller demander à Bernard...je me lance..je dévisse un boulon...c'est de l'essence qui coule !!! houuuuu.....je revisse rapidement et en dévisse un autre ...ouf c'est l'huile qui descend....je termine donc la vidange...le monsieur va payer et s'en va sans un regard pour moi!!!
Il revient l'après midi, en colère !!! son réservoir d'essence fuit !
Monsieur Donnay ne m'a rien dit....Bernard m'a donné un balai... et j'ai terminé mes vacances à balayer le garage Simca de monsieur Donnay !!!
J'ai quitté le garage pour repartir au collège ...je n'étais pas fait pour ce métier...5 ans plus tard j'effectuais les vidanges de mon  char AMX 13... la main dans le "cambouis" !!!

samedi 23 mars 2019

Mes emplois à l'Etat Major de Chalons


A l'état major de la 10°DB j'ai été affecté à la cellule stages, concours et examen. J'étais donc chargé de l'organisation de tous les examens et concours du territoire de la division... toute la Champagne Ardenne... j'étais également r esponsable des inscriptions aux différents stages que l'armée pouvait offrir. J'étais  responsable de l'enseignement de 9000 hommes. J'avais des relais dans chacun des 9 régiments dont nous avions la charge... j'étais  souvent sur les routes et dans des réunions interminables pour toutes les organisations d'examens...je prenais les ordres à Paris et j'organisais des épreuves comme les concours d'entrée aux écoles d'officiers ou les examens des sous officiers pour monter en grade. Comme mon général voulait que ses soldats réussissent leurs examens j'organisais des périodes bloquées... Pour le concours d'entrée à Coëtquidan je montais un lycée éphémère dans une enceinte militaire de Mourmelon avec des professeurs choisis parmi les appelés qui étaient déjà professeurs dans le civil. Ce lycée était organisé en 4 classes.... une par option .... maths, histoire-géo, sciences et technologique... les cours duraient une quinzaine à l'issue de laquelle était organisé un concours blanc. Pour moi cela représentait deux mois de travail de préparation...là j'étais dans mon élément. Chaque catégorie de militaire avait ses examens et j'organisais des examens blancs pour tous.... un au début de la préparation pour le constat de démarrage(tu ne sais rien, donc bosse!) ... un au milieu pour voir l'évolution et un en fin de période une semaine avant l'examen réel que j'organisais bien entendu... avec les copies anonymes et les sujets que je recevais de Paris qui étaient scellées et enfermées dans mon coffre.
Voila j'ai fait ça six années durant.... au début j'étais chef de cellule...et au vu des travaux à réaliser mes chefs ont modifié la structure de l'organisation de l'état major et je suis devenu chef de la section stages et non plus cellule donc j'étais mon propre chef! Un chef de section dans un état major de division est un officier (de capitaine à lieutenant colonel)...les résultats ont suivi.... 90% de réussite aux concours et examens pour la 10°DB !!! mon général était content !
Comme quoi un petit gars sorti du collège de la place Lesur peut faire honneur à ses anciens professeurs ! ...

