J'ai quitté Villers Cotterêts pour habiter ailleurs...à Guise...ensuite je suis parti à l'armée...à un moment donné, je me suis aperçu qu'il me manquait des références... Villers et Guise me manquaient ...je devais y revenir ...y aller voir...aller voir mon enfance ....
Un jour, dans les années 90 je me suis armé de courage...je suis allé ...revoir les lieux de ma jeunesse cotterézienne ...je les ai parcouru à pieds...la rue Demoustiers.... la coquille...l'école...J'ai regardé les enfants sortir de cette école que j'avais fréquentée...pour voir si Francis n'était pas parmi eux...non ils m'étaient étrangers...Puis je suis allé sur la place du docteur Mouflier...regardant chaque magasin pour voir si je reconnaissais quelqu'un... non personne...j'étais devenu un oublié...même le coiffeur n'était plus le même...pas un seul qui m'aurait reconnu ...un ancien de mon école peut être...non !!!
Je suis allé boire un café au PMU... je ne connaissais personne ... les gens n'étaient plus les mêmes....j'ai poussé jusqu'au cinéma en face du chateau...me remémorant mes promenades ...
Chaque soir à Sarajevo je pensais à tous ces instants que j'ai passé à Villers.. et à Guise. Quand on ne sait pas si on reviendra car chaque jour était un défi pour la vie...on revoit des images du passé...jusqu'au matin où il faut aller affronter l'action du terrain....On sait qu'on est là aujourd'hui... mais un matin une balle, une mine, un missile aura raison de vous ...alors vous pensez et vous revoyez votre jeunesse… et votre adolescence …
Alors ces années cotteréziennes dieu sait combien de fois je les ai revues!!!
Et celles de Guise où plus personne ne me connait … certains se souviennent de mon nom … mais si je me promène en ville je suis un étranger … j'y suis allé un jour, j'étais un inconnu …
Je parlais de mes villes aux filles du bataillon...les bosniaques...je leur parlais de Monsieur Berlizot mon instituteur ou de Monsieur Martin mon professeur de la place Lesur de leur façon de nous faire asseoir à notre table d'écolier avec sa règle… pour le premier et sa façon de nous raconter sa guerre pour le second ...
Elles aimaient la France et ces petites villes de Villers Cotterêts et Guise, elles les connaissaient par mes récits… Les Bosniaques aiment la France …
Je t'ai bien connu
RépondreSupprimerGérard Chimot 0323612563
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