vendredi 16 janvier 2015

14 ans de réclusion pour avoir tenté de tuer son ex-compagne

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J e ne vais pas demander pardon car je qualifie mon geste d’impardonnable. » Pas de pardon mais des regrets pour Christophe Bourgeois qui, jusqu’au bout, aura tenté de faire bonne figure devant la cour d’assises. Même sa victime a failli s’y laisser prendre. «  Il a changé, il est beaucoup plus calme  », assure Delphine Deblock avant de se reprendre. «  De toute façon, je ne lui fais pas confiance. Il a toujours été comme ça. Toujours de belles paroles.  »Paradoxalement, alors qu’elle est handicapée depuis le 31 juillet 2012, elle se dit aujourd’hui «  heureuse  ». Car cette souffrance physique a succédé à 19 années de violences et d’humiliation. «  À la maison, on ne faisait que me rabaisser, de me cracher à la figure  », témoigne cette dame de 41 ans dont une impressionnante tige de fer sort de la jambe. «  Delphine Deblock et une rescapée, une survivante  », considère Lucile Moutier l’avocate générale.

« Je ne lui trouve pas d’excuse »

Cette séquelle visible est la conséquence du geste volontaire de Christophe Bourgeois, qui humilié d’avoir été quitté, l’a volontairement renversée avec son véhicule en plein centre de Guise. Pire pour lui, Delphine s’était rapprochée d’un autre homme. «  C’était quelqu’un avec qui j’étais bien, à qui je pouvais me confier  », poursuit la victime qui, à cette période, sentait bien que Christophe préparait sa vengeance.
Plusieurs témoins l’ont aussi entendu proférer des menaces de mort à son encontre. «  Des mots  », rien que des mots selon le principal intéressé qui n’a cessé de répéter qu’il avait agi «  sur un coup de sang  » et donc sans préméditation. «  Quand je l’ai vue avec un autre homme, j’ai avancé, avancé et j’ai accéléré  », explique-t-il.
«  Il avait établi un schéma, il en avait parlé à tout le monde. Et puis ses allées et venues dans la rue les jours précédents, c’est ça la préméditation  », s’est emporté Me Racle pour la partie civile. Sans doute pour gommer la bonne impression laissée par l’accusé, l’avocate n’a pas été tendre avec lui. «  Cet homme considère les femmes comme des objets. Ce n’est pas un père. Un père ne peut enlever aux enfants ce qu’ils ont de plus cher.  » Et de conclure : «  Je ne lui trouve pas d’excuse, il a prémédité son acte.  »
Cette analyse est partagée par le ministère public qui a requis dix-huit ans de réclusion.
Pour Me Laurent, avocat de la défense, «  son comportement ne colle pas avec la préméditation  ». Pour lui, les paroles menaçantes «  sont en lien avec sa dépression  ». Malgré ses efforts, les jurés ont estimé que Christophe Bourgeois avait préparé son geste. Ils ont donc retenu la tentative d’assassinat et condamné le Guisard à quatorze ans de réclusion ainsi qu’à un suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq ans.
http://www.lunion.com/region/14-ans-de-reclusion-pour-avoir-tente-de-tuer-son-ex-compagne-ia18b0n472920

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