Depuis cinq ans, il distrait grands et petits dans ses salles obscures. Michel Mahieux n’était pas destiné à devenir régisseur de cinéma, mais sa passion de l’image l’y a poussé.
Il est 20 heures au Vox. La séance du soir ne va pas tarder à commencer. Devant le cinéma, Michel Mahieux se prépare à accueillir le public. À 61 ans, il aurait pu prendre une retraite bien méritée. « J’ai commencé à travailler à 16ans, dans la livraison d’outils et matériel dentaire. » Mais il s’ennuie quand il n’est pas au cinéma. « Lors des travaux du mois de mars, je ne pouvais pas m’empêcher de venir. J’avais hâte de rouvrir. » Plus tard, il déménagera pour la Normandie et des raisons personnelles le conduiront jusqu’à Guise. « J’ai toujours aimé l’image, depuis mes premières photos. » Il utilisait alors un Kodak 6 6, puis un Agfa, offert à son père par un militaire allemand. « Jusqu’au jour, le 4 novembre 2010, où le poste de régisseur du cinéma m’a été proposé. » Une passion qui ne l’a toujours pas quitté.
Dans le cinéma, les premiers clients affluent. « Le mois d’août est plutôt calme, comparé au mois dernier. Les clients prennent leurs vacances. » Le cinéma a réalisé 1820entrées de juin à mi-août. Si Michel ouvre sa salle de 158places, 90 parterre et 68 au balcon, c’est surtout pour que les visiteurs estivaux puissent « se faire un bon film », mais aussi « pour permettre aux locaux, qui ne partent pas, de se distraire. » Sur une année, le cinéma Vox accueille entre 12000 et 13000 spectateurs. « Si le cinéma était privé, c’est-à-dire sans le soutien de la municipalité, je ne pourrais en vivre et j’aurais dû mettre la clé sous la porte. »
20h25. Il ne reste que cinq minutes avant le début de la séance. On entre encore dans le cinéma. C’est une petite soirée, une quinzaine de personnes, mais Michel a le sourire. On reconnaît les habitués qui tutoient le régisseur. Le hall se vide. Il est 20h30, la séance commence.
Michel Mahieux, raconte : « On en retrouve des choses étranges dans les allées d’un cinéma. Des portables, des GPS, un chèque de 1500 euros », que le régisseur rapporte consciencieusement au commissariat, rue Chantraine, s’il n’a pu identifier le propriétaire de l’objet perdu. « J’ai même retrouvé un slip. Il était propre, mais je l’ai quand même ramassé avec toutes les précautions qui s’imposent. » Il précise : « Le service de nettoyage de la Ville passe une fois par semaine pour un grand ménage, mais je fais toujours un petit tour après chaque séance. »
De la diplomatie, de la patience et l’envie de faire plaisir
La diplomatie et la patience sont pour lui des qualités indispensables. « J’ai déjà eu affaire à des clients un peu éméchés. Il faut savoir parler, pour calmer les esprits et éviter le conflit », poursuit le régisseur avec une bonhomie naturelle. « Mais depuis quelque temps, les interventions sont moins fréquentes. Les spectateurs se modèrent entre eux et le calme se fait au lancement du film. » Une attitude qui le soulage.Au-delà de sa fonction de régisseur, il aimerait partager cette passion de l’image notamment animée. « Il reste encore quelques travaux à effectuer dans le cinéma pour être totalement aux normes, question accessibilité. Une fois que ça sera fait, j’aimerais organiser des ateliers en partenariat avec des écoles ou associations, pour ouvrir les jeunes au septième art, qu’ils puissent s’essayer à l’écriture d’un scénario, à la réalisation et la comédie. » Les films pourraient bien sûr être diffusés dans la salle du Vox.
Salut Francis,
RépondreSupprimerIl semble y avoir une coquille dans la datation, j'ai toujours connu ce cinéma sous le nom de "VOX", le nom était d'ailleurs inscrit en grosses lettres au dessus de l'entrée. Je fréquentais déjà ce cinéma au tout début des années 60...
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RépondreSupprimerj'ai supprimé mon com précedent car c'était faux ! je n'ai pas connu l'Alambra mais l'Eldorado et j'ai connu comme toi toujours le VOX ! merci Alain bonne journée
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