vendredi 4 février 2022

Le chemin de mes songes...quand on rêve on ne change pas

 On a tous en mémoire un chemin...chacun a le sien ...Le mien, il est guisard et il me mène au collège de la place Lesur.

Je ne me souviens plus de tout mais je vais essayer de vous entrainer derrière moi...vous me suivez ?
Soyez indulgent avec moi ...parfois ma mémoire me fait défaut car c'était ...il y a bien longtemps.
Je sors de l'usine à gaz du boulevard Péquereau... en face de moi un stade avec une piste en cendrée noire...le long du stade coule la rivière Oise...elle n'est pas large ici! je me dirige vers le bas du boulevard ...je traverse un petit pont de la rivière... sur ma gauche c'est la maison du docteur Dubois, notre médecin. Le fils Jérôme est le camarade d'école de mon frère. Plus bas c'est le dentiste Leleu. Ma mère y a travaillé comme assistante. A gauche, en bas du boulevard c'est mon endroit préféré...mon Eldorado !!! Ce cinéma est ma jeunesse. Je m'y arrêtais chaque jour pour rêver devant les affiches colorées et les photos des films accrochés en devanture. Le cinéma c'est le rêve...je m'imaginais dans ces films...le dernier que j'ai vu c'est Limelight (les feux de la rampe) avec Charlie Chaplin ...il devait être sorti depuis longtemps mais l'Eldorado programmait parfois des films anciens...et voir Charlot en écoutant la chanson ..."les petits chaussons de satin blancs..." c'était un rêve de gosse !!! L'Eldorado n'existe plus aujourd'hui...dommage...
Je tourne à droite vers la place d'Armes...derrière moi c'est la route qui mène au familistère ...on y va en passant devant la boucherie Henry (le boucher Henry m'a transporté à Saint Quentin pour mon premier match en minimes...j'y avait marqué un but en reprise de volée dans la gadoue) il y avait aussi le Crédit du Nord... plus loin la maison de Mr Goulard notre directeur de collège...le bar des sports de Bébert Dorigny et enfin le familistère...
Moi ce n'est pas ce chemin...j'avance vers la place d'Armes...je passe devant la Société Générale (où je travaillerais plus tard) ...les magasins Brémard avec ses vêtements ...la Poste ... l'hôtel de France ou nous mangions et dormions lors des inondations guisardes...Il faut traverser la rue Camille Desmoulins. C'est à cet endroit que mon frère Thierry s'est fait renverser par une voiture sur le chemin de retour de son école. Je l'avais vu voler en l'air et tous ces gens qui se sont attroupés sur lui pour le relever...j'avais couru jusqu'à l'usine à gaz pour prévenir ma mère.....
A cet endroit, pour se rendre sur la place Lesur, on peut emprunter deux chemins...le plus court par la magasin Pinon qui vend des vêtements (qualité supérieure)...ou alors par le cinéma Vox ...
Mais quand on arrive sur la place Lesur, on ne voit que lui... le Kiosque à musique...le kiosque de mon adolescence...ils l'ont démoli un jour pour des raisons de sécurité...il était quand même beau ...on ne voyait que lui...
De part et d'autre de la place ..d'un côté le gymnase ...tout neuf ! et de l'autre côté la salle des fêtes...j'ai de grands souvenirs du gymnase... des matchs de Handball, la rencontre avec Marie... mais surtout une exposition sur la déportation...les photos d'époque et une chanson de Jean Ferrat "Nuit et Brouillard" qui inondait la salle en boucle...
La salle des fêtes...pour moi c'était les bals...c'est lors d'une de ces manifestations que j'ai vu pour la dernière fois Roselyne qui n'avait pas eu le temps d'attendre mon retour en permission...elle avait eu l'honnêteté de me l'écrire à Belfort...nous nous étions regardés...sans un mot...une page avait été tournée ce soir là...
Devant, enfin, le collège...avec ses deux ailes ...à droite l'école des filles...à gauche l'école des garçons...
C'est ce chemin des écoliers que je fais parfois dans mes songes...le temps a passé...les visages sont toujours là...pour moi ils n'ont pas changé...quand on rêve on ne change pas .
...

1 commentaire: