mercredi 10 avril 2019

J'étais footballeur...



Belfort...1970...c'est la mi temps du match du 35°RI contre le 74°RA....
Dans les vestiaires les mines sont défaites...le 35°RI est surclassé par les artilleurs...l'adjudant chef, responsable de l'équipe ne dit pas un mot...Le colonel Imbot entre dans la pièce ou se rafraichissent les joueurs...je me lève comme les autres...il me jette un coup d'œil furtif...va s'entretenir avec l'adjudant chef...et sort des vestiaires avec un mot "courage les gars allez !!!" ça ne s'adresse pas à moi, je ne joue pas...l'adjudant chef ne m'a pas sélectionné ...je suis juste remplaçant et je sais que je ne rentrerais pas en cours de match...ça me rappelle la finale du championnat de l'Aisne à Aulnois sous Laon...je n'avais pas joué non plus....
Le match reprend...je suis sur la touche avec un ballon...le colonel passe devant moi..."vous ne jouez pas ?" "non mon colonel...à Guise j'aurais joué"
Il n'a pas relevé et s'est éloigné pour rejoindre le colonel du 74°RA dans la tribune....
Le 35 a perdu...sans moi.... 
Je suis reparti à l'escadron...très déçu, non pas du résultat, mais de ne pas avoir joué....c'est frustrant de voir un match sans jouer...surtout quand vous voyez que vous avez votre place sur le terrain.... je me voyais déborder sur mon aile et centrer … toujours centrer …!!! 
Un mois plus tard, je suis convoqué pour un match amical contre une équipe de jeune lycéens de Belfort... cette fois je joue et je sais que je suis surveillé...une seule erreur et hop c'est en fini du foot pour moi au 35 !!! ...j'ai joué collectif ...simplement avec mon cœur...j'ai tiré une seule fois au but...des 35m ...ce qui m'a valu un début de réprimande...mais quand l'homme qui critiquait mon tir a vu la trajectoire de mon ballon (je l'avais fait tourner) et le voir s'écraser sur le poteau gauche, il s'est excusé d'avoir parlé trop vite....j'en avais marqué des buts comme ça à Guise!!!
Cette fois l'équipe a fait match nul...j'ai gardé mon honneur sauf. Et il y avait des spectateurs du PC.
Puis quelques semaines plus tard le lieutenant Géant, chef de cabinet du colonel, est venu me chercher à l'escadron un dimanche...nous sommes montés dans sa voiture et il m'a amené voir un match à Chatenois les Forges...A l'issue du match il m'a dit "c'est ici que vous devez signer une licence...ils ont besoin de vous"
C'est comme ça que j'ai joué à Chatenois...mais je n'ai plus joué avec le régiment...Haaaaaaaa cet adjudant chef !!! tout ça car je ne lui passais pas le ballon !!!
Ma vie de footballeur s'est vite terminée, car le métier de militaire ne souffre pas de manquements...bien souvent je n'étais pas libre le dimanche et l'équipe ne pouvait pas compter sur moi pour les matchs...et ...j'aimais trop mon métier et mes soldats....je ne devais pas rester trop loin d'eux...J'étais footballeur...dans ma tête à la fin....Guise était bien loin et le Coq Hardy ne me voyait plus déborder sur l'aile!!!
Dommage pour le football ....mais mon métier de militaire je l'aimais tant ....

1 commentaire:

  1. Bonsoir Francis
    Et bien, quelle histoire avec le football !
    Je constate que le métier de militaire était vraiment ce que tu aimais..
    C'est bien de pouvoir réaliser ses rêves!
    Je te souhaite une bonne soirée
    Bises
    Francine

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