Il y a quelques jours, une militante anti-éolien a eu vent d’un fait intéressant. Des cigognes ont fait une longue halte au Hérie-la-Viéville, à quelques kilomètres du lieu d’implantation des futures éoliennes, se posant dans les champs à la tombée du jour, par dizaines. Elles y ont même passé la nuit. « Mon mari les a vues à 5 h 30 du matin mercredi 16 août, raconte une habitante du Hérie. Elles étaient tellement nombreuses, une cinquantaine, que les gens s’arrêtaient sur le bord de la route, faisaient des photos. Un Belge les a filmées. » Cette militante anti-éolien qui se réjouit de la traversée des oiseaux migrateurs, c’est Valérie Bernardeau, propriétaire de gîtes touristiques au château de Puisieux-et-Clanlieux depuis dix ans. Son combat, c’est de faire plier les sociétés d’implantation et de construction des éoliennes.
D’autres arguments à dégainer, comme les cimetières historiques
« J’ai plein de dossiers . Je les étudie tous. J’observe toutes les failles, je relève toutes les magouilles. » La goutte d’eau qui alimente son moulin plus que d’habitude, c’est la construction d’une centrale électrique : « Elle va pouvoir rassembler toute l’électricité produite par les éoliennes mais aussi susciter l’implantation de centaines d’autres sur le territoire de la Thiérache. Ça va toutes les attirer ici, un véritable aspirateur à éoliennes. » Si, un temps, cette propriétaire, qui possède aussi des chevaux et une petite salle de théâtre amateur dans sa propriété, a failli succomber aux promoteurs d’éoliennes, au point de prêter attention à leur proposition de rachat de son domaine, ces derniers temps, elle est plus que vent debout contre les éoliennes. « Plusieurs signes me disent qu’ils vont plier. »
Au premier rang desquels, les cigognes. « Ces animaux se tuent sur les éoliennes, et contre les lignes électriques. »
Elle en est sûre. « Leur présence pourra déplacer et faire renoncer les pro-éolien. » Mais ce n’est pas la seule carte qu’elle tire de son chapeau. Il y a aussi les cimetières. « Le cimetière militaire de Sourd. La grande noblesse allemande et le petit-fils de Bismarck y sont enterrés. Il vient d’être classé monument historique. Il est inscrit sur la liste des monuments qui pourraient devenir patrimoine mondial de l’Unesco. »
Un espoir de plus dans sa lutte contre ses gênants ennemis qui pourraient être contraints d’aller brasser de l’air ailleurs qu’au Hérie, à Sains-Richaumont, à Iron… « L’autre cimetière, celui de la Désolation, à Flavigny-le-Petit, est tellement grand, il pourrait aussi jouer en notre faveur. » Pour faire bref, Valérie Bernardeau se sent le vent en poupe. Et l’arrivée des oiseaux migrateurs ne fait que conforter son bon pressentiment.
Valérie Bernardeau aime son territoire et le défend
« J’ai de la chance. Ces oiseaux me sont comme tombés du ciel, par miracle », s’enthousiasme l’actrice amateur qui voue un grand respect à son territoire. « C’est ici que je me sens bien. Je n’aime pas trop le sud. Il y fait trop chaud. J’ai besoin de cette campagne, de cette nature. » Et la défend. « Parce qu’en implantant ces éoliennes, certes les maires se font de l’argent. 100 ou 150 000 €, mais, en contrepartie, aucune maison ne se vendra ou ne se revendra ici. C’est tout le patrimoine immobilier qui est dévalué ! » s’insurge, cela ne s’invente pas, la Putéolienne, du nom des habitants de Puisieux-et-Clanlieux.