dimanche 20 février 2022

La secrétaire de chez Godin et l'attente...

 Je reviens à la Société Générale...mon travail me plaisait...mais comme je l'ai dit j'étais trop jeune et trop réactif pour ce métier....

Je m'efforçais chaque jour de terminer mon travail à l'heure pour ne pas pénaliser mes collègues...je me rends compte aujourd'hui que je devais les agacer quand mon portefeuille n'était pas juste...Petit à petit je me suis organisé pour être à l'heure....je prenais de l'avance sur le portefeuille...un ou deux chèques déposés en fin de journée n'étaient pas graves...c'était juste une addition à refaire ...
Mais mon cauchemar était ailleurs....Godin...!!!
Une fois par semaine en moyenne parfois 10 jours, elle arrivait sous forme de cauchemar...la secrétaire de chez Godin déposait une pile d'effets de commerce à escompter...elle venait toujours à trois minutes de la fermeture...et c'était pour moi une heure de travail ...car il fallait traiter ces effets immédiatement...Godin était la grosse entreprise et la banque était fière de l'avoir comme cliente...alors il ne fallait pas trainer...non seulement j'étais condamné à travailler, refaire mon portefeuille qui était terminé et juste...mais tout le monde était pénalisé car il fallait m'attendre pour partir...
Je rêvais de la secrétaire la nuit...elle m'inondait d'effets de commerce que j'escomptait jusqu'au petit matin...Je la revois encore...je me souviens de son petit sourire quand elle entrait dans la banque...et nous nous devions de lui sourire également....alors qu'intérieurement je bouillais...
L'attente de la délivrance est cruelle...attendre pour partir m'était devenu insupportable...J'ai connu plusieurs années plus tard les mêmes sentiments...Attendre le bon vouloir d'un chef pour partir....Faire signer le courrier pour que votre travail soit terminé...ce qui vous autorisait à partir...A Mostar, en Bosnie je ne pouvais pas partir le soir sans que le Compte Rendu Quotidien ne soit signé par le colonel chef du centre opérationnel... Je faisais donc le siège de son bureau pour qu'il signe...il avait toujours quelque chose de plus important à traiter avant moi...Un jour je lui ai fait comprendre que l'attente qu'il m'imposait, alors que mon travail était terminé, me dérangeait...il a compris et pendant les quatre mois qu'il nous restait à travailler ensemble il a mis un point d'honneur à signer mon CRQ le plus tôt possible...Il me demandait "Major c'est bon ?" j'entrais donc dans son bureau avec un grand sourire et mon signataire.....le CRQ signé je pouvais disposer....Merci mon colonel !!!
Comme quoi des situations se renouvellent au cours d'une vie !!!! …. et les expériences passées nous servent de références … l'apprentissage de ma vie … Godin s'en est aussi occupé !

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