J'y ai vécu... travaillé... je me souviens...vous me suivez ? Revue de la presse régionale et nationale sur tout ce qui a un trait avec Guise ... la ville de mon adolescence ...
lundi 22 septembre 2014
Familistère de Guise / Le dernier témoin raconte
Cet article est ancien mais il est intéressant pour connaître le familistère...
Pierre Lemaire, âgé de 80 ans, est le plus ancien occupant du pavillon central du Familistère Godin. L'éloge des lieux reste entier. GODIN, pour lui, c'est plus qu'une histoire de famille. Ancien employé de l'usine, Pierre Lemaire y a passé quarante-deux ans avant de prendre sa retraite en tant que cadre chargé des achats. Son père travaillait déjà chez Godin comme son grand-père maternel, son frère, ses oncles. Sa mère est née au Familistère où il vit lui-même depuis cinquante ans dans un confortable appartement depuis cinquante ans.
« L'usine payait le berceau quand on venait au monde et le cercueil quand on finissait avec le corbillard de l'entreprise », raconte le retraité aux cheveux blancs et au regard sombre. Le rencontrer, c'est toucher du doigt l'une des plus formidables histoires sociales du XIXe et XXe siècle.
Il l'avoue, il est quelquefois gagné par la nostalgie en évoquant l'ambiance du pavillon central. « La fête du 1er mai était la plus belle de l'année et des concerts étaient régulièrement donnés avec L'harmonie du Familistère, où j'étais secrétaire ». Quand il puise dans ses souvenirs, il ne se montre pas plaintif mais apaisé, heureux d'avoir connu des bonheurs collectifs. « Les habitants de Guise nous jalousaient. Nous percevions les bénéfices de l'entreprise, plus d'ailleurs que les ouvriers de l'usine qui habitaient en ville. »
Une aventure humaine
Travailler chez Godin et habiter au Familistère, c'était appartenir au premier cercle d'une formidable aventure humaine. « Je regrette cette époque. J'aspirais le lundi à retourner à l'usine. Il y avait une ambiance de camaraderie que l'on ne trouvait pas ailleurs. » En 1946, l'usine comptait mille cinq cents employés et le gérant habitait au milieu d'eux au Familistère. Dans le jardin ouvrier, directeur et manœuvre se côtoyaient de la même façon pour faire pousser les carottes. Godin, c'était un état d'esprit, une fraternité avec quelquefois, peut-être, de la prosmicuité. Mais l'inconvénient était balayé par la satisfaction d'appartenir à une histoire hors norme.
Il y avait des règles à respecter avec un gardien qui veillait à leur application. « Il fallait que les appartements soient bien tenus, que les voisins ne se plaignent pas de mauvaises odeurs ou du bruit, sinon on était éjectés. »
Pierre Lemaire ne conserve que de bons souvenirs. Régulièrement, de son petit pas patient, il se rend au mausolée de Godin pour saluer l'action extraordinaire de ce patron humaniste. Il agissait en faveur du peuple, de ceux qui n'avaient pour toute richesse que leurs mains.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/familistere-de-guise-le-dernier-temoin-raconte
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Bonjour Francis
RépondreSupprimerComme on peut comprendre qu'il soit nostalgique en pensant à sa vie au Familistère..C'est rare de voir l'entente qui y régnait ..Les patrons qui côtoyaient les ouvriers dans le jardin, c'est magnifique. A notre époque, cela n'existe plus ou très peu.
Très intéressants tous ces articles
Je te souhaite une bonne fin de journée
Bises
Francine