Son patron est d’ailleurs dithyrambique à son égard. Malgré son incarcération, il n’a pas licencié celui qu’il qualifie d’« homme de confiance » de son entreprise et le reprendra sans difficulté à sa sortie. Pour lui, Christophe « est la gentillesse incarnée ». « C’est quelqu’un de non-violent, ça se voit », ajoute-t-il. « Un sentimental » même, selon l’un de ses meilleurs amis appelé à témoigner hier matin. Les épisodes de violences conjugales, qui ont valu deux condamnations à Christophe Bourgeois, ne semblent pas avoir filtré dans son cercle d’amis. Sa mère était au courant mais ne veut pas croire son enfant chéri capable de tels actes. « Je ne le trouve pas violent. Je n’ai jamais vu Delphine avec des bleus », témoigne-t-elle avant de conclure : « Ce n’est pas un garçon méchant. »
Irréprochable à l’extérieur, tyran chez lui
C’est donc dans sa vie conjugale que les jurés vont devoir analyser les failles qui l’ont conduit à foncer sur sa concubine le 31 juillet 2012, rue Camille-Desmoulins à Guise. Cette fois, le tableau est bien plus sombre. Stéphanie et Christophe se sont connus en 1993. « Un coup de foudre » selon lui. Le couple s’installe dans un meublé à Guise. « Le début des premiers mots, des premières claques », a déclaré la victime lors de ses auditions. Malgré l’achat d’un pavillon et la naissance de deux enfants en 1997 et 2002, les relations sont émaillées de nombreuses crises. Irréprochable à l’extérieur, Christophe Bourgeois se transforme progressivement en tyran domestique une fois la porte de la maison fermée.Les années passent et les litres d’alcool augmentent. Même la mère de l’accusé concède qu’il avait tendance à boire un peu trop. Plusieurs fois, Delphine quitte la maison avec les enfants. « Plus il buvait, plus on se disputait, plus il me tapait », se souvient-elle. Mais, après chaque crise, elle finit par revenir au domicile, séduite par ses promesses de devenir fidèle, sobre et non violent. En mai 2012, après une ultime scène de violence – pour laquelle Christophe Bourgeois sera condamné en comparution immédiate à six mois avec sursis – elle met les voiles. Définitivement. Du moins le pressent-il. « Il était amoureux. Tout s’est écroulé autour de lui. Il perdait sa femme et ses enfants », analyse l’un de ses amis. « Il me traquait », indique Delphine parlant de coups de fil en pleine nuit et de passages quotidiens devant chez elle alors que le tribunal lui avait interdit d’entrer en contact avec elle. Sa propre fille confirme ce harcèlement.
Jusqu’à ce soir du 31 juillet 2012 où il aperçoit Delphine avec un autre homme rue Camille-Desmoulins au centre-ville de Guise. « J’étais au feu rouge. Je les vois. J’avance, j’avance et puis j’ai accéléré… »
S’il avoue avoir foncé délibérément sur son ex, Christophe Bourgeois explique avoir fait ça « sur un coup de colère ». Son avocat, Me Laurent, devrait insister sur cette version qui balaierait la préméditation et donc la tentative d’assassinat.
Mais pour Me Racle, qui représente la partie civile, il ne fait aucun doute que l’acte a été préparé bien en amont. « Sur des coups d’énervement ou d’alcoolisation, j’ai pu avoir de mauvaises paroles mais je n’ai jamais eu une pensée à ce point », se défend l’intéressé à qui il reste deux jours de procès pour continuer à faire bonne figure.
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