Mes missions étaient multiples… Les dépôts aux CCP…chaque jour vers 16H00 je prenais le cartable de la banque dans lequel la caissière déposait un pistolet…ne pas y toucher…et me donnait les excédents de trésorerie que je devais aller verser à la poste. Il y avait chaque jours plusieurs millions de centimes en billet de 100 principalement. Je contrôlais et partais insouciant vers la poste à pied avec ma serviette pleine de billets de banque.
Pourquoi prendre un pistolet chargé si on n'a pas le droit d'y toucher? …pour l'assurance…fallait y penser…
Je commence enfin à prendre le rythme et à assurer son travail…il y a moins en moins d'erreurs le soir et parfois même, pas du tout…le personnel quitte à l'heure…
J'y arrive et j'arrive aussi à faire plus que mon travail. J'ai pris “les risques”C'est ce qu'on appelle aujourd'hui le suivi des découverts…chaque client à un “risque” à ne pas dépasser…je vérifie chaque fiche de risque par client…seul le PMU de la ville s'était mis en risque…le directeur avait géré cette affaire avec beaucoup de doigté…car un PMU c'est beaucoup d'argent qui circule et que la banque encaisse…
Une singulière affaire allait bientôt survenir…
Le directeur nous réunit un matin…il a l'air grave….
_ un homme, un escroc nous a fait du tort…il a déposé trois chèques …ils étaient volés…et il a retiré en liquide la moitié de ce qu'il a versé en chèques volés…
Nous nous sommes donc fait avoir…il faut agir…l'homme s'était présenté comme le nouveau boulanger de Marly Gomont…et souhaitait ouvrir un compte chez nous…toutes les facilités ont été faites au nouveau commerçant. Un plan va être mis en place pour le mettre hors d'état de nuire…
Le guichetier devait l'emmener chez le directeur pour une sois disant signature, le jeune des coupons devait repérer son véhicule et aller couper les fils du delco pour l'empêcher de se sauver…et moi aller discrètement téléphoner à la gendarmerie pour les prévenir de la présence de l'escroc…
Un matin, notre homme se présente à l'agence pour y retirer de l'argent…il dépose deux chèques et il suit, le plus tranquillement du monde, le guichetier chez le directeur…la caissière “tombe dans les pommes”, elle est enceinte…et moi au téléphone, je n'arrive pas à me faire comprendre tant je bégaie d'énervement…jusqu'au moment où je crie” ESCROC A LA BANQUE!!!”…je suis désolé, le gendarme a raccroché sans avoir compris ce que je voulais lui dire…
L'homme repartira avec des menottes aux mains…le directeur avec un sang froid que je ne lui connaissais pas l'avait fait attendre en lui parlant de la pluie et du beau temps…de ses projets etc...laissant le temps aux gendarmes d'intervenir…
Aujourd'hui, cette affaire ne pourrait plus se produire…à cette époque, les chéquiers volés étaient rares et les banques étaient prévenues très tard…l'informatique est présente partout maintenant...
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