Lydie ma copine d'adolescence


Voici encore le portrait d'une personne qui a compté dans ma vie...une grande amitié nous liait...elle a duré longtemps...
Lydie habitait pas loin de chez nous...jeune, je la voyais passer devant la maison ...elle promenait son petit chien...
Je ne sais plus comment j'ai fait sa connaissance...mais nous nous sommes vus et revus...en amis. On se racontait nos petites histoires...Ses parents m'aimaient bien, surtout son père qui venait toujours me voir jouer au football au Coq Hardy... je l'entendais m'encourager ...il m'appelait le tiot ailier...
Avec Lydie, pas de bisous...pas de drague...une pure amitié sans arrières pensées...
Certains la disait distante et fière...non ! je la connaissais trop bien !!! Elle était super !
Et puis la vie nous a séparés...elle est allée au lycée...moi à l'armée...
A Belfort, mon courrier c'était Lydie...Elle connaissait tout de moi...je connaissais presque tout d'elle...moi je lui racontais mes amis guisards...sur ce sujet elle était très très réservée...mais ses conseils étaient avisés...elle connaissait bien mieux mes connaissances que moi ! Nos lettres, nous les écrivions le soir...ce qui  ajoutait à l'intime...elle me donnait la couleur de ses vêtements de la journée...je lui donnait l'ambiance de la chambre...elle me donnait la marque de son parfum...je lui donnait l'odeur de mon environnement... (10 hommes dans la même pièce...!)
Cette correspondance a duré des années...lequel a cessé d'écrire à l'autre ? je ne sais pas ...nous avions notre vie...et nous devions la vivre sans nous retourner ...
Lydie est entrée à la bijouterie Le Lore, rue Docteurs Devillers...elle y a bien réussi...moi j'ai continué ma carrière militaire. Nous nous sommes revus une ou deux fois à la bijouterie lors de mes visites à Guise…
Aujourd'hui Lydie n'est plus … ça me fait toujours mal au cœur d'évoquer ma chère copine d'adolescence… A sa famille j'adresse mon meilleurs souvenir...

vendredi 22 mars 2019

Annie et moi...


J'ai toujours aimé le cirque...depuis tout petit à Villers Cotterêts quand j'allais voir le cirque Pinder dans le parc du château...A Guise, le cirque s'installait place Lesur...et nous étions aux premiers rangs pour voir le chapiteau se monter... mon père bénéficiait de places à prix réduits... dont nous profitions...assis sur les bancs du haut ....Partout où je suis passé j'ai essayé d'aller au cirque quand il passait dans la ville... Et j'y rencontrait des personnages célèbres. A Villers, j'y avais vu chanter Gloria Lasso...mais ce qui m'a le plus impressionné, c'est le cirque Amar quand il était venu à Belfort...il se produisait sur la grande place Robespierre non loin du quartier Hatry où je travaillais…
J'allais voir les présentations de l'homme canon sur la place … cet exercice en public  était destiné à vendre beaucoup de places pour la représentation du soir ...
Ce soir là j'avais pris place au bord de la piste dans un excellent fauteuil...nous avions vu "l'homme canon" IMPRESSIONNANT !!! mais le meilleur était à venir....
Nous attendions les clowns ...c'étaient Annie Fratellini et Pierre Etaix...dans leur numéro, Annie devait rendre jaloux Pierre...et pour se faire, elle s'est servie de moi...elle est venu m'embrasser gentiment me disant dans un souffle "laissez vous faire"...et la suite fut très drôle....Avant de quitter la piste, Annie m'adressa de loin un clin d'œil....elle est venue me voir à la fin du spectacle pour me remercier de ma participation....
J'ai encore en mémoire la bise d'Annie...
Annie n'est plus … J'ai été très triste quand elle nous a quitté ...

Les petites filles de la grande maison



Je reviens à mes débuts à Guise...nous avions quitté l'usine à gaz de Villers Cotterêts pour venir habiter dans l'usine à gaz de Guise...nous logions dans une petite maison en longueur à droite de l'entrée principale de l'usine. En face de chez nous vivait une famille dans une très grande maison...le couple avait deux petites filles ...très jolies et très polies...le"bonjour Monsieur et bonjour Madame" n'étaient jamais oubliés. Elles étaient toujours très propres...pas de taches...toujours habillées dans des robes aux couleurs pastel...de vraies petites filles modèles.
Moi, je ne louchais pas sur les petites filles ...bien trop jeunes pour moi...je louchais sur leur maison...elle était belle !!! la maitresse de maison, la maman des petites filles était très jolie aussi. Mais moi c'était la maison qui m'intéressait. J'étais très jeune et je me disais que peut être un jour. ...mon père serait directeur et que nous habiterions dans une belle grande maison comme celle là.
En attendant , nous étions dans la petite....
Mes petits frères aimaient bien les petites filles modèles...c'était de leur âge de jouer avec....mais comment faisaient elles pour jouer sans se salir ? Cette question m'a toujours intrigué. Moi et mes frères on se salissait en jouant ...elles non !!!
Un jour le papa des petites filles a été muté pour une promotion...les petites filles et leur jolie mère sont parties laissant la grande maison vide...Nous avons eu la chance d'aller y habiter...en moi même je me disais que mon père était bien le directeur !!!
Qu'il est loin ce temps des maisons et de l'usine à gaz de Guise...les petites filles doivent avoir des grands enfants ... qui ne se salissent jamais ..."Bonjour Monsieur...bonjour Madame"......

jeudi 21 mars 2019

Le meilleur ...nicht war ?



