Aujourd'hui je vais vous raconter une anecdote médicale ....Je ne suis pas copain avec la médecine... c'est au cours de ma carrière que je suis devenu comme mon grand père Emile ...pas de médecin près de moi....Il changeait de trottoir quand il apercevait son médecin en ville ...
Au 35°RI à Belfort, mon capitaine ne savait plus que faire de moi... je faisais tout mon possible pour quitter l'escadron car moi et les chars AMX13 on était pas copains...j'aimais bien le char mais le travail ne bougeait pas assez... nous passions nos journées à démonter et remonter des pièces de moteurs qui avaient déjà été démontées et remontées la veille et l'avant veille... on ne faisait pas de sport et je sentais bouillir en moi la même température qu'à la Société Générale de Guise... j'allais bientôt ne pas renouveler mon contrat car pour être bloqué dans une caserne, il valait mieux aller ailleurs et faire du sport... Dix, quinze fois par jour je dévissais et revissais les mêmes boulons ... dix quinze fois par jour je faisais "dégueuler" les mêmes graisseurs....
Le Capitaine (il s'appelait Merad comme Kad) me fait appeler et me donne une mission qui allait m'éloigner de Belfort plusieurs semaines.... Mission : aller encadrer une formation de dépanneur à Toul (CIT 156). Je ne connais rien au dépannage mais la mission était la prise en compte d'un groupe qui était en formation et les encadrer sur le plan disciplinaire... simplement… j'allais enfin commander des hommes …
Mon arrivée à Toul restera gravé dans ma mémoire...Au poste de police à l'entrée de la caserne, je montre ma feuille de mission. On me montre de loin le bâtiment dans lequel je suis attendu... je m'y rend...la porte est fermée... je frappe... on m'ouvre et on referme la porte derrière moi...
"Vous êtes entré, vous ne pouvez plus sortir...nous sommes en quarantaine pour la méningite..."
Je comprends pourquoi j'ai été happé rapidement à l'entrée de l'escadron. Un cas de méningite a été détecté dans ce bâtiment dans la semaine et tous les hommes sont en quarantaine....on aurait pu m'éviter de rentrer ici!!!
Il fallait attendre le résultat des analyses pour savoir si le cas détecté était bien la méningite...
A partir de là je suis bloqué...je n'ai rien à faire sinon jouer au ping pong ou au baby foot en attendant la fin de la quarantaine...Tous les soirs, avant le repas qu'on nous servait en norvégienne comme à des lépreux, nous devions passer devant un gradé qui nous faisait prendre un comprimé... quel comprimé? "on ne pose pas de question à l'armée !"
Je suis resté 5 semaines à Toul ... j'ai encadré le stage après la quarantaine... j'ai reçu mes galons de sergent à Toul car j'avais été nommé à ce grade par mon colonel de Belfort...une porte ouverte vers la fin des chars pour moi... c'est en revenant de Toul que je suis allé signer mon contrat de rengagement contre la promesse d'être affecté à la 11° compagnie d'instruction.... et à Hatry pas de méningite mais aussi du ping pong avec l'adjudant chef Fioux !
J'ai été confronté à un autre cas de méningite dans ma carrière...je vous ai déjà raconté !
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