lundi 27 mars 2017

Guise: la maison de retraite fatiguée des appels d’un «pervers

Le personnel – féminin – de la maison de retraite Saint-Médard de Guise n’en peut plus. Depuis le mois d’août, il subit les appels incessants ou presque d’un homme qui le contacte de jour comme de nuit.
«  Entre nous, on l’appelle le pervers  », ironise une auxiliaire de vie. Pour exemple, dans la nuit de mardi à mercredi dernier, de 21 heures à 3 heures du matin, il a appelé pas moins de 32 fois.
En septembre, l’établissement a porté plainte à la gendarmerie. Jeudi dernier, c’est l’employée qui l’a fait, excédée. «  Les numéros ne s’affichent pas, donc on est obligé de décrocher, mais on n’a pas que ça à faire.  » De toute façon, l’interlocuteur qui paraît avoir entre 30 et 40 ans en change régulièrement. «  Il nous en a déjà donné trois.  » Les gendarmes l’expliquent par l’utilisation d’une carte prépayée, d’où leur impuissance à le localiser.

« Je veux vous étrangler dans un coin comme des truies »


Au bout du fils, le discours est souvent décousu. «  Il a demandé à parler à son père, qui n’est pas chez nous. D’autres fois à des amies aux prénoms qui ne correspondent à personne ici.  » Jusque-là, exception faite du dérangement, rien de bien alarmant chez cet «  Éric  », «  Paul  » ou «  Philippe  ». L’échange est un peu plus malsain quand «  il se fait plaisir, on l’entend. Il cherche une femme  », semble avoir compris l’auxiliaire de vie.
Un nouveau stade tout à fait inquiétant est franchi lorsque l’individu se fait menaçant. «  Je veux vous étrangler dans un coin comme des truies  », aurait-il déjà lancé. «  Va-t-il venir ?, s’interroge l’employée. Avec tout ce qui se passe, on ne sait pas ce qui peut arriver.  » D’autant que l’homme semble les épier. «  Un jour, une collègue était sortie un instant pour fumer. Quand elle est revenue, il a appelé et lui a dit : «Elle était bonne la cigarette ?»  »
Pour obtenir quelque information sur leur harceleur téléphonique, les membres du personnel ont essayé de rentrer un peu dans son jeu, lui demandant notamment son numéro de téléphone. Seule supposition, après des mois d’appels, «  je ne crois pas qu’il soit de Guise  ». De Guise ou d’ailleurs, l’auxiliaire de vie ne souhaite aujourd’hui qu’une chose, qu’il laisse la maison de retraite en paix
http://www.aisnenouvelle.fr/14450/article/2017-03-26/guise-la-maison-de-retraite-fatiguee-des-appels-dun-pervers

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