Nous avons emménagé dans la grande maison de l'usine à gaz …. 
J'ai un nouveau domicile, boulevard Pequereau et une belle grande chambre à l'étage…le seul ennui c'est que je sais que je vais redoubler ma quatrième. Faute d'avoir eu une bonne moyenne au deux premier trimestres, je savais qu'il était impossible de rattraper le retard.

Cette quatrième, il faut l'oublier pour repartir du bon pied l'an prochain..mais il reste encore presque deux mois à faire et il faut supporter le professeur d'allemand…mais où est donc passée la belle demoiselle aux si belles longues jambes? Elle enseigne toujours aux élèves de cinquième et c'est un homme pour les quatrième…et quel homme..une vrai figure!!! C'est le meilleur... si bien que mes parents me faisaient  faire des cours particuliers chez lui !

Tourmenté, persécuté … pensait il, cet homme était le meilleur professeur d'allemand du collège et avec lui nous ne pouvions que progresser mais ses tourments lui faisaient perdre tout le bénéfice de son talent. Il pensait sans cesse que les élèves se moquaient de lui, se retournait brusquement pour en surprendre un en train de le singer…ce que personne n'aurait osé faire …vu le personnage autoritaire…Il avait des expressions toutes faites comme “bizarre autant qu'étrange” qu'il répétait sans cesse riant de son bon mot à chaque fois qu'il le disait…ou encore “nicht war?' qu'il mettait à toutes les sauces…Il ne posait pas les copies corrigées sur notre table, il nous les lançait en passant devant nous avec un geste théâtral…à la César…Parfois il parlait avec des fleurs sortant de la bouche quand il était satisfait de lui…”bizarre autant qu'étrange”… 

Il traitait les filles de "petites pestes"… et les garçon de "jemenfoutistes"
Nous l'aimions...dommage qu'il ne s'en rendait pas compte !
Monsieur Lebourg, si vous lisez ces lignes soyez assuré de mon meilleur souvenir ... mes respects Monsieur le Professeur !

Petite ville tranquille...petite vie tranquille...



J'ai quitté Guise pour l'armée et mon adaptation à cette institution fut très difficile ...
Je quittais le duvet familial pour vivre une expérience ou seuls les durs réussissaient à l'époque....petit à petit je me suis endurci mais j'ai toujours essayé de donner un peu de chaleur et d'humanité à mes actions...
C'est ainsi que mon style de commandement était plus coulant et que mes chefs appréciaient  mes prises de décision et les résultats humains obtenus...
Je me suis un peu inspiré de mes professeurs, prenant le bon de Monsieur Husson et faisant le contraire de monsieur Lebourg...vous voyez qu'on est inspirés par les personnes qui ont eu la charge de notre enseignement...
Mais que ce fut difficile au début !!!
On ne peut comparer la petite vie tranquille de l'adolescence et le déferlement de consignes et de règlements qui vous envahissent quand vous entrez dans ce milieu ....il faut faire attention à tout ce que vous dites...surtout ne pas froisser l'interlocuteur...tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de s'exprimer.... la suite sera plus facile...une fois les règles apprise et respectées...
Exemples des incompréhensions....
- à l'incorporation VERDUN :
" question du chef : votre métier ?
"employé de banque chef !
" Non !!! pas employé de banque, MILITAIRE !!!
"oui Chef !

Et c'était souvent comme ça ...aucune réponse ne correspondait à la question.

