L’histoire commence à la fin du XVIIe siècle. Nicolas Barré, Amiénois de naissance et professeur de théologie, décide de se préoccuper de l’éducation des enfants pauvres. Il se rend à Paris où il fonde un nouvel établissement rue de Saint-Maur pour y former des maîtresses d’écoles populaires. Des pensionnaires appelées d’abord les sœurs du Saint-Enfant-Jésus, qui deviendront par la suite les Dames de Saint-Maur.
L’enseignement confié
aux Dames de Saint-Maur
La Ville de Guise n’hésite pas, dès la fin du XVIIIe siècle, à laisser les Dames de Saint-Maur s’occuper de l’enseignement des jeunes filles. D’abord établies rue de la Citadelle, les sœurs du Saint-Enfant-Jésus déménagent dans une maison rue Neuve (actuelle rue Lesur) où elles transfèrent leur pensionnat en 1839. Elles continuent néanmoins de diriger l’école communale qui s’installe dans l’ancienne maison laissée libre.
En 1847 elles s’installent dans une maison jouxtant le nouveau pensionnat, lorsque le presbytère de l’église Saint-Pierre Saint-Paul rejoint la rue de la Citadelle. Vers 1860 l’école déménage dans un des pavillons du groupe scolaire Lesur.
La date 1835, gravée au-dessus de la porte du pensionnat indique l’année de sa construction. Les bâtiments sont répartis autour de la cour ouvrant sur la rue Lesur. Le pensionnat occupe alors la place et la rue Lesur, la rue de l’Abreuvoir et la rue Camille Desmoulins et déborde même de l’autre côté de la rue de l’Abreuvoir dans une maison rebaptisée « le Petit Saint-Maur », reliée par une passerelle au-dessus de la rue.
L’année 1886 marque un tournant pour le pensionnat.
La loi Goblet confie à un personnel exclusivement laïque, l’enseignement dans les écoles publiques. L’établissement perd un nombre important de jeunes filles et doit fermer ses portes le 26 Juillet 1904.
L’édifice, quant à lui, toujours présent, ne survit pas à la Première Guerre Mondiale. Très endommagés pendant les combats, les bâtiments sont finalement vendus en 1920 à la banque Bloch frères et Cie, de Paris. Le « Petit Saint-Maur » redevient une maison particulière alors que la partie nord de l’ensemble est reconstruite.
Ne subsistent alors que le corps de logis principal et la chapelle de l’ancienne institution religieuse, aujourd’hui transformés respectivement en immeuble collectif et en cinéma.
C’est vraisemblablement lors de l’année 1932 que la chapelle aurait été transformée en cinéma. Appelé l’Alhambra, l’établissement fait faillite rapidement. Les nouveaux propriétaires le renomment le Vox, qui fermera lui aussi ses portes à la fin de l’année 1970.
Sous la houlette du nouveau conseil municipal élu en 1971, le cinéma rouvre en 1972 sous le même nom. Bien lui en a pris puisque c’est dans cet établissement que chacun d’entre vous peut passer du bon temps en toute tranquillité autour d’un film. Les religieuses ont depuis bien longtemps abandonné les lieux.
http://www.aisnenouvelle.fr/region/quand-le-cinema-etait-une-chapelle-et-un-pensionnat-pour-ia16b109n95393
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