CARPIAGNE :
question du chef " diplômes ?"
"BEPC chef "
"c'est ça oui et prends moi pour un jambon encore ...inscription aux cours du soir pour le certif !!!"
"mais...."
"j'ai dit !!! vous pouvez disposer !"
J'ai disposé après un demi tour réglementaire et le soir j'étais aux cours du certificat d'études primaires à apprendre les multiplications et les divisions...
Au début j'ai fait semblant d'apprendre mais le professeur a bien vu que j'avais un niveau supérieur à ce qui était enseigné...il m'a renvoyé !!! il avait bien compris que j'avais mon BEPC 

Heureusement, aujourd'hui c'est différent...à l'époque c'était comme ça ..."le soldat était là pour obéir et ne pas réfléchir" (c'est comme ça que l'on disait)

Vous voyez que ça change d'avec notre petite vie tranquille de Guise....

mercredi 20 mars 2019

68 et le lion... Belfort...


Il fait noir, je suis à la fenêtre de la chambre....je scrute la cour du quartier....
Je suis arrivé à Belfort depuis une semaine et déjà je suis en train de faire mon peloton pour passer caporal... en gros, on fait la même chose qu'à Carpiagne mais en plus on apprend à commander une équipe...un peu comme le sizenier des louveteaux ...Baloo de Villers Cotterêts n'est pas là mais je pense à elle en ces instants...Monsieur Martin vous auriez aimé me voir ici habillé en soldat …. je repense au chemin que j'ai parcouru depuis mon engagement.....il y a déjà 6 mois .....
Au loin le Lion me regarde ...il est éclairé ...immense ...majestueux...c'est le défenseur de Belfort.
Ha voici enfin le clairon...c'est tous les soirs le même cérémonial...les soldats sont aux fenêtres, le clairon leur fait l'aubade...la sonnerie "l'extinction des feux" cette musique pure se perd dans le ciel étoilé...il aime ça notre clairon et il sonne au quatre coins cardinaux ..enchanteur...il s'essaie même à des variantes avec bonheur...des instants inoubliables...
Nous ne savons pas encore que notre mois de mai 68 sera douloureux....très douloureux...
Nous soldats de France seront confrontés à ces évènements. D'alertes en alertes nous seront prêts à sauver notre pays du chaos...
Heureusement le pays n'a pas eu besoin de nous...les français sont intelligents...Tout rentrera dans l'ordre... le Général a mis fin au désordre avec des mesures concrètes … merci encore à lui ...

Je suis entré dans l'histoire de mon pays. Les évènements ont fait que chaque soldat a eu une infime part de responsabilité dans la fin des grandes grèves... il a fallu gérer le stress, la peur et l'agacement de ne plus sortir, ni de recevoir de courrier ...à l'époque on avait pas de téléphone portable ...on avait même pas de téléphone ...seul le capitaine à l'escadron avait un téléphone...!!!
Ne pensez pas que j'ai oublié mes amis et mes amies....Non!
Je pensais fort à eux … que faisaient ils… eux… dans cette période troublée???

Cette période de mai 68 a été difficile pour tout le monde...j'ai beaucoup pensé à ceux qui faisaient grève...je les comprenais et j'avais une seule peur c'est de devoir affronter des grévistes... je ne voulais faire de mal à personne ... mais un jour, j'y ai presque eu droit...l'usine Peugeot de Sochaux Montbéliard était en grève et des incidents violents ont éclaté...nous sommes partis en camion vers Sochaux...arrivés à Chatenois Les Forges à quelques kilomètres de Montbéliard nous avons eu l'ordre de rebrousser chemin...OUF !!!
Un autre jour, nous avons été réveillés par une alerte... préparation de nos chars... armement; munitions...départ sur les hauteurs de la ville... camouflage des chars... avec des branches d'arbres et nous somme restés 24 heures dans l'attente d'un ordre...l'ordre est arrivé... retour au quartier...les habitants nous criaient "l'armée avec nous !!!" Impressionnant !
Voici donc les premiers mois de ma vie militaire ... Et je peux dire que cette période ... ce n'était pas notre métier de soldat de faire du maintien de l'ordre...heureusement aucun chef ne nous a donné d'ordre contraire à notre démocratie... le dilemme aurait été terrible... il faut louer ici le sang froid de nos dirigeants et de nos chefs....merci à eux ...